Chapitre 12

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– Allez, debout !

     La lumière aveugla un instant Isaac qui ne perdit pas beaucoup de temps avant de mettre son bras devant ses yeux. Il se sentait épuisé et avait mal partout. Son cerveau mit un moment avant de se souvenir de ce qu'il s'était passé la veille. Hanson. Staël, Véïa, Némésis...

     Quand ses yeux se furent enfin habitués à la lumière, sa vision se focalisa sur la personne assise à côté de lui. Hanson. Encore et toujours Hanson.

     – Il va être dix heures, annonça-t-il.

     Cela eut pour effet de réveiller brusquement le blond qui se redressa rapidement, les yeux écarquillés.

     – Je suis en retard, lâcha-t-il bêtement.

     – En effet.

     – S'ils ont appelé mes parents, je suis mort.

     – Ce serait bête d'avoir survécu à une opération magique pour mourir juste après.

     – Vous faîtes de l'humour, maintenant ? Vous ne semblez pas comprendre que depuis que je vous ai rencontré, ma vie est devenue un enfer ! Je me suis retrouvé à l'infirmerie le premier jour. Puis à l'hôpital. Et hier soir une opération clandestine dans votre salon ! Est-ce que vous vous rendez compte qu'il y a un problème ?

     L'homme eut la décence de ne pas répondre cette fois-ci. Il sembla même réprimer un sourire qu'Isaac préféra ignorer. Il était juste complètement cinglé.

     – Tu te sens d'attaque pour le reste de ta journée ?

     – Oui. J'aurais le droit à la même séance qu'hier soir tous les jours ?

     – Je ne compte pas laisser le Gouverneur recommencer une nouvelle fois ce qu'il a fait hier. Je t'accompagne.

     – Parce que sincèrement... Attendez. Vous avez dit quoi ?

     – Je t'accompagne. Entre enseignants, on a bien le droit de discuter des méthodes d'apprentissage possible, non ?

     Isaac ne s'attendait vraiment pas à ce genre de décision. Ce serait revenir à avouer qu'il était venu voir le professeur contre qui une enquête avait été lancée. Après avoir manqué des cours, qui plus est. C'était complètement stupide.

     Dès qu'Hanson fut sorti de la pièce, Isaac se rhabilla – ce qui revenait à dire qu'il remettait son t-shirt. Il était à l'étage et descendit des escaliers en détaillant ce qu'il y avait autour de lui. Comme à sa première impression, rien de personnel. Est-ce que c'était vraiment l'endroit où il vivait ou juste – encore – une couverture ? La deuxième idée semblait la plus logique, bien que compliquée à mettre en place.

     Dina l'attendait avec un sourire. Elle lui proposa plusieurs choses à manger mais Isaac n'avait pas faim. Il était bien trop perturbé à l'idée de prendre un petit-déjeuner chez son professeur particulier, servi par la femme de ce dernier alors qu'il avait toujours pensé que l'homme était plutôt solitaire. Il fut quand même forcé de prendre une barre de céréales s'il ne voulait pas garder ce regard noir fixé sur lui.

     Hanson le rejoignit quelques minutes plus tard.

     – On part dans cinq minutes, prévint-il.

     – On va arriver en plein horaire de cours. J'ai déjà manqué une partie de la matinée, je pense que si je n'arrive que l'après-midi, ça ne changera pas grand-chose.

     – Nous n'allons pas à l'école.

     – Ah ?

     – Je vais essayer d'expliquer la situation à tes parents. Donc nous allons chez toi.

Hybrides, ennemis publics n°1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant