Roderik voyait en cette journée ensoleillée l'espoir qu'un miracle se produise. Depuis deux jours, il veillait jour et nuit Grace en espérant qu'elle ouvre enfin les yeux.
Il était figé devant elle, les coudes pliés sur le lit, tenant entre ses mains la sienne. Il observait son visage avec attention et espérant que ses cils se mettent à bouger et qu'il puisse revoir ses beaux yeux vairons.
— Et voilà Monsieur Graïyos elle est toute propre. Annonça l'infirmière en entrant avec le petit berceau à roulette.
Roderik embrassa les doigts de Grace et se leva pour se placer devant le berceau.
— Bonjour mon ange, i kóri mou....
— Qu'est-ce que ça veut dire ? Demanda-t-elle en allant contrôler la machine qui était relié à Grace.
— Ça veut dire ma fille...
Il prit sa fille délicatement en posant sa main derrière sa petite tête. Elle était emmaillotée le pyjama choisi par Grace. Il embrassa sa joue et déposa sur la poitrine de Grace.
— C'est une très bonne idée Monsieur Graïyos.
— J'ai plutôt l'impression de l'utiliser comme un dernier recours. Murmura-t-il en la tenant contre sa poitrine.
— Au contraire, c'est très important, vous n'imaginez pas à quel point c'est difficile pour un nouveau-né d'être séparé de sa mère.
Roderik s'approcha du visage de Grace profondément endormie.
— Réveille-toi moró mou. Murmura-t-il contre sa bouche sèche.
Depuis que leur fille était sortie de sa couveuse, Roderik avait l'impression d'être abandonné, seul et perdu. Un bébé avait irrémédiablement besoin de sa mère.
— Mettez-la sur le ventre contre sa peau.
Roderik retourna précautionneusement sa fille sur le ventre pour la blottir contre Grace. Il ramena sa main inerte sur le petit dos fragile du bébé dans l'espoir qu'elle sente sa fille la réclamer. De nouveau seul avec elle, Roderik caressa son visage. Il avait l'impression qu'on lui arrachait le cœur.
Il posa sa tête contre le matelas en plaçant sa main sur les minuscules pieds de sa fille.
Grace ressentit au premier battement de cils une douleur lancinante dans son bas-ventre allant dessiner un tiraillement violent sur son ventre. Comme si on lui avait arraché les entrailles.
Elle tenta de remuer ses lèvres gercées en grimaçant. Elle se souvenait de tout. Le départ de Roderik, la douleur qui d'abord semblait passagère avant de sentir une violente douleur la faire crier à l'aide. Ce téléphone trop loin, ce sang qu'elle avait tenté de retenir avec sa main en pleurant, hurlant le prénom de l'homme qu'elle aimait d'un amour incommensurable.
Grace battit des paupières, elle déglutit lentement pour éviter que sa gorge ne lui fasse mal, tant elle était sèche.
Sur la paume de sa main posée sur quelque chose, Grace sentit un léger mouvement. Elle baissa les yeux en essayant de décoller ses cils. Sa vision était trouble, mais à travers l'immensité de la douleur que lui provoquait son corps, Grace vit une touffe de cheveux noirs. Une petite tête blottie contre sa poitrine. Elle pressa la pulpe de ses doigts sur ce petit dos et inclina au gré de la douleur sa tête en avant.
Elle laissa un souffle tremblant s'échapper de ses lèvres et parvint à sourire en découvrant son bébé.
Elle était en vie, et son bébé aussi.
Elle déversa un flot de larmes silencieusement et ramena sa main perfusée jusqu'à son petit dos et dirigea son autre main vers Roderik endormi, la tête allongée sur le matelas. Elle posa sa main sur sa joue râpeuse. Il se redressa l'instant suivant en posa ses doigts sur ses paupières, en inspirant profondément. Quand il croisa son regard, il se figea avant de se lever d'un bond en manquant de reverser la chaise. Son expression était soudainement ravivée d'un espoir, d'un soulagement extrême. Comme s'il avait attendu ce moment depuis des mois.
— Mon amour ! Tu es réveillée...Dit-il d'une voix chargée d'émotions perceptible dans ses yeux larmoyant.
- Roderik...Souffla-t-elle en posant sa main sa joue ombragée par une barbe.
Il déversa une pluie de baisers sur son visage en murmurant en Grec des mots presque inaudibles.
— J'ai eu si peur si tu savais.
Grace sourit faiblement en fermant brièvement les yeux.
— Moi aussi j'ai eu si peur....
Il écarta ses cheveux, son souffle se déposa sur son visage comme une caresse brûlante. Grace avait tellement besoin de le sentir qu'elle attrapa le col de son tee-shirt pour l'inciter à se pencher davantage.
Il l'embrassa furtivement puis reprit le contrôle de ses émotions pour prendre leur bébé et le retourner pour qu'elle le prenne dans ses bras.
— C'est une fille, une magnifique fille....
Quand elle l'eût dans ses bras, Grace ne put retenir ses larmes devant sa petite fille.
Ses petits yeux s'ouvraient et se refermaient, Grace perçut de beaux yeux noisette.
— Elle est magnifique Roderik. Dit-elle d'une voix enrouée.
Émue et bouleversée, elle lui attrapa ses petits doigts quand elle s'était mise à l'observer en faisant des bulles avec ses petites lèvres entrouvertes.
— Je vais appeler l'infirmière pour...
— Non ! Pitié Roderik je veux rester un moment seule avec vous. Supplia-t-elle en relevant les yeux vers lui.
Il serra ses lèvres, il hésitait, puis abdiqua en l'obligeant quand même à boire un verre d'eau.
Grace reporta son attention sur sa fille et c'est armé de ses dernières forces qu'elle se pencha en avant pour appuyer ses lèvres contre son front. Réprimant les tiraillements de son ventre.
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Un Troublant Milliardaire Tome 2
RomanceAlors qu'elle pensait ne plus jamais le revoir, Monsieur Graïyos revient plus déterminé que jamais, à la reconquérir. Incapable de résister à l'amour qu'elle lui porte, Grace ne met pas longtemps à craquer. Mais alors qu'elle pense avoir explor...