Chapitre 9

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Percy était parti à l'entraînement avec Léonidas, qui se déroulait sur la plage depuis déjà une quarantaine de minutes quand je me dirigeai vers sa chambre avec Liam.

La chambre de Percy donnait sur le parc, mais nous n'avions pas l'heur de le surveiller : les lourds rideaux étaient tirés, et plongeaient la pièce dans la pénombre.

– Cléa ! me dit Liam d'un ton exaspéré. Tu es sûre au moins qu'il ne rentrera pas pendant que nous serons ici ?

– Te bile pas : il ne rentre que pour le goûter, lui répondis-je.

Je souris ; voilà une heure qu'il essayait de me dissuader d'aller fouiller dans les affaires des autres. Comme si lui d'habitude, il se gênait ! D'autant que ça ne l'avait tout de même pas empêché de me suivre jusqu'ici, c'est qu'il était tout de même curieux mon détective.

Il soupira et referma la porte, résigné :

– Dans ce cas, commençons par la tablette de nuit. C'est bien souvent ce qui contient le plus précieux pour une personne, et le plus intéressant pour nous.

Il était lancé, son âme d'enquêteur avait repris le dessus : il ouvrit le tiroir et jeta un regard à l'intérieur, avant d'en exhiber ses trésors. Un portefeuille, le collier de perles que Percy avait l'habitude de porter, un poignard de la même matière que son épée, un petit morceau rouge de corail et une montre.

Drôles d'objets !

Je pris le portefeuille que je retournai entre mes mains, l'ouvrant pour en exhumer les secrets :

– Il y a là-dedans un permis de conduire (je plissai les yeux pour déchiffrer les inscriptions malgré l'ombre) au nom de Percy Jackson, pas Persée. Mais tu m'as dit que l'état le connaissait sous ce nom ?

– Ouais. Au moins il ne mentait pas, soupira Liam.

– Il y a aussi une carte d'identité qui porte les mêmes infos, et des dollars américains. Il y a aussi photo d'un bébé, une fille d'environs deux ans.

– En tout cas, les dollars prouvent que Percy est bien américain (il examina les documents à son tour) et le permis et la carte sont attribués à l'état de New-York, encore une preuve qu'il ne mentait pas. Pour la petite fille, je ne peux rien déduire.

Je scrutai la photographie : la gamine était dans les bras d'une femme dont on ne voyait pas le visage. Elle ressemblait beaucoup à Percy, bien qu'elle ai quelques détails qui différaient : un petit nez retroussé, des cheveux beaucoup plus clairs, et elle n'avait pas du tout la même lueur dans le regard.

– Peut-être sa sœur ? s'interrogea Liam.

– Ou sa fille, supputais-je.

– Il est un peu jeune non ?

– Ça ne veut rien dire, tu sais ! Bon, ça, c'est plié, soupirais-je en fermant le portefeuille et me penchant vers le collier. Le morceau de corail, c'est original, on dirait presque un pendentif... Mais ces drôles de perles pourraient nous éclairer.

Je retournai le collier de perles peintes entre mes doigts, les examinant une à une sans faire attention à ce que faisait Liam : sur la première, était peint un trident bleu (comme le pendentif juste à côté), la deuxième montrait une sorte de masse dorée pendue à la plus basse branche d'un pin. Sur la troisième, on distinguait un dédale de couloirs complexe, et sur la quatrième une haute tour qui ressemblait beaucoup à l'Empire State Building, mais c'était difficile à voir, étant donné qu'il était noyé sous tant de caractères grecs qu'aucun des mots n'était lisible. La cinquième arborait une immense trirème avec une tête de dragon de bronze comme figure de proue, la sixième une lyre.

Liam et le fils de l'océanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant