Chapitre 28

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Quand il rentra, après une longue course folle pour échapper aux paparazzis, Roderik trouva sa maison comprenant plongée dans le noir.

Il monta les étages rapidement, pour rejoindre sa chambre. Quand il poussa la porte, il trouva sa belle endormie, au côté de Savana.

Il s'avança jusqu'au lit et secoua légèrement Savana par l'épaule. Cette dernière ouvrit les yeux pour rencontrer son regard. Elle se leva d'un bond avant qu'il ne la calme en posant son bras sur son épaule.

— Doucement. Chuchota-t-il en regard Grace dos tourné à lui. Recroquevillée sur elle-même.

— Vous êtes là, oh seigneur, je suis soulagée. Dit-elle en inspirant profondément.

— Oui je suis là, depuis quand dort-elle ?

Savana tourna tristement son regard vers son amie.

— Les larmes ont fini par avoir raison d'elle. Expliqua-t-elle d'une voix nouée par le chagrin.

— Elle n'a pas cessé de pleurer.

Roderik ferma les yeux, foudroyé en plein cœur.

Savana se glissa hors du lit en l'obligeant à se redresser.

— Je vais y aller maintenant.

— Non, ne soyez pas ridicule il est une heure du matin, vous êtes exténuée. Prenez la chambre juste sur la gauche, allez vous recoucher.

Elle esquissa un sourire, gênée et se glissa hors de la chambre, refermant la porte derrière elle.

Roderik reporta son regard sur Grace et posa son genou sur le lit. Il se glissa jusqu'à elle, posant sa main sur son épaule. Il commença à caresser son bras puis prit d'égoïsme, il la fit se retourner pour l'embrasser sur le visage, de façon à ce qu'elle se réveille. Il aurait pu rester des heures à la contempler. Aujourd'hui et plus encore que d'habitude, sa beauté le frappa de pleins fouet.

Après de longues minutes à la contempler tout en embrassant son visage, elle remua enfin, ouvrant difficilement les yeux.

Quand ses grands yeux vairons s'ouvrirent complètement, ils étaient larmoyant, brillants.

Elle se redressa en un sursaut affolé, elle le dévisagea un instant avant de se jeter dans ses bras en éclatant en sanglots. Il entoura ses bras contre son corps tremblant et embrassa ses cheveux, et il enfouit son visage dans la douceur de sa chevelure.

Elle s'écarta de lui, pour le dévisager une seconde fois.

— Tu vas bien ? Est-ce que...

— Chut...Murmura-t-il en caressant ses cheveux. Je vais bien, ne t'inquiète pas.

Elle pleurait, silencieusement, les yeux enflés et rouges.

— J'ai eu si peur. Murmura-t-elle en revenant se loger contre son épaule.

Il serra son poing contre la chemise blanche qu'elle avait dû lui emprunter. D'un geste, il l'écarta et tira délicatement sur l'ouverture de la chemise.

Des ecchymoses assez importantes parcouraient son épaule jusqu'à son cou. Elle tenta de remettre la chemise correctement pour qu'il cesse de les regarder. Roderik resta ferme sur sa prise puis planta son regard dans le sien.

— Je suis désolé Grace, tout est de ma faute.

Elle tremblant en secouant énergiquement sa tête.

— Non je t'en prie ! Tu n'y es pour rien, tu ne pouvais pas savoir.

Elle posa sa main sur sa joue et la caressa de son pouce. C'était la première fois qu'elle le touchait ainsi. Il ferma les yeux complètement et posa sa main sur la sienne.

— Ta main...Murmura-t-elle en une voix enrouée.

— Je n'ai pas mal, ne t'en fait pas pour ça.

Elle le regarda inquiète.

— Tu n'as plus rien à craindre maintenant. Murmura-t-il en embrassant sa main.

Ils restèrent un moment dans cette position à se regarder l'un l'autre. C'était sans doute le moment le plus triste de sa vie, s'il mettait de côté son passé.

La voir ainsi à la faible lueur des lumières de dehors, le visage fatigué, les lèvres gercées.

Il posa un doux baiser sur ces dernières, pour effacer les mauvais souvenirs qui les avaient meurtries. Pour effacer toute trace de cet homme qui avait osé la toucher.

D'une pression, il la fit allonger sur le lit, écartant des mèches rebelles de son visage.

— Il faut que tu dormes maintenant, on parlera de tout ça demain matin.

Elle ne dit rien.

Ses lèvres tremblaient.

Il souleva ses jambes en entourant ses chevilles pour les glisser sous les couvertures.

— Je reviens. Murmura-t-il en embrassant son front.

Grace resta immobile, le suivant du regard. Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir fautive. Elle se sentait coupable. Il l'avait pourtant mise en garde, et elle avait nié l'évidence.

Les images de lui au-dessus de son assaillant, le labourant de coups de poings n'avaient de cesse de tourner en boucle dans sa tête. Elle ferma les yeux brièvement, son cœur s'arrêta de battre tant elle se sentait coupable et idiote. Les informations n'avaient pas du tout arrangé sa culpabilité en passant et repassant en boucle, à la télévision l'arrestation de Roderik.

" Le milliardaire Roderik Graïyos en garde à vue "

Des rumeurs les plus folles avaient été relayées toute la journée. Sa mère avait appelé complètement affolée.

C'était sans doute le deuxième jour le plus horrible de sa vie.

Il revint, en caleçon. Le regard fermé.

— Où est Savana ?

Il se glissa dans les draps.

— Juste à côté.

Grace attrapa le bout des draps en expirant silencieusement.

— Viens par-là.

Sa voix était douce mais trahie par les traits durs de son visage.

Elle posa sa tête contre son torse, son bras encercla sa taille.

— Il faut dormir maintenant.

Grace garda les yeux ouverts, incapable pour l'instant de trouver le sommeil. Son diaphragme se souleva dans une respiration bruyante. Signe qu'il n'était pas tout à fait calmé.

Elle glissa sa main sur son torse et ferma les yeux. Espérant au tréfonds de son cœur, que demain soit un jour meilleur.

Un Troublant Milliardaire Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant