Félins

Chapitre 34

Le 26 Janvier, Paris

« Je maudit le jourou je n'ai pas su voir la vérité sur Lara, Cette fille àlittéralement gâché ma vie, et celle de ma fille. En ce moment jene sais pas si je t'aime plus que je ne te hais. Je maudit tout cequi s'est passé entre nous, je ne sais pas de quelle sorcelleriepour que je t'aimes l'aime autant. Mes sentiments envers toi sonttellement immenses qu'ils me font peur. J'ai peur qu'il n'y ait plusde solutions pour nous avec l'arrivée de Gonçalo, mais saches queje te pardonnes tout ce que tu m'as fait. Tu m'as tant de fois répétéde ne pas être aussi naïve, et d'arrêter de pardonner tout lemonde, j'aimerais le faire, mais je ne peux pas. C'est ainsi que jevis plus sereine, plus forte, je pardonnes, je fais la paix mais jen'oublies pas, je n'oublies rien. Je ne suis personne sur terrepour ne pas pardonner, je ne suis ici que de passage, je pardonne etil me semble que je suis plus heureuse, plus heureuse malgré toutesces douleurs, toutes ces blessures. Ces blessures resteront à jamaisgravés en moi.

Hakim si je t'écris cettelettre aujourd'hui c'est parce que j'ai peur. Peur que mon passagese finisse, et s'il se fini bientôt j'aimerais que tu prennes soinde notre fille, que tu l'aime comme tu m'as aimé, que tu lachérisse comme tu m'as chérie, que tu la fasse heureuse comme tu mefait heureuse. Oui, malgré tout te voir sourire, rigoler, et meregarder dans les yeux me fait plus heureuse que tout. Tu es et seraà jamais le seul garçon que j'ai aimé de tout mon cœur, de toutmon être et de toute mon âme. Le seul qui à su voir en moi unpotentiel amoureux jusqu'alors inexistant, tu as sût me voir etm'apprécier à ma juste valeur.

Si je pars bientôt, je nevoudrais pas que tu pleures pour moi, je voudrais que tu te remémorestous nos moments passés ensemble, pas les tristes, juste les joyeux,les meilleurs moments de nos vies. Je voudrais aussi que tu présentesnotre fille, notre amour à mes parents, et à ma famille. Il peuventdire ce qu'ils veulent de toi, mais au fond ils savent que tu m'asaimé comme eux ne l'ont jamais fait, et je suis sure qu'ils aimerontleur petite-fille de tout leurs cœurs.

Je ne voudrais jamais tequitter, et me remémorer à tout jamais la première fois où jet'ai vu.Je me souviens qu'il étaittard lorsque nos regards se sont croisés pour la premièrefois,malgré la nuit sombre et le peux de lumière dansl'appartement, je devinais ton visage crispé, froid et sans aucuneémotion, la pluie tombait avec beaucoup de force dehors, et sansm'en rendre compte je t'imaginais dehors sous cette pluie qui tombaitsur son corps musclé bien et tout vêtu de noir, et en quelquesminutes il fut complètement trempé.

Mes yeux ne pouvaient sedétacher de ton regard perçant, tu lisait en moi comme dans unlivre ouvert, et très vite tu sentit ma peur,mon angoisse, ce quicausa à tes lèvres de s'étirer en un sourire en coin trèsagréable à regarder, et révélant ta dentition parfaite, malgrétout ce qui se passait en moi.

Jamais tes pupillesmarrons ne me quittèrent des yeux pendant que je faisait la bise etme présentait à tout le monde. Et puis arrivée à toi, ce fus lapanique totale dans ma tête, je ne savais pas quoi faire, alors jet'ai simplement regardée, à bout de souffle, mon cœur battait lachamade, et mon cerveau marchait au ralenti.

Tu avait tout capté, ettes lèvres s'étirèrent encore une fois dans un souriremachiavélique, puis dont grognement me sortit de ma transe,tuvoulais que j'arrête de te regarder de la sorte, et ton regard meglaçait le cœur, tu me faisait froid dans le dos, et tu me fit unclin d'œil avant de partir à vive allure sur le balcon pour fumerune cigarette me lissant seule au bord du gouffre.

Ce sourire et ces yeux jeles connaît par cœur, ces yeux qui m'avaient tant de fois regardésamoureusement, tendrement je ne voudrais jamais les oublier, ceslèvres qui avaient tant de fois goûtes aux miennes, à chaquerecoin de mon corps et de ma peau je voudrais à jamais les sentirsur les miennes, je voudrais sentir tes mains sur les miennes sur moncorps et me nicher dans tes bras pour ne jamais me sentir seule oufaible et respirer ton eau de Cologne qui te va si bien.

J'ai peur Hakim, j'ai trèspeur de lui. Tu n'imagines pas tout ce qu'il me fait endurer etsouffrir. Je n'en peux plus, voir mon visage tuméfié dans la glacetous les matins, voir mes poignets en sang à cause des chaînesquand il m'attache, voir mon corps rempli de bleus qui me semblentjamais partir, je ne veux plus souffrir Hakim. Le pire moment de lajournée semble être le soir, quand il rentre tout éméché du bardu coin, je ne pourrais pas te décrire tout la haine que je ressensen moi. Dès qu'il rentre dans cette chambre, je me force à penser àtoi, qu'un jour t viendrais à mon secours, me sauver des bras de ceméchant homme, mais la vérité est toute autre, tu ne viendrasjamais. Personne dans l'immeuble ne semble entendre mes cris dedétresse, et dès que ses yeux louchent sur mon corps, ou que sesmains touchent qu'une infime parcelle de ma peau, je succombe et memet à pleurer doucement, ce qu'il le met plus en colère pour sesactes suivants.

Je force Lisa à aller secoucher et je prie pour qu'elle n'entende rien, les rares moments oùje suis seule avec elle me font pleurer, je n'aurais jamais dul'impliquer dans une relation si toxique.

Cela fait plusieurssemaines que je n'ai pas vu la lumière du soleil, je ne sors plusdehors, et les seules personnes que je vois sont David et Karol encoup de vent quand ils viennent chercher Lisa, beaucoup pris par lespréparatifs de leurs fiançailles.

J'ai une dernière petitefaveur à te demander. Si jamais je tombais sous les coups de monbourreau, je voudrais que tu fasses tout pour l'envoyer derrière lesbarreau, et que tu protèges notre fille de personne comme lui, quetu fasses ce que je n'ai pas sût faire.

Mes derniers mots vontpour toi mon cœur, j'espère à tout pris que tu recevras cettelettre, et que tu ne la reçoive pas trop tard.

De celle qui t'as aimé detout son cœur. »

Marina