Chapitre 26

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Éléon était prostré sur une chaise dans une salle d'attente bondée de l'hôpital. Il ne parvenait pas à fermer les yeux sans revoir tous ces corps sur le sol. Comme un robot, il avait aidé à les transporter à l'abri dans une partie de l'hôpital sécurisée. Il avait vu au loin le mur explosé au sein même du bâtiment. Qui était responsable de ça ? Et l'éclair. Pourquoi le Dieu de la Destruction avait-il frappé là ? Sa mère n'y était pour rien dans cette histoire, pour rien du tout. Et à cause de ça, elle se retrouvait dans un état grave.

     Le garçon brun releva les yeux vers les deux écrans présents dans la petite salle. Sur l'un, des messages d'informations sur ce qu'il se passait à l'extérieur défilaient, informant tous les Emmeniens. Sur l'autre, des noms apparaissaient, accompagnés d'informations médicales pour tenir au courant les personnes attendant des nouvelles de connaissances. Tout ce qu'Éléon espérait, c'était de ne pas voir devenir rouge celui de sa mère. Mais son état, bien que visiblement grave, était stable. Les chiffres ne changeaient pas beaucoup. Contrairement à ceux de beaucoup d'autres. Déjà deux morts depuis qu'il était arrivé ici.

     Un médecin entra dans la salle, provoquant un silence parmi les dizaines de personnes présentes. Il récita plusieurs noms de famille. Le cœur du brun se sera quand il entendit le sien. Il suivit le groupe appelé, les jambes tremblantes. Il avait l'impression qu'il allait s'effondrer.

     Un homme le prit à part et le fit s'asseoir sur une chaise avant de lui donner un truc à avaler que l'adolescent ne chercha même pas à identifier. Il le repoussa. S'il mangeait, il vomissait.

     – Il faut que tu avales quelque chose, tu es pâle comme la mort, souffla l'homme.

     – J'en suis incapable.

     – Et boire ?

     Éléon haussa les épaules. Il n'avait pas envie de parler de toute façon. Tout ce qu'il voulait, lui, c'était avoir des nouvelles de sa mère. Il voulait entendre qu'elle allait bien. L'homme lui tendit une boisson sucrée que le brun tenta d'ingurgiter. Il sentait qu'on était capable de l'endormir et de le nourrir par perfusion s'il ne faisait aucun effort.

     – À cause de l'orage, nous n'avons pas pu contacter ton père, expliqua le médecin face à lui.

     – Un problème avec ma mère ?

     – Plus ou moins. Il nous faut une autorisation pour tenter quelque chose. C'est risqué mais c'est peut-être sa seule chance.

     Le cœur de l'adolescent se serra brusquement. Sa seule chance ? Il ne put empêcher ses mains de trembler. Tout son monde s'effondrait. Il ne s'entendit même pas demander en quoi consistait la nouvelle technique. Il s'agissait de quelque chose en rapport avec la télépathie, les barrières mentales et d'autres choses que le jeune homme ne comprenait pas du tout.

     – Faites ce qui vous semble être le mieux pour ma mère, murmura-t-il. Mais sauvez-la, je vous en supplie...

- ○ -

     Lorsque la sonnette de l'entrée retentit, Rydwen et Lowil sursautèrent en même temps. Le visage dénué de couleurs, ils n'avaient plus échangé un mot depuis le passage du professeur particulier d'Isaac qui désirait savoir où se trouvait ce dernier. Personne ne savait où il était et l'orage qui ne semblait pas vouloir s'arrêter ne les rassurait pas du tout. Alors qui pouvait bien venir leur rendre visite alors que des coups de tonnerre résonnaient encore au dehors ?

     Rydwen fut la première à se lever, espérant qu'Isaac rentrait. Elle se précipita vers la porte pour se retrouver nez à nez avec une personne encapuchonnée qui lui tendit un morceau de papier sans prononcer un mot. D'une main tremblante, la femme s'en saisit avant de lire ce qui était écrit. Un message d'Isaac.

Hybrides, ennemis publics n°1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant