Fuir.
C'était la seule solution qu'elle avait trouvée. Et elle pouvait être sûre que son acte ne resterait pas impuni. Courant dans les rues, elle retint ses larmes jusqu'à se retrouver enfin seule, dans un des parcs de la ville. Se cachant derrière un arbre, elle espérait être à l'abri des regards indiscrets et des possibles personnes qui la rechercheraient. Elle qui n'avait attendu que le jour où ses pouvoirs se manifesteraient enfin, elle ne rêvait maintenant que de revenir des jours, des semaines, des mois, voire même des années en arrière. Ses pouvoirs... Cela faisait partie d'elle, à présent. Elle n'aurait plus aucune chance d'y échapper ou de les faire disparaître, ni même d'en changer. On la regarderait comme un monstre jusqu'à la fin de sa vie.
Pleurer.
Elle n'en pouvait plus. Qu'avait-elle fait pour mériter ça ? N'aurait-elle pas pu simplement avoir une vie normale, des parents aimants et un pouvoir qui permettait de faire cuire les pâtes plus vite ? Ça aurait pourtant été super utile. Mais non, il avait fallu qu'elle se retrouve avec un pouvoir dangereux, capable de tuer si elle ne le maîtrisait pas. Et une chose était sûre en cet instant : elle ne le maîtrisait pas du tout et cette imbécile de Mélanie en avait fait les frais. Si personne ne s'était trouvé dans la même pièce qu'elles à ce moment-là, cela aurait fait une pimbêche de moins dans le monde. Mais il fallait croire que la société avait besoin de tout pour exister et que faire disparaître Mélanie Winter de la surface de la planète aurait corrompu l'équilibre précaire qui régnait entre les personnes superficielles et les personnes possédant ne serait-ce qu'un petit intérêt pour améliorer ce qui les entourait.
Réfléchir.
La jeune fille blonde ne s'en sentait pas vraiment capable, comme si les pensées cohérentes avaient décidé de faire grève ou de prendre des vacances, loin de son cerveau torturé. Trouver une solution paraissait compromis, à ce stade, sachant que la seule qui lui venait en tête était de devenir ermite, loin de la ville et des gens qui pourraient la chercher pour se débarrasser d'une menace certaine. Un bruit derrière elle la fit sursauter. Elle se redressa brusquement contre son arbre, trouvant la force de se relever.
Se protéger.
Elle ne laisserait personne lui faire du mal. Maintenant, elle pouvait se défendre, même si cela impliquait l'utilisation de son pouvoir récent et incroyablement destructeur. De ses mains s'échappèrent une brume qui pouvait être confondue avec un de ces brouillards retrouvés dans les temps froids et qu'elle détestait car ils ne lui permettaient pas de profiter pleinement de ce qu'il y avait autour d'elle. Se déposant à ses pieds, son pouvoir commença à remplir l'espace autour d'elle, lui permettant d'obtenir un périmètre de sécurité.
— Véïa, j'aimerais discuter avec toi, s'il te plaît.
Ses yeux marron observèrent les alentours sans parvenir à distinguer un quelconque interlocuteur. Elle ne connaissait pas cette voix.
— Je ne te veux aucun mal, peut-être pourrais-tu remballer cette brume étrange mais ô combien intéressante ?
Docile mais tout de même méfiante, Véïa ne se contenta que de réduire le périmètre, laissant un espace suffisamment grand pour que la personne lui parlant puisse approcher et s'adresser à elle en face à face. Un léger rire s'échappa des ombres des arbres avant qu'un homme ne fasse son apparition. Grand, brun, il aurait pu paraître totalement banal si ses yeux n'étaient pas d'une couleur si particulière. Le visage rieur et son regard doré amusé la calmèrent quelques secondes avant qu'elle ne se concentre de nouveau sur son pouvoir qui avait échappé à son contrôle, s'étalant un peu plus autour d'elle.
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Hybrides, ennemis publics n°1
FantasyIsaac est un Hybride. Et parce que la vie ne serait pas simple si cette information ne changeait rien, il vit sur une planète où les personnes de sa nature ne sont pas vraiment bien accueillies. Au contraire, même, elles sont chassées et enfermées. ...