Chapitre 9

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     – Moïra, tu vas bien ?

La jeune fille venait de rentrer chez elle, blême. Sa mère se plaça devant elle, l'observant sous toutes les coutures.

– Qu'est-ce que tu as ? Moïra, parle-moi.

Le Gouverneur était à l'école, aujourd'hui. J'ai eu peur. J'ai cru que c'était pour moi. J'ai cru que j'allais être envoyée au CRH.

– Moïra, combien de fois dois-je te dire qu'on ne peut rien contre toi ? Le Gouverneur ne t'arrêterait pas devant tout le monde, en plus. Tu es un secret d'état, il ne va pas révéler ton existence aux Emmeniens aussi bêtement.

La sonnette fit sursauter l'adolescente dont le regard se posa immédiatement sur la porte. Sa mère la prit dans ses bras.

– Moïra, arrête de paniquer, il n'y a aucun risque. J'attends cette visite. Tu veux aller te reposer ?

La fille aux cheveux noirs acquiesça et monta dans sa chambre sans un mot. Elle y déposa son sac avant de se poster en haut des escaliers pour essayer de savoir qui était le visiteur.

– Comment vas-tu, Némésis ?

Némésis ? Qui était-elle ? Moïra n'en avait jamais entendu parler. Elle fronça les sourcils et se concentra plus sur la conversation

– C'est une semaine compliquée. Naktam est sur les nerfs. Et je suis de plus en plus fatiguée, mais je suppose que c'est normal. Il sera bientôt là, après tout. Je suis désolée d'avoir demandé à te voir aussi vite.

– C'est à propos de Moïra ?

– Indirectement. Le CRH va faire une session d'examens sur tous les Hybrides répertoriés. Moïra devra y passer aussi.

– Pourquoi cette demande ?

– L'un d'eux a tenté une escapade et ne s'en est pas trop mal sorti, ce qui signifie que ses pouvoirs, sans entraînement aucun, se sont améliorés. Ils veulent vérifier les doses de pouvoirs de chacun.

– Moïra est à l'école, j'espère bien que son pouvoir s'est amélioré, contra la mère de la jeune fille.

Cette dernière écoutait encore. Quelqu'un avait essayé de s'enfuir du CRH ? Moïra frissonna. Si les Hybrides du CRH se rebellaient, le gouvernement n'hésiterait probablement pas à la faire enfermer là-bas aussi, pour ne prendre aucun risque.

– Ce n'est qu'une banalité, il ne lui arrivera rien, la rassura la femme.

– Tu y travailles encore ? Je pensais que tu avais arrêté.

– Officiellement, j'ai arrêté. Officieusement, je m'occupe d'une personne là-bas. Celui qui a essayé de s'enfuir.

– Tu en sais donc plus que les chercheurs sur son augmentation de pouvoirs ?

– En effet. Mais je ne le dirai jamais. Ce garçon est leur plus jeune résident et celui qui est là depuis le plus longtemps. Je ne lui attirerai pas plus d'ennuis que ce qu'il subit déjà à présent. Mais je vais devoir te laisser. Il fallait juste que je te prévienne pour que tu en informes Moïra. Ce serait dommage qu'elle panique alors que ce n'est que pour avoir quelques informations.

– Je la rassurerai. Merci. Et bon courage à toi et Naktam. Et au bébé.

– Tout se passera bien si Naktam survit à cette semaine, s'amusa la femme.

Moïra l'entendit sortir de la maison avant que sa mère l'appelle. Une prise de sang pour ne pas être enfermée, c'était plutôt un bon marché.

Hybrides, ennemis publics n°1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant