Chapitre 20

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PDV Ken

« Non »

Je n'aurais jamais pensé qu'elle puisse me dire « non ». Surtout pas à une demande en mariage. Ce « non » me blesse le cœur, l'esprit, l'âme, ma dignité en prend un coup, la douche est gelée. Je n'attendais pas cette réaction de sa part. Je l'ai demandé en mariage bordel de merde ! Je bouillonne, la haine est toujours en moi. Je descends les petites ruelles blanches qui me mènent jusqu'à la plage de galets. Il faut que ces pensées sortent de ma tête. Il faut que je comprenne pourquoi a-t-elle répondu négativement à ma demande. Je continuais de marcher sur la plage. Je ne doute pas de son amour envers moi, si elle ne tenait pas à moi elle m'aurait quittée depuis bien longtemps, enfin je crois. Peut-être en a-t-elle marre de moi, de mes conneries ? C'est peut-être la fin de notre couple, de nous deux, pas sûr que notre couple puisse subir encore plus de dégâts.

Non, bordel Ken !! Alice t'aime ne doutes jamais de ça, me cria ma conscience.

Nous avons traversés beaucoup trop de choses ensemble pour que « nous » nous arrêtions là. Je me hâtais de rejoindre notre hôtel, notre nid douillet depuis une semaine, je n'avais jamais pensé la fin de ces vacances de rêve comme ça. Rien ne se passait comme je l'avais prévu. Elle aurait dû me dire oui, elle aurait fait de moi l'homme le plus heureux sur terre, et nous serions rentrés heureux à l'hôtel où je lui aurais fait l'amour romantiquement, tendrement, ensuite je l'aurais amené dîner dans un restaurant chic. Elle serait splendide dans sa robe rouge, qui met si bien ses courbes en évidence, je l'aurais dévoré du regard. Et après dîner je lui aurais fait un massage, et je lui aurais fait l'amour toute la nuit, mais mon plan s'est effondré en un battement de cœur.

Après quelques minutes de marche j'arrivais enfin à l'hôtel. Notre chambre est plongée dans le noir, il n'y avait aucun bruit, aucun son. J'appelais Alice mais elle ne semblait pas être là. Je décidais d'aller prendre un bain. Un bain bien chaud, qui me relaxerais, et m'enlèverais tous mes soucis de la tête. Je me dirigeais vers le minibar avant d'aller dans la salle de bain, un petit verre ne me ferais pas de mal, au contraire il me donnerait de la force d'affronter Alice si elle se pointait devant moi. L'alcool me brulait la gorge, descendant tout doucement jusqu'à mon estomac, me faisant grimacer. Je n'avais pas bu depuis bien longtemps. Je me dirigeais vers notre chambre, et c'est alors que j'entendis des reniflements, des pleurs venant de la chambre. Je me collais à la porte ne sachant pas quoi faire.

« J'ai peur. » Chuchota-t-elle.

Merde, à qui parlait-t-elle. Peut-être à un autre mec ? Son amant ? Je dus me contenir pour ne pas enfoncer la porte et lui crier dessus.

« J'ai peur Marina » Voilà donc avec qui elle parlait, ce qui me soulageait un peu.

« Peur qu'il me laisse tomber pour quelqu'un mieux que moi, qu'il ne m'aime plus. J'ai peur que le mariage nous enlève notre liberté. J'ai peur de m'attacher à lui jusqu'à ce que je puisse plus vivre sans lui. J'ai peur de ne pas être à la hauteur, à sa hauteur, à la hauteur de ses espérances, de son idéal. »

Bordel est-ce que je suis si dur avec elle ? Est-ce que je la mets autant mal à l'aise que ça ? Est-ce que je ne lui démontre pas assez que je l'aime ? Qu'elle est parfaite pour moi et que je ne veux personne d'autre dans ma vie ? Pourquoi est-elle aussi dur avec elle-même ? Pourquoi a-t-elle aussi peu de confiance en elle ? Où est passée son estime d'elle-même ? Où est passée Alice qui me tenait tête quand je l'ai connue et que je traitais comme une conne ? Où est passé Alice qui me rabaissais sans cesse à sa hauteur au début de notre relation histoire de ne pas prendre la grosse tête ?

« Mais bien sûr que je l'aime .Je donnerais ma vie pour lui Marina. Je suis bien trop attachée à lui que ce que je laisse paraitre. Je n'ai pas envie de le perdre, mais j'ai juste peur de m'engager. Si je dis oui, une routine va s'installer à force. J'ai peur que la monotonie s'installe et qu'il se lasse ensuite de moi. Je t'en supplie aide-moi Marina. »

PDV Alice

Je pleurais au téléphone, à l'autre bout de la ligne Marina profitant de ses vacances à Porto avec son bel étalon Gonçalo. Je venais de raccrocher à l'appel. Je devais me reposer, seule et penser à toute cette situation. Je me levais donc du sol, et me couchais sur le lit, prenant un t-shirt de Ken pour le renifler, son odeur m'apaise. Quelques secondes après m'être couchée, je sentis la porte de la chambre grincer et tout doucement Ken entra dans la chambre. Il me regardait dans les yeux, je ne bougeais pas. Il enleva son t-shirt et me le tendit avant de se coucher et de me prendre dans ses bars, ces bras qui me font tant de bien.

« Ne doutes jamais de toi bébé. Tu es parfaite, t'as tout ce dont je rêve. Tu es belle, intelligente, au grand cœur, joyeuse, guerrière, combattante, travailleuse. Soit honnête avec toi-même, voit le positif en toi. Bien sûr que tu as des défauts tu as une grande gueule qui dérange parfois, tu es une grande commère, autoritaire, dépensière, très hystérique, bordélique, jalouse, mais je suis tombé amoureux de tes défauts, apprend à vivre avec. Tu n'as pas à être aussi jalouse de qui que ce soit, tu es parfaite à mes yeux, c'est tout ce qui compte. »

Ses paroles me firent du bien, je sais que je ne suis pas parfaite, et le fait qu'il accepte mes défauts me donne un peu plus confiance en moi, comme le fait qu'il ne m'ait pas encore tué. Je dois me remettre en questions, pas notre couple. Depuis que je sors avec Ken, ma vie à beaucoup changé, j'ai perdu beaucoup de confiance que j'avais en moi. Le voir tous les jours entourés de fille ultra minces – quasiment squelettiques- qui s'entretiennent, qui font du sport, vont au spa, au salon de coiffure tous les mois, qui sont bien habillées avec des fringues de luxe, je me demande comment peut-il rester avec moi, avoir envie de moi, avec mon petit muffin top. Quand je me regarde au miroir je me demande bien comment fait-il pour vivre avec moi.

Ken me pris dans ses bars et m'embrassa comme si sa vie en dépendais. Il faut que je changes, que je retrouve l'attitude du début de notre relation.

« Arrête de douter de toi, jamais je n'irais voir ailleurs, même quand tu auras 80 ans, pleins de cheveux blancs, que ton dentier ne tiendra pas dans ta bouche, quand tu ne sauras plus qui je suis. Même si on ne sera plus ensemble, je serais toujours là à t'attendre, attendre que tu me dises oui, prend le temps qu'il te faut, je serais là à t'attendre, quoi qu'il arrive, dans une autre vie car tu este la femme de ma vie, celle que je veux pour toujours. »

Ses paroles me firent pleurer encore plus, je lui sautais au cou, et le ruait de baisers, et beaucoup plus.


FélinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant