Chapitre 6

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     Une semaine de cours avait suffi à épuiser Isaac. Hanson ne lui laissait aucun répit et le forçait maintenant à travailler la métamorphose pendant des heures à la suite, ce qui le fatiguait fortement. Entre un objet qu'il devait garder dans une autre forme pendant toute une séance ou parfois même lui-même, ses muscles et son esprit n'en pouvait plus. Le week-end fut accueilli avec un certain plaisir.

Cependant, lui qui pensait dormir pendant au moins toute la journée du samedi, il ne parvint pas à se rendormir après un réveil un peu brusque vers neuf heures. L'adolescent maudissait le sommeil qui ne voulait pas rester à sa place. Il l'aurait volontiers attrapé et attaché à son oreiller pour espérer gagner quelques heures au pays des songes. Mais quelqu'un en avait décidé autrement.

Ce n'est pourtant qu'à dix heures, une fois que la moindre parcelle d'espoir pour se rendormir eut disparue, qu'il sortit de son lit en frissonnant. Est-ce que c'était pas interdit, ça, le froid dès le matin ?

Le blond enfila une veste molletonnée que sa mère lui avait acheté pour rire. Celle avec la capuche qui faisait des oreilles de chat. La femme blonde avait adoré l'idée. Isaac préférait ne jamais la porter en public pour ne pas risquer qu'on se moque de lui jusqu'à la fin de ses jours. Mais chez lui, il n'y avait aucun risque. Il enfila la capuche pour lui protéger les oreilles qui lui donnaient l'impression qu'elles allaient tomber tellement il avait froid.

Le garçon descendit d'un étage pour se retrouver au premier, là où se trouvait l'atelier de sa mère. Pourtant, elle n'y était pas. Il haussa les épaules et se rendit au rez-de-chaussée d'où il entendait plusieurs voix.

– Bonjour mon chéri, le salua sa mère en le prenant dans ses bras juste avant qu'il ne pénètre dans la cuisine. Tu as bien dormi ? Nous avons de la visite, ajouta-t-elle.

Le sang d'Isaac se glaça dans ses veines. De la visite ? Alors qu'il portait la veste la plus honteuse du monde ? Il tenta la fuite en reculant d'un pas, mais sa mère ne le lâchait pas.

Maman, je ne peux voir personne habillé comme ça, chuchota-t-il télépathiquement d'un ton qu'il voulait plutôt sec.

– Mais tu es adorable dans cette tenue. Et je suis sûre que tu seras heureux de voir de qui il s'agit.

Là, il en doutait fortement.

Sa mère le poussa doucement dans le dos pour le forcer à avancer. Le blond établissait mentalement une liste des potentiels visiteurs dans l'ordre de ceux qu'il n'aimerait pas voir. Il tenta vainement d'enlever la capuche mais sa mère la maintenait fixée sur sa tête. Il était prêt à mourir de honte quand ses yeux croisèrent les argentés de l'invitée. Cette dernière eut à peine le temps de se mettre debout que le garçon lui avait déjà foncé dans les bras.

– Salut, petit chaton, se moqua la femme en lui tenant le menton pour l'observer plus en détail. Qu'est-ce que tu as grandi depuis la dernière fois que nous nous sommes vus ! Et quel beau garçon tu es devenu, je suis impressionnée.

Je suis content de te voir, transmis Isaac par télépathie.

– Moi aussi, bonhomme, moi aussi. Et j'aime beaucoup cette voix que tu as. Elle te va très bien.

Il préférait largement le surnom de « bonhomme » à celui de « petit chaton » et elle le savait très bien.

– Némésis, tu mangeras bien avec nous, ce midi ? proposa Rydwen. Ça nous ferait très plaisir de t'accueillir pour le repas

– J'ai des courses à faire, commença la femme.

– Alors va faire tes courses et revient pour manger. Isaac serait très heureux de pouvoir discuter avec toi depuis tout ce temps. Je suis sûre qu'il a des tas de choses à raconter. Et Lowil est un excellent cuisinier, tu te régalerais !

Hybrides, ennemis publics n°1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant