Douleur omniprésente

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Annyeong les Armys ! Voilà le chapitre 30 de Let me die ! Chapitre avec beaucoup de révélations sur Suga et bientôt sur lui ! Bonne lecture !

Le ciel nocturne avait recouvert la ville d'obscurité et d'un voile encore plus glacial que la journée. Le soleil n'étant plus là pour réchauffer la terre, celle-ci demeurait glaciale et givrée. Le verglas commençait à s'imprégner sur les vitres des maisons et des voitures tandis que de la fumée s'échappait du souffle des personnes extérieures.

Jimin et Suga étaient finalemement arrivés à destination, main dans la main. Marchant sur les nombreux cailloux blancs sous leurs pieds, et enjambant les railles qui encombraient leur chemin.

Ils étaient arrivés à la gare abandonnée, ignorant les panneaux d'interdiction sur leur passage. Les trains abandonnés étaient toujours présent, ne bougeant pas depuis plusieurs années.

Suga voulait emmené Jimin ici comme il l'avait auparavant emmené ici. Parce que Jimin était assez important pour lui afin qu'il lui dévoile ce lieu symbolique à ses yeux.

Ils se placèrent sur le côté d'un train et grimpèrent à l'échelle, Jimin y allant en premier à cause de son poignet blessé et de sa difficulté à grimper tandis que Suga restait en bas au cas où il tomberait.

Lorsqu'il fut tout en haut Suga monta et avança en tenant la main de Jimin pour qu'il ne glisse pas, son esprit protecteur ayant pris le dessus dans sa conscience.

Suga s'assit et emporta Jimin entre ses jambes, avant de resserrer sa prise autour de sa taille pour le sentir au plus proche de lui. Le noireau rougit tandis que les bras protecteurs​ du blond réchauffèrent son coeur et son corps.

Le fait d'avoir autant d'attention lui était tout nouveau et Jimin avait du mal à réaliser qu'il était bel et bien le véritable destinataire de ces attentions affectueuses.

-Lève les yeux. Murmura le blond à son oreille.

Jimin leva les yeux vers le ciel avant que ses pupilles ne brillent de plusieurs sentiments mélangés entre eux. La joie, le bonheur, mais principalement l'émerveillement.

Des milliers d'étoiles brillaient dans le ciel obscur, l'illuminant de toute part, le rendant sublime. Elles semblaient s'ancrer dans les pupilles brillantes du plus jeune tandis qu'un fin sourire naquit sur le visage du blond.

-C'est magnifique. Murmura Jimin.
-Hum.

Ils restèrent silencieux plusieurs minutes durant lesquelles leurs yeux ne quittaient plus le ciel majestueux alors que leur chaleur corporelle les réchauffait en cette nuit glaciale. Leurs esprits se perdaient tous deux dans leurs​ souvenirs, repensant silencieusement et douloureusement aux êtres chers qu'ils avaient perdu à jamais.

-Suga...? Demanda timidement Jimin.
-Hum ?
-Pourquoi...est-ce que tu t'es retrouvé dans la rue ?

Le blond ne répondit pas, resserrant sa prise alors que ses mauvais souvenirs​ revenaient en masse à la surface de son esprit. Les secondes passèrent et Jimin s'en voulut d'avoir demandé quelque chose comme ça.

-Exc-...
-Je me suis barré de chez moi.

Jimin fut surpris tandis que Suga le libéra et s'allongea dos au toit du train. Le noireau, le voyant faire, fit de même et s'allongea à côté de lui, laissant son regard sur les étoiles brillantes. 

-Tout le monde m'avait menti et j'ai pété un câble.
-...
-Je leur faisais confiance, mais ils l'ont écrasée​, soit disant pour me protéger. Dit-il en pouffant d'un faux rire fade, noir et sans joie. Ils n'ont fait qu'aggraver la chose.
-...
-Je suis devenu insupportable après ça. J'envoyais chier tout le monde, je les regardais mal, le premier qui me faisait chier allait directement à l'hôpital. Les professeurs ne m'aimaient déjà pas parce que je me foutais complètement de leurs​ cours à chier, mais là c'était encore pire, parce que je ne les respectais plus, je les insultais sans restreinte à la moindre de leurs​ paroles​ sur moi, j'en ai même frappé un et je lui ai cassé le bras. Ils ont dû venir à plusieurs pour m'arrêter parce que j'étais devenu totalement incontrôlable. On m'a exclu parce que ma conduite était inacceptable, les profs flippaient tous que je les frappe, ou que je les tue parce que l'autre avait failli y passer si on ne m'avait pas arrêté. Ils avaient complètement la trouille et n'osaient même plus me regarder, eux, les élèves et le directeur. Plus personne ne pouvait me parler sans que la boule de rage que je contenais en moi n'explose. J'en ai même été jusqu'à frapper​ ma propre mère quand elle m'a énervé, même si je l'ai regretté après, sur le coup, je n'étais plus conscient de mes actes dirigés par la folie et la colère. J'ai même envoyé l'un de mes amis à l'hôpital quand j'ai tout découvert, il est resté dans le coma pendant deux semaines. Les autres m'en voulaient à mort, mais pas autant que moi qui les haïssais. J'ai rapidement eu une réputation de gars dangereux à ne pas approcher. J'avais mal à cause de sa mort, tellement mal que j'ai tout détruit autour de moi que ce soit les personnes m'entourant ou les objets. Ma chambre est devenue une ruine, la porte ne se fermait même plus parce que je l'avais défoncée sous la rage. Mes parents étaient effrayés de mon comportement de brute, mais ils étaient incapables de faire quelque chose. Plus personne ne pouvait rien faire pour moi. J'avais déjà sombré trop profondément. Tellement bas que j'ai commencé à vouloir oublier cette douleur qui m'écrasait le coeur, qui m'empêchait de respirer. J'en pouvais plus, ça ne pouvait plus durer alors je me suis détruit moi-même. J'ai commencé à aller dans les quartiers malveillants, je me suis battu avec tous ceux qui me cherchaient ou tous ceux avec qui j'avais décidé de passer ma rage dessus, la plupart étant des types pas nets et dangereux. Ça me détendait un minimum. C'est à ce moment que j'ai commencé à me faire une réputation dans la rue. La plupart des membres de gang, des putes de quartier ou dealers me connaissent. J'étais un loup solitaire enragé, c'est comme ça qu'on me qualifiait. J'ai plongé dans l'alcool et la drogue pour que tout s'arrête. Pour que j'oublie sa mort et la douleur qui m'éttouffait de plus en plus chaque jour. Et pourtant elle ne partait que quelques heures avant de revenir, d'une façon brutale et encore plus douloureuse. Je rentrais souvent défoncé, mes parents m'engueulaient, ils étaient énervés et effrayés de ce que je devenais. Leur fils devenait un monstre après tout. Mais je ne les écoutais pas et chaque jour recommençait inlassablement. Au final tout ça ne serait pas arrivé, du moins pas aussi violemment, s'ils ne m'avaient pas caché quelque chose d'aussi important. Quelque chose dont je m'en voudrais toute ma vie à cause d'eux. Parce que c'est leur faute si je n'ai pas pu rester près de lui avant qu'il ne meurt.

Let me dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant