Chapitre 25

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     Un coup de vent rafraîchit Isaac qui se frotta les yeux, ne sachant pas s'il rêvait ou non. Où avait-il atterri encore ? Une chose était sûre, il n'était plus du tout dans Emmen. Ou alors dans un Emmen parallèle ou il ne savait quoi encore. Ça ne ressemblait à rien de connu. Mais c'était immense. De larges plaines se dressaient devant lui. Et quelques centaines de mètres plus loin, il y avait un village. Mais aucune trace de la personne qu'il avait aperçue dans l'endroit qu'il venait de quitter. Où avait-elle pu disparaître ? Il n'y avait rien autour pour se cacher !

– Plus un geste !

Le garçon se retourna vers la voix, levant les mains en l'air par réflexe. Mais il n'y avait personne. Que se passait-il ?

– On a dit plus un geste !

Et comme il ne voyait personne, il ne pouvait rien transmettre par télépathie. C'était un cycle infini et complètement crétin. Dans quoi s'était-il encore embarqué ? Il regardait partout autour de lui sans parvenir à distinguer une seule silhouette.

– Ne bougez plus ! hurla-t-on.

Pour ne pas prendre de risque, le blond préféra ne plus bouger. De toute façon, s'il ne voyait personne, il n'aurait aucune chance de se battre. On lui attrapa un bras, puis l'autre. Il se retrouva le nez dans l'herbe, les mains attachées dans le dos. Il fut ensuite relevé avec force. Quelqu'un le tenait toujours mais cette personne était complètement invisible. L'adolescent avait l'impression de devenir fou.

Les personnes qui le retenaient le dirigèrent vers le village qu'il traversa sans voir personne encore une fois. Mais il entendait tout. Des chuchotements à son propos. Des questions sur sa présence ici. Il crut percevoir des insultes mais il ne comprit pas pourquoi. En fait, il ne comprenait rien du tout.

Au moins, il avait la possibilité de détailler les bâtiments en pierre sans problème. La plupart des maisons se ressemblaient. Même taille, même architecture, mêmes matériaux de construction. Seuls les bâtiments qui semblaient servir de magasins étaient légèrement différents. Et plus il avançait dans les rues, plus les édifices changeaient. Ils grandissaient, jusqu'à atteindre la hauteur de cinq étages en ce qui concernait celui qui se trouvait au centre de la ville, comme un point de départ. Tout s'organisait autour de ça. Et c'est dans cet endroit qu'on l'emmena.

Isaac fut assis sans gentillesse sur une chaise en bois dans une pièce vide de meubles. Toujours personne.

– Qui es-tu ?

La voix venait de juste devant lui. Mais encore une fois il ne voyait personne. Et ses bras attachés l'empêchaient d'utiliser la langue des signes.

– Qui es-tu ? répéta la voix. Ne m'oblige pas à me répéter encore une fois, ou ça risque de mal se passer entre nous.

Cependant, Isaac ne pouvait rien faire. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. Il en avait assez de tout ça.

– Eliott ? Qui est-ce ? fit une autre voix, plus grave.

– Un mec qui ne veut pas me répondre. On l'a trouvé à la frontière. Il n'a pas dit un mot depuis son arrivée.

– Il ne parle pas ?

– C'est ce que je viens de dire. Et je déteste les types qui se foutent de ma gueule.

Le blond entendit des bruits de pas qui venaient à sa rencontre. Ils s'arrêtèrent juste à côté de lui. Une main lui tira les cheveux en arrière, l'obligeant à relever la tête.

Hybrides, ennemis publics n°1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant