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ANAYA



Il y avait quelques semaines...

ANAYA:

J'ai eu une longue conversation avec moi-même, oui, avec moi-même.

En fait, j'ai réalisé que je me tourmente constamment, et que cela ne sert à rien. Il est temps que je reprenne ma vie en main, et c'est ce que je vais faire.

Je prends mon sac à mains, préviens mes frères que je pars, et ils me demandent de faire très attention.

Je n'ai pas emmené Ina, je l'ai laissée avec ma mère. J'ai vraiment besoin d'être seule.

Le vent froid caresse mon visage tout chaud, quelques mèches que j'enlève à cause du vent, je me dirige vers un petit café.

Je prends mon téléphone en main et regarde mes contacts. Je n'ai personne. Combien de personnes m'ont promis de rester alors que maintenant j'en ai besoin ? Personne.

Même ceux qui m'avaient promis de rester... je suis juste déçue.

Je me rappelle quand tout allait bien, quand j'allais en cours avec mes amis, quand je stressais pour les contrôles surprises (je ris). J'ai tellement voulu faire comme les "grands", à vouloir grandir trop vite, et surtout, à croire que l'amour n'est que du bonheur.

L'amour est un sentiment magnifique, l'amour peut élever un être, mais aussi le faire souffrir.

Moi qui croyais que tout se passerait comme dans les contes de fées, j'étais naïve.

Je pensais tellement à l'amour de ma vie que ces derniers jours, je ne faisais que relire nos conversations, que parfois je supprimais pour ne pas me faire prendre par mes frères.

Janvier 2010, premiers messages entre moi et Aziz.

Aziz : « Alors ta soeur ça va mieux? »

Aniya, tu me manques tellement. Tu étais la soeur que je n'aurais plus jamais, depuis que tu n'es plus là c'est si dur. Je donnerais tout pour discuter avec toi même si c'est 2minutes, ça me manque tellement. 

Le 10 août, Ce jour que je déteste tant. Tu es partie avec une partie de moi, mon coeur saigne. Ce jour est un marqueur de ma vie, déjà parce que tu m'a abandonné mais aussi parce que c'est ce jour ou j'ai connu cet homme. 

Un jour d'été, il faisait tellement beau. Les grandes vacances touchaient bientôt à leur fin, et pour l'occasion, ma soeur et moi avions décidés de faire un tour au spa. Il faut aussi savoir que ma soeur était l'opposé de moi, elle aimais l'aventure, n'était pas très féminine dans son apparence. Si elle avait pu, elle aurait pu écrire une livre avec toutes ces anecdotes. Elle vivait sa vie par précaution, elle avais peur de rien, c'était ma guerrière. 

Revenons à ce moment, on rigolait, se prenait en vidéo jusqu'à qu'elle me dit qu'elle commence a se sentir mal. Je suis une peureuse, surtout quand il s'agit de ma soeur. Je lui dis de s'assoir, j'étais morte d'inquiétude. Nous avions attendu une bonne vingtaine de minute, que ces étourdissements s'en aille, elle se lève et hop qu'elle retombe. Je ne savais pas quoi faire, j'essaie de la relever mais impossible ! D'ailleurs elle avait glissé, et du sang est apparu près de sa tête. 

J'ai crié de toute mes forces afin que quelqu'un puisse nous venir en aide, si vous m'aviez vu. Nous étions dans un petit hôtel et peu de monde. Au vu de mon désarroi, un homme s'approche de nous. 

NOTRE RENCONTRE.

J'étais littéralement en sanglot, je ne sais pas gérer ce genre de situation. Des que je le vis, je m'empresse de lui sauter dessus afin qu'il nous sorte de ce cauchemar. 

- Moi : S'IL VOUS PLAIT, FAITES QUELQUE CHOSE. 

- L'inconnu : Ne t'inquiète pas, elle ne doit surtout pas bouger on sait jamais. 

Mon coeur avait lâché. 

- Moi : QUOI? comment ça?! 

Il vérifie son pou, et me fait signe que tout va bien à ce niveau. Il était très entreprenant, et ça me rassurait un peu. 

Les secours sont arrivés et on prit en charge ma soeur. Je n'ai fais que remercier cet inconnu, en fin de soirée il me demande mon numéro afin d'avoir des nouvelles de ma soeur. Cet nuit là, j'ai passé ma soirée à l'hôpital avec cet inconnu au téléphone. Il n'a fait que de me rassurer, sans lui j'aurais pas tenu. Pendant 1semaine ma soeur à enchainer examens sur examens et cet homme m'a épaulé jusqu'au bout. C'est dans ces moments qu'on s'attache le plus. 

Voilà comment on s'est rencontrés, n'est-ce pas spécial? Tout au long de la maladie de ma soeur jusqu'à sa mort il a été plus que présent. Quand tu passes plusieurs années avec un homme qui est en plus une épaule tu développes des sentiments. Nous avions envie de faire les choses bien et encore plus depuis la mort de ma soeur. Cependant, cela n'a pas facilité les choses avec mes parents qui été contre nos unions. 

Notre mariage a été synonyme de lutte, de combat entre nos familles afin d'avoir leur approbation. J'ai connu que Lui dans ma vie, mon première amour, mon premier tout. Avant lui, je ne connaissais pas ce que c'était l'amour. Il y a eut des disputes certes mais ça reste une très belle histoire. La suite logique était de lui offrir une descendance, mais ça n'a été qu'une descente en enfer pour moi. Cet homme m'a tué, brisé, anéanti.  Je n'aime plus, je ne sens plus, je ne vis plus. 

Je suis maintenant seule, sans personne. Vous me diriez que j'ai ma mère et mes frères mais comment faire face devant eux? impossible. 

Je marche dans les rues de la capitale, la nuit commence à tomber. Je décide de faire un tour là ou Aziz et moi passions nos soirées cachés de tous. C'était un endroit magique, là où de grande décisions on étaient prises, là où j'ai passé mes meilleures fou rire. Du haut de la tour, nous voyons l'entièreté de la ville. Je me met à parler seule, à fredonner la musique qui résume notre relation. 

" Aziz pourquoi nous avons fini comme ça? c'était une histoire d'amour magnifique, parfaite. Pourquoi je suis si détruite? pourquoi je suis si malheureuse? pourquoi tu n'es plus là, tu n'es plus toi. Tu me manques tellement, je t'aimais tellement." 

J'allais continuer de parler quand une main se pose sur ma bouche et me dit :

« Je suis là »

Il me retourne brutalement et me colle contre lui délicatement, puis il me sourit. On s'est fixé très longtemps, tellement que j'ai cru que le temps me parut si long et rapide à la foi. Mon coeur n'était plus si vide. Son odeur que j'aimais tant, ses bras qui me câlinait si souvent, sentir son pou, c'était bien Lui que j'aimais et je le savais. Je ne l'ai jamais oubliée. 

Anaya « Plaies & coeur »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant