Je ne vois plus Marina depuis plus d'un mois. Un putain de long mois. À vrai dire, je ne vois plus grand monde. Ken et Alive sont au Japon, Mamadou roucoule avec sa copine et son gosse, ainsi que les autres couples qui prennent du bon temps, seul mon frère passe quelques fois me voir. Pendant la semaine je déprime, seul dans mon appartement, l'alcool et la weed me tiennent compagnie.
Marina fait de tout pour m'éviter lorsque je vais chercher Lisa pour le week-end, la plus part du temps elle part ou s'enferme dans sa chambre. Le week-end la joie me remplit, instantanément lorsque je la vois tous mes problèmes s'éclipsent, et un sourire béant prend place sur mon visage et ne me quitte pas pendant deux jours. Lisa me remplit de bonheur, avec elle je suis heureux. Et puis le déchirement lorsqu'à la fin des deux jours je la ramène chez David, la souffrance et le désespoir me remplissent, et je me hais, je me hais de tout mon cœur pour les décisions que j'ai fait.
Je ne demande jamais à Lisa comment va sa mère. Je ne veux pas voir la vérité en face, et la seule vérité c'est qu'elle a tournée la page, qu'elle m'a oublié, qu'elle est heureuse avec Gonçalo. J'ai peur, peur qu'elle m'oublie une fois pour toute, que je ne fasse plus partie de sa vie, son bonheur me fait peur, et je le hais son bonheur. Son seul bonheur devrait être avec moi, et moi seul, elle m'appartient à la vie à la mort, nuit et jour, elle est mienne pour la vie.
Je me lève de bon pied malgré un sommeil très agité. On est vendredi, ce soir je vais chercher Lisa, alors je dois remettre mon appartement en état. Des cadavres de bouteilles vide jonchent le sol, j'ai de la weed un peu partout dans la chambre que je planque pour ne pas que Lisa tombe dessus, je lance une machine avec mes vêtements, j'aspire le sol qui n'est plus aussi propre que quand il était nettoyé par Marina, j'aère pour faire sortir l'odeur infecte du mélange d'alcool, de sueur, de sexe, et de weed qui hantent ma chambre. Je passe faire un petit coup de balais dans la chambre de Lisa, et lui dépose une autre peluche encore emballé que j'ai acheté pour elle cette semaine. Je pars ensuite faire des courses, je ne vais pas la nourrir exclusivement de kebabs, de paninis et de tacos, alors je lui achète du poulet, des pâtes et du riz, je ne sais rien faire d'autre, c'était toujours Marina qui était la chef en cuisine, je ne faisais que suivre ses instructions pour essayer de l'aider.
Après avoir couru toute la journée, je me pose quelques minutes sur mon canapé avant d'aller chercher Lisa à l'école. Mon cauchemar me reviens en mémoire, je la vois agonissant, sous les mains de cet ordure, elle pleure, elle a mal, elle souffre. Je ne la vois pas, mais je la reconnais couchée de dos sur ce lit, en sang après ce que cet homme veniat de lui faire subir, et je ne peux rien faire, j'essaie de bouger, de crier, de hurler, mais je n'y parviens pas, aucun son ne sort de ma bouche, je vois la scène, je suis spectateur mais je ne peux rien faire. Et je me réveille en sursaut au même moment, quand l'homme en noir que je ne reconnais pas de dos se tourne vers un moi, avec un sourire de vainqueur, je n'ai pas le temps de voir son visage en entier.
Je passe me passer de l'eau sur le visage, je fais ce cauchemar bien trop souvent ces temps si, ça me perturbe, je n'ai plus envie de dormir, et de la voir ainsi. Je prends mon blouson et passe chercher Lisa à l'école avant de l'emmener à la boulangerie, puis au parc à côté de l'appartement où elle retrouve ses amis. Je reste assis sur le banc tout le temps en la contemplant dans tous ses pas, je réponds à quelques messages de mon frère me demandant comment je me porte. Pour le moment tout va pour le mieux, je gère bien sa chute du toboggan, et lui fait un bisou magique qui lui à instantanément enlevé la douleur au genou. Exténuée, elle vient se nicher dans mes bras, bien au chaud contre mon corps. Étonnamment, il fait assez doux pour un mois de Novembre, à un mois de Noël, les températures sont assez clémentes, mais comme sa mère, Lisa est une grande frileuse, qui porte cinq couches de vêtements et qui même comme ça arrives à avoir froid. Petit à petit, je la sens s'endormir, je la prends dans mes bras direction l'appartement. Je me hâte en cuisine pendant que Lisa fait un somme dans le salon auprès de Hydra et de Landers. Après avoir diners, nous sommes partis au parc sortir les chiens, Lisa courrait avec eux, un sourire collé sur le visage, pleine d'énergie après sa sieste. Nous vîmes mon frère après de l'immeuble alors que nous allions rentrer. Il nous proposa une sortie cinéma, et ce soir, c'était Lisa qui choisirait le film qu'on irait voir. Elle me sauta dans les bras quand je lui répondis affirmativement à sa moue qui me fait craquer. Après avoir déposé les chiens, et avoir pris des manteaux plus gros et de l'argent, nous nous hâtâmes jusqu'au cinéma le plus proche.
Après avoir passé une bonne heure et demie de torture en regardant Vaiana pour le plus grand plaisir de ma fille, je me retrouvais enfin dans mon lit avec des chansons horribles en tête, je n'en pouvais plus, je ne laisserais plus jamais Lisa m'emmener au cinéma avec elle, plus jamais.
Les mains sous ma tête, je regardais le plafond en pensant à Marina, comme tous les soirs, et des souvenirs de nous deux heureux me revenaient en mémoire. Je me souviens de nos nuits blanches passées à discuter de tout et de rien, de nos dimanches passées sur le canapé en pyjama, regardant la télé toute la journée, bien qu'elle trouve ça idiot, de ses pieds froids collées au miens tous les soirs pour que je les réchauffe, de son petit corps collé au mien à chaque réveil, à toutes ces petites choses insignifiantes qui faisaient de nous un couple heureux. Je pris mon téléphone et composa son numéro, et comme chaque soir, mon appel était décliné, je tombais alors sur la messagerie, ou comme chaque soir, je laissais ma détresse, mon désespoir, et mon amour sortir avant de dormir, la plus part du temps bien éméchée par ma journée.
— Bonsoir Marina. J'espère que tu vas bien, moi je survis, Lisa est là, ça va déjà mieux. Elle me fait vraiment heureux, comment j'ai pu être aussi con, et te laisser partir, ne pas te donner d'attention pendant tout ce temps, alors que les personnes qui me font le plus heureux étaient juste devant mes yeux.
Plus tard, quand Lisa sera un peu plus grande, je lui raconterais comment je t'ai connue. C'était un soir, je t'ai vu rentrer, tu étais comme le soleil qui avait illuminée toute notre journée, et à ce moment-là tu étais chez mon frère, avec David, de qui tu ne te séparais jamais, et je t'ai vu, tu m'as ébloui, ton regard m'a hypnotisé, et j'ai vu le ciel, les nuages, dans tout ce qui m'entourais.
Je lui dirais qu'un jour en fin d'été pour notre premier rendez-vous, j'ai pris t'as main, je t'ai emmené diner dans une petit resto italien et que c'est là que j'ai vu que tu étais celle dont j'avais besoin dans ma vie, celle dont je rêvais jour et nuit, tu es la femme de ma vie. Je lui dirais que c'est depuis ce jour-là que mon cœur t'appartient, et je lui raconterais combien tu avais rougis, le soir dans mon lit, après que des dizaines de préservatifs sont tombés de ton sac, et que c'est à ce moment-là que j'ai vu combien tu étais réservée, timide, et vertueuse. J'ai vu dans ses yeux, que je l'aimerais tout ma vie, que je serais avec elle toute ma vie, en couple ou non, que tu étais la seule qui sait réellement comment me rendre heureux. Et puis si elle veut en savoir plus, je lui raconterais comment en venant habiter chez moi, notre amour a pris ses ailles, pour nous envoler encore plus haut dans notre amour et notre bonheur. Et puis si elle voudra connaitre ses premières années de vie, je serais sincère avec elle, je lui raconterais que je n'étais pas présent à ce moment-là, que j'ai été un idiot, et je te passerais le relais pour que tu lui racontes comment nous en sommes arrivés à ce point.
Mais je lui prouverais mon amour, et elle reviendra, je l'espère, dans mes bras, qui seront toujours là pour elle.
Je vais te laisser maintenant, mon monologue a assez duré, j'en suis désolé, profite bien de ta nuit, prends soin de toi, je t'aime »
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Félins
FanfictionMarina - T'es pas son père. T'es son géniteur. C'est juste grâce à toi si elle est là. Anthony, Nicolas et David sont ses pères. Des pères qui aiment leur fille. Ils ont été là pour moi quand j'allais mal, quand je gémissait de douleur pendant l'acc...