Chapitre 11

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Flashback :

Les contractions ont commencé un jeudi. J'aime bien les jeudis, ça me rappelle mon enfance : les cours de sport à l'école maternelle, les après-midi de libres après les cours d'art plastique au collège, préparer le voyage au Burkina Faso au lycée et les après-midi ou je ne faisais que lire à la librairie. Les jeudis je prends mon temps.

David dort encore. Il est tôt, 2h56.

Je suis seule dans la cuisine de ce grand appartement parisien, les pieds nus sur le carrelage froid. Dehors il fait froid, 1°C, ce début d'année il fait très froid. Selon les météorologues, la neige ne devrait pas tarder à arriver. Les contractions me faisaient de plus en plus mal, je me pris un verre d'eau et alla dans la chambre adjacente à la mienne réveiller David. Le temps que je prenne mon sac de grossesse, mes affaires et que David se prépare, la neige était commencé à tomber. Nous n'avons mis qu'une dizaine de minutes pour arriver à l'hôpital.

Elle ne devrait pas naître maintenant. Je ne suis qu'a six mois de gestation. Elle a peu de chances de survivre si elle nait maintenant. J'ai peur, mon corps se met à trembler pendant le trajet. David me prend la main et essaye tant bien que mal de me rassurer. Si Lisa naissait maintenant elle aura peu de chances de survivre. Elle serait si fragile, ses organes ne sont pas prêts à accepter le monde extérieur. Il faut que je la garde à l'abri, dans mon ventre, le seul endroit où je peux la protéger.

Je me souviens avoir calmé mon impatience et ma peur en faisant la respiration du petit chien, David me trouvais pathétique. Le temps fut long, malgré une entrée à la maternité si tôt, mon petit cœur n'était née qu'à 22h36. David m'a pris la main toute la journée. Il était tout blanc, et semblait à chaque fois sur le point de s'évanouir, le pauvre. Mais je ne voulais personne d'autre avec moi, seul sa présence me faisait du bien. Lui et lui seulement. C'est alors que nous l'avons vu arriver.

De loin.

Je crois que mon cœur s'est arrêté de battre quelques secondes pour recommencer avec un battement supplémentaire.

Elle était toute petite, ce petit être était né à seulement six mois de gestation. Elle était reliée à des dizaines de tubes et des fils pour la maintenir envie. Je regarde David qui vient vers moi. 830grammes. Je le regardais bouche bée. 830 Grammes. Mon petit cœur était une grande prématurée. Sa vie était en risque. Elle devait avoir une transfusion sanguine de toute urgence. J'avais peur pour ma fille, elle était si petite. Je voulais juste être maman, c'est comme si je m'y étais mal prise. Des bips se firent entendre dans la salle des couveuses, on nous fît sortir, et des médecins se précipitèrent sur Lisa. Son petit cœur me battait plus. Le médecin ressorti trois minutes plus tard. Tout allait bien.

Le lendemain alors que j'allais visiter mon petit chou, une infirmière m'interpella dès mon entrée dans le service. Le médecin voulait me parler. Son visage était crispé, triste et plein de compassion. J'attendis lé médecin dans son bureau. C'était une erreur, je n'étais pas la maman avec qui il voulait parler. Mon petit bonheur était encore en vie.

J'ai mis un peu de temps à éprouver des sentiments maternels. Ce n'est pas comme chez les autres femmes, qui après leur accouchement débordent d'amour en regardant leur bébé. Je n'avais rien eu à regarder pendant 2 mois, ces deux longs mois ou elle fût internée à l'hôpital avant de pouvoir la sortir. Il y avait beaucoup de peur et de tristesse. Ma vie était focalisée sur cet hôpital, ses soins intensifs, et le service de néonatologie. Mais sa sortie en plein mois de mars ramena un renouveau dans ma vie. Le printemps arrivait, les arbres commençaient à avoir des feuilles, quelques fleurs sortaient déjà du sol, et mon cœur rentait chez elle.

FélinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant