Un Troublant Milliardaire Tome 2

Chapitre 22

— Je n'ai rien à dire, Roderik c'est simplement ta façon de voir les choses qui me déplaît.

— Va au fond Grace j'ai besoin de savoir.

Grace sentit son cœur battre sauvagement.

— Tu veux oublier ton passé, mais tu veux aussi en garder la plus grosse partie.

Elle leva son bras pour désigner la maison.

Il eut un mouvement de corps agacé, soufflant par les narines comme pour contenir toute la fureur qui montait en lui.

— Ça me rappelle d'où je viens, ce que j'ai vécu et comment je m'en suis sorti.

— Et ça te dévore à l'intérieur. Répliqua-t-elle audacieusement en gardant ses yeux dans les siens sans ciller.

Il lâcha un souffle tremblant entre ses lèvres dangereusement retroussées.

— Qu'essayes-tu de me dire Grace ? Qu'est-ce que tu fais ?

— Quoi ? Souffla-t-elle incrédule.

— J'ai l'impression que tu joues la subtilité pour partir.

Elle le dévisagea, incapable d'avaler ce qu'il venait de dire.

— Je ne joue pas ! Et je n'ai pas l'intention de partir et puis je te rappelle que c'est toi qui es parti le premier.

Ses yeux s'écarquillèrent sous le choc.

— Tu sais très bien pourquoi je l'ai fait Grace !

Le souffle court, battant des cils devant la tournure que prenait cette discussion, Grace resta muette un instant avant de reprendre.

— Pour m'empêcher de voir quelque chose qui t'effraie toi-même.

Sa mâchoire tressauta.

— Ça suffit, on rentre !

Il ouvrit sèchement la portière, pressant son épaule pour qu'elle rentre dans la voiture.

— C'est toi qui as voulu avoir cette conversation Roderik et tu l'as fui maintenant !

Un rictus de colère se déversait sur les contours de sa bouche.

— Monte dans la voiture Grace toute suite. Articula-t-il d'une voix de gorge cette fois-ci rugueuse.

Grace préféra obtempérer sans un mot. Elle était furieuse contre lui et contre elle-même. Il démarra la voiture en trombe allant écraser son pied sur l'accélérateur. Elle se retint de fondre en larmes. Pas question de craquer devant une situation qu'il avait provoqué lui-même.

Jamais un passé comme le sien pourrait le quitter, mais elle pensait qu'il se séparait de cette terrible maison, pour apaiser ses tourments, les cauchemars qu'il faisait.

La tension était palpable.

Quand ils rentrèrent, l'homme grimpa les marches sans la regarder.

— Où est-ce que va ?

— M'isoler. Répondit-il d'un ton brusque.

Son ombre passa à travers le couloir ouvert et disparu.

Grace préféra ne pas aggraver la situation et resta en bas. Elle chercha dans les dédales de couloirs la cuisine. La clarté des lieux l'apaisa, elle se glissa sur l'un des tabourets et se mit à fixer l'extérieur, pensivement.