Chapitre 12

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Annabeth se réveilla en sursaut, trempée de sueur. Les cauchemars n'arrangeaient rien à la nausée qui l'accablait​ depuis deux jours.
Elle soupira, elle savait qu'elle n'arriverait pas à se rendormir, aussi se fit-elle une petite analyse de la situation : il faisait encore nuit, et elle avait seulement un petit mal de tête, rien de bien grave.
Tout allait bien pour le moment, mais elle avait l'horrible impression d'étouffer, aussi sortit-elle de son lit et enfila une petite veste – on avait beau être en été, il faisait un peu froid dehors.
Elle sortit du bungalow d'Athéna en tentant de ne pas réveiller ses demi-frères et demi-sœurs, ils étaient déjà bien fatigués.
Maintenant que Percy n'était plus là, il n'y avait personne à aller chercher lorsqu'elle faisait ses cauchemars et il était impossible de la calmer, alors à cause de ses hurlements les autres avaient bien du mal à dormir.
Elle inspira un grand coup, humant l'air frais. La lune brillait dans le ciel, il devait être autour de quatre heures du matin.
Automatiquement elle se dirigea vers le bungalow 3, celui de Poséidon, le bungalow de Percy : à chaque fois qu'elle se sentait mal c'était là qu'elle allait, et depuis quelques temps elle s'y rendait plus que de coutume.
Elle entra dans la basse bâtisse et se laissa tomber dans le lit qu'était autrefois celui de Percy : l'odeur de la mer, son odeur, était la seule chose qui la calmait.
Pour une fois elle n'avait pas envie de vomir, mais elle ne se faisait pas d'illusions : la déesse Héra ne la laisserai pas en paix, elle la détestait.
La déesse de la famille la tenait en son pouvoir maintenant, et la faisait souffrir jusqu'à lui faire détester l'homme qui l'avait mise dans cet état – ça pouvait lui arriver dans ses gros accès de colère.
À nouveau elle fut prise d'une violente nausée et attrapa le seau placé en prévention à côté du lit, au cas où cette envie de vomir la reprenne et attendit, ayant l'impression qu'on lui retournait les entrailles.
Elle finit par s'endormir doucement malgré le mal de tête, bercée par le bruit des vagues qui résonnait toujours dans ce bungalow.
Son sommeil fut bientôt réduit à néant lorsqu'une voix l'en tira :
– Annabeth ! s'exclama la voix. Je suppose que ta présence ici signifie que tu n'as pas bien dormi ?
– Piper, marmonna-t-elle encore endormie, casse-toi et laisse-moi dormir.
– Ce n'est pas Piper, fit la voix.
Annabeth ouvrit un œil et haussa les sourcils lorsqu'elle reconnut l'importun :
– Will ? Fit-elle.
– Nan, Lester. À ton avis ?
– Qu'est-ce que tu me veux ?
– Je suis docteur, je te rappelle, et je suis aussi chargé de toi !
– Casse-toi j'ai dis, j'ai pas besoin de docteur.
– De moi, rit Will, non. Mais de manger certainement. Aller viens, il est midi !
– Quoi ?
Elle décolla la tête de l'oreiller et jeta un regard circulaire : des murs bleus, une petite fontaine dans un coin et de la lumière pénétrant à flots par la porte ouverte...
– Oh oui vu comme ça, souffla Annabeth, autant aller manger...
Elle se leva assez difficilement, aidée de son docteur qu'elle suivit jusqu'au pavillon réfectoire.
Une fois arrivée, elle s'assit à sa table, ses demi-frères et demi-sœurs ne faisant pas de commentaire : ils savaient qu' Annabeth avait ses raisons de se réveiller à midi et de se pointer en pyjama.
Malgré le fait qu'elle n'avait pas faim et qu'elle ne tarderait pas à tout vomir, elle mangea son repas en riant avec les autres comme si de rien n'était.
Tout semblait paisible jusqu'au moment où brusquement elle se sentit très mal, mais pas comme de la nausée, non. Plus violent.
– Will ! Cria-t-elle avant de s'effondrer.
Les autres la rattrapèrent au moment où elle allait toucher le sol et l'y déposèrent, alors qu'elle était déjà partie au pays des rêves.
Will accourut et s'agenouilla auprès d'elle pour prendre son pouls. Il fronça les sourcils, visiblement contrarié :
– Elle s'est endormie... Mais c'est assez anormal, elle ne devrait pas...
Il ne termina pas sa phrase, laissant les autres dans l'angoisse. Que se passait-il ?
– CLOVIS ! Viens ici immédiatement ! appela le fils d'Apollon.
Le fils du dieu du sommeil se réveilla, une traînée de chantilly sur la joue – il s'était endormi dans son assiette.
– Hein quoi ? demanda-t-il. Oh excusez-moi je rêvais de poulets révolutionnaires et ...
– Tais-toi et viens ici !
Surpris par la brutalité du blond d'habitude si calme, Clovis se leva – ou plutôt se décolla du banc – et s'approcha.

Liam et le fils de l'océanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant