Chapitre 27

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     Le réveil de Sora fut un peu brutal. Dans une chambre d'hôpital, certes, mais entouré de deux militaires. De chaque côté du lit. Dieux, qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? Le garçon se redressa, peut-être un peu trop vite car la tête lui tourna. Cela eut l'unique mérite d'attirer l'attention sur lui.

– Vous avez l'interdiction de sortir sans l'autorisation directe du vice-commandant Ealcar ou du Colonel Guren.

Sora se laissa retomber dans l'oreiller moelleux. D'accord. Alors que s'était-il passé ? Il devait essayer de récapituler avant toute chose. Attentat. Caméras de surveillance. Isaac. Homme mystère masqué. Néant.

La porte de sa chambre s'ouvrit brusquement, sous les yeux d'un Ealcar préoccupé. Il sourit cependant en voyant que son protégé était réveillé.

– Et bien, tu m'as fait une sacrée peur, s'amusa-t-il. Un instant, quand je suis arrivé, j'ai cru que tu étais mort. Mais te voilà de retour parmi les vivants !

– Quel jour on est ?

– Le lendemain de l'attaque. T'as fait une petite pause de même pas une journée. Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ?

– Pas vraiment, mentit Sora.

Le vice-commandant se chargea donc de lui redire tout ce qu'il savait. Il appuya sur la disparition des caméras de surveillance. Et l'adolescent se souvint du principal problème : dire qu'il avait vu Isaac ou se taire, prenant le risque de se faire arrêter pour trahison si on découvrait qu'il se souvenait de tout.

– Tu te souviens de ça ? demanda Ealcar.

– Brièvement, c'est un peu flou. Donc sans les caméras, on ne peut pas savoir qui est responsable ?

– J'espérais que tu t'en souviennes, avoua l'homme. Sortez, ordonna-t-il ensuite aux deux militaires qui s'exécutèrent immédiatement.

Le vice-commandant s'assit doucement au bout du lit du jeune homme, observant ses mains.

– Je sais que tu t'en souviens, murmura-t-il. Stop ! fit-il alors que Sora s'apprêtait à parler. Je ne te demande pas de le dire si tu ne veux pas le faire. C'est que tu dois avoir tes raisons et je te fais confiance. Mais je préfère te prévenir que si la personne que tu couvres se remet à faire des conneries, ce n'est pas trahison que tu devras craindre car après tout, tu « ne te souviens de rien ». Mais c'est à toi même que tu vas t'en vouloir. Parce que tu auras laissé s'échapper un criminel.

– Ce n'est pas un criminel, chuchota Sora.

– On peut faire un marché. Tu me dis de qui il s'agit et une surveillance est mise en place. Sans que personne ne soit au courant. Pas Auktura. Pas le Gouvernement. Juste toi et moi et une ou deux personnes.

L'adolescent aux cheveux tirant sur le bleu ne savait pas quoi faire. C'était la meilleure solution, évidemment. En plus, il faisait confiance à Isaac. Il savait que son ami ne ferait jamais rien de mal et que si Isaac était vraiment responsable de quelque chose, il n'avait sûrement eu que cette solution.

– Isaac Janiel. Mais je suis sûr qu'il n'avait rien prévu et si quelqu'un est blessé c'est que...

– L'attaque dans l'hôpital n'a blessé personne. Quelques travaux seront nécessaires, tout au plus. Cette affaire est passée au second plan à cause de l'orage. Mais on peut se demander si une nouvelle attaque de ce genre peut être possible encore une fois. Avec en objectif, pour ne donner qu'un exemple, le CRH. Ne t'en fais pas pour ton ami. Nous n'irons même pas le voir.

Hybrides, ennemis publics n°1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant