Sora ne parvenait pas à arrêter de regarder partout autour de lui. Il était de retour dans le bâtiment des Aiglémentaires, l'endroit où ces derniers participaient à une formation avant d'avoir peut-être la chance d'avoir un Aiglément mais aussi l'endroit où ceux qui en possédaient un vivaient en grande partie. C'était également le lieu où on lui avait cassé le poignet une semaine auparavant. Il n'avait plus de plâtre, cependant, la magie ayant très bien fait son travail. Il se contentait donc d'une attelle. C'était tout aussi embêtant, mais au moins, il pouvait se laver sans avoir à galérer pour ne pas que son bras soit mouillé. Il faudrait qu'il songe à remercier Staël pour l'intervention visiblement plus qu'efficace. Mais pour le moment, il essayait de se concentrer sur ce qui allait se passer dans les minutes qui suivaient.
Accompagné de Lorkah, son Aiglément qui ne le quittait presque jamais – sauf quand il devait aller en cours, mais dans ces moments-là, c'était un déchirement aussi bien pour l'animal que pour son possesseur – il suivait un militaire qui le guidait à travers les longs couloirs. D'après l'uniforme que l'homme portait, il n'était pas un Aiglémentaire. Il devait faire partie de ces personnes suivant la formation mais qui finalement n'avaient pas eu la chance d'obtenir ce que tous désiraient : ces animaux presque mythiques défenseurs d'Emmen.
Il était moins stressé que la dernière fois où il était venu dans le bâtiment. Le colonel Guren l'avait une nouvelle fois convoqué pour discuter de comment allait se dérouler sa formation. Il ne pouvait en effet pas rester longtemps hors du système habituel sous peine de se faire encore moins bien voir de la part de ses futurs nouveaux camarades : il n'avait déjà pas suivi la première formation, son entrée soudaine dans la plus importante pouvait susciter quelques jalousies.
Mais ce que le garçon craignait le plus, ce n'était pas ces futurs collègues. Il redoutait de se retrouver en face du vice-commandant Ealcar qui était responsable de son handicap temporaire. Il était clair que l'homme ne l'appréciait pas. Pourquoi ? Il supposait que comme tous ceux auquel Sora allait devoir faire face, l'Aiglémentaire n'aimait pas son arrivée subite dans une formation réputée élitiste. Cependant, il ne pouvait rien y faire, l'Aiglément ayant choisi le garçon aux cheveux tirant sur le bleu, il ne se lierait à personne d'autre et gâcher le potentiel d'une créature aussi rare relèverait de l'inconscience.
La porte du bureau était ouverte. Le dirigeant des Aiglémentaires était penché sur un dossier mais releva la tête dès que le militaire fit remarquer leur présence. Un léger sourire apparu sur les lèvres de l'homme qui invita Sora à entrer.
– Sora, heureux de te revoir ici. Comment va ton poignet ?
– Plus qu'une semaine et ce sera réglé !
– Parfait. Et comment se porte ton Aiglément ? Il mange toujours correctement ? Est-ce qu'il commence à essayer de voler ?
– Il mange très bien, sourit le garçon en repensant à l'animal qui le suivait dès qu'il se dirigeait vers la cuisine dans l'espoir d'en ressortir avec quelque chose entre les dents. Et je crois qu'il essaye un peu, mais il ne semble pas encore très au point.
Le colonel notait tout ce qu'il apprenait au fur et à mesure de la discussion. Il avait souri à la mention de la nourriture, se doutant de ce qui pouvait se passer. Il reposa finalement son stylo.
– Habituellement, les Aigléments mettent une dizaine de jours pour apprendre à voler. On est à peu près à ce délai pour le tien. Je pense que sans modèle en compagnie d'autres créatures de son espèce, il lui est bien plus compliqué d'apprendre seul, ce qui pourrait expliquer son léger retard. Évidemment, son origine inconnue peut aussi être soupçonnée mais en l'observant, il ne paraît pas bien différent de ses congénères. Avez-vous commencé à communiquer ?
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Hybrides, ennemis publics n°1
FantasyIsaac est un Hybride. Et parce que la vie ne serait pas simple si cette information ne changeait rien, il vit sur une planète où les personnes de sa nature ne sont pas vraiment bien accueillies. Au contraire, même, elles sont chassées et enfermées. ...