Chapitre 26

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Percy était encore tombé dans les vapes. Cette fois, il n'avait pas d'excuse : il ne savait pas ce qui s'était passé, encore moins pourquoi !
En se réveillant, il constata très vite un mal de tête violent, une douleur au bras et aux genoux - il avait du tomber. N'ouvrant pas les yeux immédiatement après son réveil - ou plutôt dès qu'il se fut souvenu de son prénom, il ne fit pas un geste, attendant que cette douleur qui lui scindait le crâne cesse.
Personne n'avait remarqué son réveil. Dans une semi-conscience, Percy tenta de trouver ses repères, perdu - où était-il ? Dans quel état physique ?
Il écouta les discussions alentours, ne pouvant rien faire d'autre : un léger bruit non loin prouvait l'existence d'une personne - sûrement son frère, car les deux autres discutaient un peu plus loin. À bien entendre ces derniers, ils seraient en France, quelque part dans l'Est, et en pleine guerre. Génial.
Un grand bruit de canon lui fit brusquement ouvrir les yeux, et sa douleur doubla de volume. Tandis que de petites tâches noires et jaunes dansaient devant son regard, il vit Marcus s'approcher et avertir les deux autres, s'apercevant enfin de son réveil.
- Il est lessivé, fit Marcus à l'égard de Liam et d'Antonius. Qu'est-ce qui...
Il laissa sa phrase en suspens, mais on devinait bien la suite.
Percy ne souffla mot, peu sûr de pouvoir articuler quoi que ce soit.
Qu'avait-il donc ? On aurait dit que la douleur, plutôt que de s'atténuer empirait. Elle l'empêchait de réfléchir, et... Oh.
Il venait de comprendre.
Comment s'appelait déjà le garçon blond qui le regardait avec inquiétude ? Percy était quasiment sûr qu'il s'en souvenait quelques secondes plus tôt... Liam. Il s'appelait Liam. Cette chose dans son esprit lui aspirait la mémoire !
Ça expliquait pas mal de choses, comme le fait qu'il n'ait aucun souvenir du moment du départ de la colonie et de son arrivée au Manoir, ou du moment de sa mort ! Oh non...
Percy se tourna sur le côté, tordu de douleur. Elle irradiait dans son crâne et faisait résonner ses oreilles.
Étourdi par cette algie, il assista à la perte lente de ses souvenirs. Et il comprenait ce qui se passait : cette chose qui lui faisait si mal était un eidolon, un esprit possesseur, qui s'était tapé l'incruste. Comment un esprit pouvait en posséder un autre ? Peut-être était-ce à cause de cette singularité que cela faisait aussi mal : c'était contraire au naturel, trop pour éviter les conséquences. Un esprit qui habitait le corps d'un autre... L'Eidolon souffrait peut-être lui aussi.
Pourtant, Percy avait déjà été possédé ainsi de son vivant, seulement c'était alors complètement différent. Il sentait tout ce que faisait l'intrus, savait ce qu'il regardait et effaçait.
Il sentit la suppression des souvenirs de sa mère. Celle de ses amis, de Chiron, son professeur. Celle des souvenirs du camp Jupiter (un camp de demi-dieux romain où vivait certains de ses amis), celle de son père.
Il sentit quand le passager clandestin s'intéressa au dossier 《 Annabeth 》, comprit ce qu'il s'apprêtait à faire.
Sauf qu'il ne pouvait pas le laisser faire ça. Il ne pouvait pas regarder détruire ces souvenirs qui le permettaient de garder espoir, il ne supporterait pas de voir celle qu'il aime disparaître à tout jamais de son cœur. Impossible.
Peut-être que ce fut ce qui lui donna la force. Il se concentra et parvint à éjecter cette âme clandestine, tant de colère que de l'espoir de la dernière chance. Il ne voulait pas perdre ça, il aimait bien trop Annabeth pour supporter ça.
L'esprit possesseur lâcha prise, abandonnant face à cette force soudaine. De la bouche de Percy s'échappa un petit nuage noir, de l'esprit qui s'envolait. Ses pensées s'éclaircirent, son âme reprit confortablement possession de cette image 3D qu'était son corps.
L'Eidolon était parti, lui rendant sûrement involontairement sa mémoire volée.
- Vous êtes, haleta Percy après quelques minutes, Liam, Marcus et Antonius. Je... Je me souviens maintenant.
- Percy !, dit Marcus d'un ton inquiet, qu'est-ce que tu raconte ? Ça va ?
- Je... Ouais, ça va. Ça va mieux.
- Il à intérêt à bien aller, grommela une voix rauque derrière eux. Déjà que je ne le supporte pas quand il est en bon état !
Liam eut un sursaut, Antonius se retourna d'un coup et Percy fit une tête très bizarre, se disant qu'il devait avoir des hallucinations : le Nocher des enfers était apparu derrière eux par surprise.
- Charon ?, s'étonna Liam. Que...
L'homme eut un rictus peu avenant, et Percy se redressa lentement avec l'aide de Marcus en reprenant son souffle. Le Nocher des enfers, Percy avait eu affaire à lui, et ce qu'il ne savait pas, c'est que Liam aussi, dans un autre contexte : pour lui, Charon avait pour travail d'amener les fantômes du passé au Manoir, comme il avait amené Alisande par exemple, qui venait du XIV siècle.
- Je rêve ou le roi du costume italien est dans la place ?, souffla-t-il faiblement d'un ton sarcastique.
Charon le fusilla du regard, tandis que Liam passait les yeux de l'un à l'autre :
- Vous vous connaissez ?, dit il en fronçant les sourcils.
- Je le connais, affirma le Nocher. Monsieur est venu me demander mes services avant l'heure !
- Et vous étiez tout de même grassement payé, réfuta le blessé.
- Ingrat.
Rien compris. Liam commençait à s'habituer, décidément.
- Charon, comment avez-vous su que nous aurions besoin de vous ? C'est Antonius qui...
- Je t'ai déjà expliqué Liam, que lorsque j'entends le tissu qui se déchire, je sais que quelqu'un à besoin d'un passage. Sauf que pour une fois, je ne me doutât pas que ce soit toi qui quémande mes services, ceci dit je ne connais pas grand monde qui fasse des bêtises à je-ne-sais quelle époque.
- Mais nous n'avons pas déchiré de tissu, fit remarquer Marcus.
- Moi si, déclara Percy. C'est sûrement moi qui l'ai appelé.
- Si on veut, confirma Charon. Les déchirures mentales comptent aussi.
Déchirure mentale. C'est bien pour cela que Percy était dans cet état là.
- Bien !, s'exclama Charon en coupant court à la discussion. Montez avant que je n'assomme Jackson !
Le passeur l'avait appelé par son nom, plus de doutes pour Liam : ils se connaissaient déjà.
Impatient était le passeur, aussi Percy peina à se relever pour s'approcher de là barque avec son frère. Liam monta le premier, confiant, et Marcus hésita un peu avant de faire de même. Percy fut le dernier, et au moment de monter dans la barque sombre du Nocher des enfers, il eut un blocage. La fixant des yeux sans faire un geste, il revit en pensée la première fois qu'il y était monté, ce moment où il était en quête pour retrouver le Foudre de Zeus. Cette fois là il avait pu tenir la main d'Annabeth pour se rassurer. Là, il l'avait plus rien, au sens propre du terme.
- Je t'avais promis qu'on se reverrais, dit Charon dans un rictus mesquin.
- Je vous déteste.
Percy prit une grande inspiration et mit un pied dans la barque déjà bien remplie, puis un autre.
Antonius les salua, l'office d'un adieu. La barque disparut à ses yeux, tandis que Percy s'asseyait, à bout de souffle - mine de rien, il faisait de gros efforts pour rester en état - cette chose l'avait vraiment rendu faible.
Le paysage devint vite flou, écrasé par la vitesse. Marcus ne cessait de tressauter nerveusement, guettant les ombres brouillées défiler avec appréhension. La forme du Manoir se dessina enfin, et une fois que tout s'arrêta enfin, Charon les jeta hors de la petite embarcation sans plus de manières avant de s'en aller.
- Je suis franchement perdu, dit Marcus une fois qu'il fut parti. C'est le palais dont tu m'a parlé Percy ? Celui de notre père ?
" Palais ". Il allait falloir que Percy fasse un topo des choses à ne pas dire à son frère ! Heureusement, Liam ne semblait pas avoir relevé, en tout cas il ne le montra pas. Percy fit discrètement signe à Marcus de ne rien dire, et déclara d'un ton anodin :
- Oui, le Manoir dont je t'ai parlé !, mentit-il en faisant des gros yeux.
Le schéma habituel de Percy qui ment et de Liam qui n'est censé rien savoir, quoi.
- Les gars on ne perd pas de temps !, les secoua Liam. En position défense, on ne sait pas ce qui à pu se passer pendant notre absence. Couvrez mes arrières, j'ouvre le chemin.
Aussitôt dit... Les trois protagonistes ne s'embarrassèrent pas de discussions inutiles, et immédiatement ils entrèrent dans la demeure, suffoquant de stupeur en ouvrant la porte : une brume grise rampait au sol, néfaste, malsaine - la brume glacée des gris. Liam s'avança après une hésitation dans la pièce lugubre, tendu. Derrière lui, ses complices tendaient l'épée comme mise en garde. Ils traversèrent ainsi les couloirs sans embûches. Enfin, ils atteignirent la salle d'arme : ils poussèrent la porte blindée avec méfiance, et furent saisis de soulagement lorsque les résidents du Manoir les accueillirent.
Sautillant de joie, les petits accoururent immédiatement.
- Liam, Liam !, cria Hoël en sautant au cou du blond.
- Salut p'tit loup !
Ce fut joyeux, tout ça. Enfin rentrés, Liam et Percy racontèrent directement les choses qu'ils avaient vus, Marcus se présenta et Léo fut rassuré de voir qu'il aurait enfin de l'aide pour les tours de garde.
La joie du blond fut, bien évidemment, de courte durée. Lorsque les petits laissèrent du repos à Liam, Christine le prit à part, d'un air accablé.
- Je crois que tu devrais savoir. C'est..., balbutia la vieille dame. C'est à propos de Cléa.
- Oh je n'aime pas ça, fit l'ados en grimaçant.
- Elle s'est évanouie, peut-être à cause d'un sortilège d'Octave. Elle ne s'est pas réveillée...

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N'importe quoi. Pfffff mais vraiment ça n'a plus aucun sens , C'est finalement bien parti en cacahuète !
Oh, mais nous sommes Lundi, JE SUIS EN RETARD !!! un vrai cette fois ! Oh mon dieu je suis vraiment désolée, l'appel de la choucroute que voulez vous 😂
Plus sérieusement j'ai manqué de temps, à jongler entre le rapport de stage et mes chapitres à l'écrit quand je ne le fais pas en cours (chapitre 31 les gens !)
Bref, encore pardon et bonne sieste !

Liam et le fils de l'océanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant