Chapitre 3

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Flashback :

"Marina c'est ça ?"

"Exactement." Lui répondit la jeune fille sourire aux lèvres.

"Idriss, enchanté." Il marqua un instant "Tu es donc sa meilleure amie ?"

"Ouais, c'est ça."

"Viens, je vais te présenter les autres."

Le grand brun la prit par le bras pour l'amener vers un canapé ou un petit groupe était assis en train de boire et de fumer. Le regard de la jeune fille se posa directement sur lui. Sa casquette baissée sur sa tête, sa capuche par-dessus. Ses yeux noirs la regardaient droit dans les yeux. Le corps de Marina se mit à frissonner sous son regard glaçant rempli de terreur.

Idriss présenta Marina à tous ses amis : Ken, Morgan et sa copine Adèle, Théo et sa femme Ane-Lisa, Ahmadeen et Mohammed. Elle leur tendit à tous sa main avec un sourire sur les lèvres.

« Et là t'as mon frère : Hakim ou Mékra » le sang de la jeune femme se glaça à l'écoute de ce nom qui collait parfaitement avec l'homme qu'elle avait en face d'elle. Son corps de crispa, et elle ne put que lui susurrer qu'un inaudible bonjour en baissant la tête.

La main de David, son meilleur ami, se posa sur son épaule ce qui la fit sursaut et tourner la tête, devant son regard de celui d'Hakim qui la scannait avec dégout.

La soirée se passait bien, elle parlait beaucoup avec Adèle et Ane-Lisa. Elles discutaient de leurs vies : des études de libraire de Marina, de la nouvelle vie à Paris d'Ane-Lisa, mais aussi d'amitiés, et en particulier de celle de Marina et David. Les deux se connaissaient depuis toujours. David était six ans plus âgé que Marina. Il l'avait assisté depuis ses premiers instants de vie dans ce monde, et face à une petite prématurée si fragile il s'était promis de toujours la protéger et d'être là pour Marina.

Marina trouvais tout ce petit groupe très sympathique mais plus la soirée passait et moins elle ne pouvait retirer ses yeux d'Hakim.

Vers 2h30 du matin, elle se leva à la recherche d'un endroit pour prendre l'air. Elle vit un petit balcon et se posa sur la rambarde un instant à la recherche de David. Elle ne découvrit que le basané sur le canapé.

« Excuse-moi Hakim, tu n'aurais pas vu David ? » lui demanda-t-elle d'une voix tremblante, intimidée face à Hakim.

« Il est parti. »

« Parti ? » lui demanda la jeune femme ne comprenant pas très bien sa réponse.

« Ouais, il est rentré. » lui dit Hakim d'une voix agacée.

Elle le remercia avant de prendre ses affaires et de se retourner pour sortir de cet appartement et rentrer chez David. Elle se maudissait d'être venue avec lui à cette soirée. Il part, ne la préviens jamais et elle se retrouve toujours perdue au milieu de Paris sans savoir où aller. Il devait parfois oublier qu'elle n'habitait pas Paris et qu'elle ne venait le voir que le week-end. Elle s'arrêta quelque temps  au pied de l'immeuble pour mettre son gps. Elle vit le basané sortir et lui lancer un regard dédaigneux. Elle se mit rapidement en marche vers  l'appartement.

Après une bonne heure perdue dans les rues de Paris, elle arriva enfin.

Elle vit David avachi sur le canapé en train de fumer avec Ahmadeen, Idriss et Hakim. Elle lança un noir à David rempli de sous-entendus, souhaitait bonne nuit aux garçons présents et partie se coucher.

Fin Flashback.

Je me baladais dans la rue St Catherine, la rue commerçante à Bordeaux, à la recherche de vêtements pour la rentrée de la petite. Et oui mon bébé avait déjà 2 ans et demi. La rentrée était dans 3 mois et j'étais impatiente de la voir aller à l'école sourire aux lèvres, un petit sac sur le dos et des petites chaussures toutes mignonnes aux pieds. Je passais au Starbuck prendre un frapuccino vanille avant de divaguer avec Lisa dans les boutiques a la recherche de tenues. Vers 12h30 la petite avait faim. Je décidais donc d'aller dans un restaurant de pâtes avant de rentrer à Blaye.

Nous allions vers l'arrêt de bus quand je sentis un regard sur moi. Je regardais tout autour à la recherche d'une personne qui aurait pût me scruter, mais je ne vis personne. Je continuais à sentir ce regard, cette présence dérangeante sur mon corps. Et puis je le vis, il me regardait droit dans le blanc des yeux, capuche sur la tête, un pull avec le symbole de son crew. Je me retournais rapidement, pris la petite dans mes bras et m'en allais paniquée mais il me rattrapa assez rapidement.

« Ken je t'en prie. » lui soufflais-je alors qu'il me prit dans ses bras.

« Arrête de pleurer princesse. »me dit-il alors que je me rendais compte des larmes qui coulaient sur mes joues.

« J'ai parlé avec Fram. Il m'a dit qu'il t'avais vu »

« On s'est vu hier à la fête foraine alors que je rentrais. » Il me prit par la main pour m'emmener vers un café.

« Tu vis ici ? »

« Je suis à environ 40 minutes d'ici, à Blaye »

« Toute seule ? »

« Non, chez des amis. »

« Comment tu vas Lisa ? »

« Bien »lui répondit-elle plus préoccupée par sa poupée.

« C'est dur »

« Très »

« T'aurais pas dû partir de Paris. S'il te voulait pas nous on aurait été là, on t'aurait aidée. »

« Vous êtes ses meilleurs amis, ses frères. Vous devez le soutenir lui et non moi. Je ne vous connaissais que depuis 3 ans. Je n'avais pas le droit de briser le lien qu'il y a entre vous. Je n'avais pas envie de rester auprès de lui à ce moment-là. Il me dégoutait. J'avais envie de fuir, de m'endormir, d'oublier, me réveiller et voir que ce n'était qu'un cauchemar. »

Il ne répondit pas.

« Il oubliait aussi que je souffrais également. Je ne voulais pas non plus d'enfants. Je me suis faite renier pas ma famille pour être avec lui Ce qu'il m'a dit m'a fait beaucoup de mal. J'avais tout quitté pour lui, pour son amour, pour un nous, je lui avais donné toute ma confiance et il l'a brisée. J'avais tout à Paris et j'ai dû partir. Ça a été très dur mentalement et physiquement, tu te dis que tu seras seule toute ta vie, que tu n'auras personne pour te soutenir pendant l'accouchement, pendant les moments difficiles, ou dans la maladie. Mais je ne lui en veux pas. Il a fait son choix et je le respecte. »

Nous continuâmes à parler quelque temps du crew, des concerts, de ses albums.

« On va y aller, le bus ne devrait pas tarder. »

« Non c'est bon je vous ramène. »

« Non Ken c'est bon... »

« J'avais oublié ô combien tu pouvais être têtue »

« Je suis pas.... »

« Discute pas, je vous ramène. » me répondit-il en me coupant la parole, un sourire de vainqueur sur les lèvres. Je ne bronchais pas et nous montions alors direction Blaye.

« Je te contacte, avec les autres on voudrait te voir. Maintenant qu'on vous a trouvées on va pas vous quitter. Même si ça vous fait pas plaisir. »

« Merci » je lui claquais un bisou sur la joue

«Au revoir Ken » lui dit Lisa lui faisant un au revoir de la main.

Les garçons étaient assis devant la télé.

« On vous a ramenées ? » me dit Nicolas.

J'entrepris de tout leur raconter après avoir donné à manger à la petite et l'avoir couchée.

« J'espère juste qu'ils ne te feront pas souffrir encore plus maintenant que tu vas mieux. » Ce fut la dernière chose que j'entendis avant de m'endormir sur leurs jambes bercée par leurs mains caressant mes cheveux.

FélinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant