Chapitre 23

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     – Tu penses vraiment qu'une telle stratégie est envisageable ?

– Si on ne l'essaye pas, on ne s'en sortira jamais. Je refuse de me faire battre une nouvelle fois. Déjà que c'était à cause de ce crétin de Datiel...

– Calme, Bryce, tu ne peux pas lui enlever ça, il a été vachement malin. Puis lui ou un autre...

Le garçon brun leva les yeux au ciel, agacé par le manque de compréhension de son coéquipier de Kivalta. Éléon ne semblait pas comprendre à quel point réduire Datiel à néant importait au fils du Gouverneur. Le garçon aux yeux rouges fronça brièvement les sourcils avant de se tourner vers lui.

– Pourquoi détestes-tu autant Datiel ? Je le trouve plutôt sympa, moi. Et je ne l'ai jamais vu te chercher des noises. Te provoquer, peut-être, mais c'est toi qui lui fondais dessus en premier. Qu'est-ce qu'il a pu faire pour que tu le haïsses autant ?

– Il existe.

Éléon soupira, à son tour agacé.

– C'est super mature de ta part, comme réaction. Il n'a rien pu faire pour mériter autant de haine, j'en suis persuadé ! Alors faudrait peut-être que t'enterres la hache de guerre, ça devient vraiment ridicule votre histoire.

Sans un mot de plus, il préféra s'éloigner, rejoignant d'un pas rapide l'entrée d'Auktura où il devait rejoindre sa mère. Il ne parvenait pas à comprendre comment deux personnes de son âge pouvaient autant se détester. Enfin, ce n'était pas ses oignons. Il appréciait les deux garçons et tout ce qui lui importait, c'était que l'un d'eux ne décapite pas l'autre.

Après avoir reçu l'autorisation de l'accueil des bureaux d'Auktura, il pénétra dans l'ascenseur, appuyant sur l'étage correspondant au commandement des autorités d'Emmen. Mais à peine arrivé, il eut l'impression de se retrouver dans un endroit qu'il ne connaissait pas. Cela ressemblait plus à une fourmilière qu'au bureau habituellement organisé qu'il connaissait. Des gens se criaient des instructions d'un bout à l'autre de la pièce tandis que d'autres tapaient sur leur clavier à une vitesse folle.

– Éléon, il serait plus simple pour toi d'aller te réfugier dans le bureau de ta mère. Autrement, dans quelques minutes tu te retrouveras avec un mal de crâne impossible.

Le second de sa mère se trouvait derrière lui. Sa mine à la fois inquiète et sérieuse ne rassura pas l'adolescent qui pencha la tête en direction de l'endroit où il était supposé se « réfugier ». Sa mère n'y était pas.

– Où est maman ?

– Elle coordonne une mission, répondit l'homme de façon évasive.

– Je veux plus d'informations sur le lieu de la déflagration ! ordonna une grosse voix qui passa au-dessus de tout le brouhaha.

– Quelle déflagration ? s'inquiéta Éléon.

– Va dans le bureau de ta mère, fais ce que je te dis.

– Hors de question ! Ma mère est là-bas ?! Où a eu lieu cette déflagration ?!

– Éléon... s'énerva le second à la taille de géant.

– Non !

Un flash de lumière apparut dans la pièce. Cela eut un effet immédiat : tout le monde se tut, y compris le géant qui lui faisait face. Autre effet : maintenant, tout le monde était tourné vers lui.

– Où est ma mère ? répéta-t-il. Que quelqu'un me réponde !

– Elle sécurise l'endroit de la déflagration, lâcha quelqu'un.

Hybrides, ennemis publics n°1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant