Liam et le fils de l'océan

Chapitre 11

On ne vit pas Christine au goûter, ni Percy et Léonidas d'ailleurs.
De l'une, on ne savait pas où elle était, des deux autres, on savait qu'ils auraient un peu de retard.
Tout le monde était déjà sorti du réfectoire quand Liam partit à la bibliothèque, ne s'attendant pas à y retrouver la vieille dame.
- Bonjour Christine ! fit Liam en entrant. Vous n'êtes pas venue déjeuner ?
L'institutrice sursauta, tellement perdue dans son livre qu'elle ne l'avait pas entendu entrer.
- Liam ! Tu me ferais peur ! Non, à vrai dire, je n'ai pas vu passer le temps (elle montra son livre pour s'en justifier avec un sourire). Je ne pensais pas que nous avions cours ensemble aujourd'hui !
- Pas vraiment en effet, concéda-t-il. Je suis en réalité venu emprunter quelques parcelles de vos connaissances.
- Elles sont à toi ! rit-elle. Que veux-tu savoir ?
Liam lui expliqua tout : les indices, les attitudes et les choses qu'avait dites Percy, leurs découvertes et leurs suppositions. Christine écoutait avec attention, puis, quand Liam eut fini, réfléchit longuement avant d'expliquer :
- Le mythe de Persée sort de l'imagination des Grecs de l'antiquité à l'époque où ils dominaient tout le pourtour méditerranéen : Persée était un héros, l'un des rares qui ai eu une vie heureuse. Comme tous les mythes, on ne sait pas s'il a réellement existé ou s'il a vraiment été imaginé par les Grecs, mais...
Elle fut interrompue par les Cinq Doigts de la Main qui déboulèrent comme des tornades, suivis de Momo, Alec, Évan et Édouard, qui n'ayant pas trouvé leur professeure à l'école, étaient venus voir si elle n'était pas à la bibliothèque.
- Oh ! fit Christine alors que Cléa entrait la dernière. C'est déjà l'heure ? Excusez-moi, j'ai été retenue.
- Je plaide coupable ! reconnut Liam en s'asseyant à un pupitre - les pupitres d'ordinaire présents pour le cours de grec. Les autres firent de même, attendant le début du cours.
- Eh bien, puisque nous sommes là autant faire cours ici ! Nous avons Histoire si je ne me trompe pas, mais aujourd'hui nous allons changer un peu le programme : nous allons parler de la Grèce antique.
Les trois Minoens se regardèrent, étonnés.
- Je vais vous raconter un de ses mythes célèbres : le mythe de Persée.
Coïncidence ou pas, ce fut justement le moment que choisit celui-ci pour entrer, les mains dans les poches. Il ne s'attendait apparemment pas à trouver quelqu'un ici, car il eu un mouvement de recul lorsqu'il nous vit.
- Oh pardon, je ne voulais pas déranger ! dit-il rapidement.
Il commençait déjà à repartir quand Lou le retint :
- Nan, reste ! s'exclama-t-elle. Ça va être marrant, on va parler de toi !
Percy fronça les sourcils et obéi. Il s'assit au fond de la salle, comme à son habitude.
Christine prit une voix douce et, la pièce enfin plongée dans un silence absolu, commença son récit :
- Dans ces temps-là, la Grèce était divisée en de nombreuse cités, qui avait chacune leur roi, leur loi. Tel Sparte qui eut un jour un roi du nom de Léonidas ou encore la Crête dont le roi était Minos.
Et cela était un bon exemple, Alec, Évan et Ariane étaient venus de l'île de Santorin, au large de la Crête qu'ils appelaient "Grande-Terre" ! Ils étaient morts dans son explosion quand le volcan s'était réveillé – il y a quelque trois mille ans, c'était lors du règne de Minos, raison pour laquelle on les appelait les "Minoens".
- Parmi ces cités, il y en avait une du nom d'Argos, qui avait pour roi Acrisios, et ce n'était pas un roi très sympathique. Il avait une fille du nom de Danaé, mais voulait absolument un fils afin de lui succéder à sa mort. Malheureusement, il n'en eut jamais. Désespéré, il alla voir l'oracle de Delphes, qui transmettait les paroles des dieux par énigmes en échange d'offrandes. L'oracle dit alors à Acrisios qu'un jour sa fille aurait un fils et que celui-ci le tuerait et prendrait sa place sur le trône d'Argos. De retour chez lui, il fit enfermer sa fille pour qu'elle n'ait pas d'enfants.
- Pas cool, grimaça Momo.
- Malheureusement pour lui, Zeus le roi du ciel et des dieux tomba amoureux de Danaé. Il se transforma en pluie d'or pour s'introduire dans la geôle afin de lui rendre visite. Neuf mois plus tard, leur fils naquit, il se nommait Persée.
- Pourquoi il naquit ? demanda Hoël. Il n'est pas né avant ?
- "Naquit" signifie "naître" mais en conjugué, lui expliqua Richard.
- Et pourquoi il a ce nom bizarre ? demanda Miracle.
Tous jetèrent un regard appréhensif vers Percy : c'est que Miracle était une création mentale d'Hoël, et depuis qu'il avait attrapé une âme, le chien muet qu'il était était devenu bien bavard.
Or, tous ignoraient que Percy était au courant de la situation, aussi furent-ils rassurés lorsque celui-ci fit semblant de n'avoir rien entendu - du moins ils ne savaient pas qu'il faisait semblant.
Percy se leva, participant au cours - pour une fois, et se dirigea vers le tableau avant de prendre la parole :
- Persée, Perseus signifie "vengeur" ou "destructeur".
Il écrivit sur le vieux tableau noir le mot "Περσεύς" , la traduction grecque de "Persée" et retourna roupiller dans son coin.
- "Vengeur", "destructeur" ? releva Cléa. Acrisios n'a pas dû aimer !
- Pas vraiment en effet, acquiesça Christine. Ni cela ni le fait que son petit-fils soit également fils de Zeus. Il craignait que l'enfant ne se venge en grandissant et que la prophétie se réalise encore plus. Aussi, il enferma le petit et sa mère dans un coffre en bois qu'il jeta à la mer.
- C'est trop horrible ! s'écria Ariane.
Christine rassura les petits qui avaient tous des airs horrifiés :
- Danaé pria alors Zeus pour qu'il leur fasse traverser la mer sans encombres. Plus tard, ils s'échouèrent sur une plage tranquille, et un vieux pêcheur les trouva là. Il les aida à sortir, puis les mena à son frère, le roi de cette contrée appelée Sérifos.
- Le frère d'un roi, un pêcheur ? s'étonna Édouard en plissant le nez.
Édouard, avec son petit frère Richard étaient les fils du roi Édouard IV, ils avaient étés assassinés en 1483 dans la Tour Sanglante à Londres par leur oncle Richard III, parce qu'ils étaient prédestinés au trône d'Angleterre. Aussi, il était très étrange pour eux l'idée que le frère d'un roi puisse être du "bas peuple".
- C'est que Polydecte, le roi de Sérifos, n'était pas tout propre non plus, et il avait banni son frère, l'écartant ainsi du trône !
- Oté ! Chez ces péteux il y a que ça qui compte ? commenta Lou avec son vocabulaire bien à elle.
- Malheureusement pour Danaé, repris Christine, le roi la trouva très belle et la voulait pour épouse, mais elle ne voulait pas de lui. Polydecte la garda donc au palais afin de la convaincre de se marier, mais Persée constituait une entrave à ses désirs, c'est pourquoi il grandit dans sa haine. Plus Persée grandissait, plus il protégeait sa mère des avances du roi, tant et tant que celui-ci décida de se débarrasser de lui, et il trouva le moyen de lui faire promettre par la ruse de rapporter la tête de Méduse.
- Mais ça à pas de tête une méduse ! rit Lou qui en avait vu bien assez pour savoir que c'était une tâche bien ridicule.
- Oui, mais là, expliqua Édouard, on parle de la jolie jeune fille qu'Athéna à un jour transformé en monstre à cause de Poséidon. La pauvre fille fut transformée en créature très laide et son regard avait le pouvoir de transformer celui qui la regarde en pierre.
- J'adore le "à cause de Poséidon", dit Percy d'une voix traînante qui donnait l'impression qu'il parlait en dormant. Tu n'aimes pas Poséidon ?
- Non, je préfère de loin Athéna ! fit Édouard. Si je croyais en ces dieux païens, je l'honorerais plus que les autres !
- J'adore Artémis, dit rêveusement Cléa.
- Nous, dirent les jumeaux en cœur, on aime la déesse mère, Rhéa !
- Moi, je sais pas de qui on cause, on peut finir l'histoire ? réclama Hoël.
- Bien sûr, lui répondit Christine. Le jeune Persée était terrifié : beaucoup de gens avaient tenté, jamais personne n'était revenu ! Il reçut alors l'aide d'Hermès, dieu du voyage et d'Athéna, déesse de la sagesse : grâce à leur aide, il se dirigea avec les chaussures volantes que lui avait donné Hermès jusqu'à l'île des sœurs grises. Par la ruse, il pus obtenir d'elles l'emplacement de l'île ou vivait Méduse et une épée ainsi qu'un bouclier qui reflétait tel qu'un miroir. Il arriva donc chez Méduse et, ne la regardant qu'avec son bouclier-miroir, il parvint à lui trancher la tête sans être changé en pierre. Méduse était enceinte, aussi lorsque Persée lui trancha la tête, il en sortit deux enfants : Pégase, le premier cheval ailé ainsi que Chrysaor, "l'épée d'or".
- Glauque, commenta Momo.
- C'était vraiment une épée ? demanda Hoël.
- Non, expliqua Alec, mais c'était son surnom.
- Mais qui que c'était leur papa ? insista Hoël.
- « Mais qui était leur père », corrigea l'institutrice. Poséidon, le dieu de la mer et des océans. C'est la raison de l'état de Méduse.
- Qu'il lui ai fait des bébés ? demanda Ariane.
- Surtout, qu'il l'ai fait pour profaner un temple d'Athéna, l'enquis Édouard.
- Alors la pauvre fille, elle y était pour rien ? s'offusqua Lou. Juste à cause de Poséidon ? Bah, si c'était pas un dieu, j'appellerais ça un pauvre type !
Percy grommela quelque chose dans son coin, ce qui fit rire tout le monde.
- À chacun son point de vue, s'amusa Christine. Mais poursuivons ! Sur le chemin du retour, Persée tomba sur Andromède, une jeune princesse qu'il délivra d'un monstre marin, et il retourna chez lui après s'être marié avec.
- Rapide, fit Momo.
- Bien sûr, mais ce ne fut pas sans complications : par exemple, il fut contraint de tuer Phinée, son rival en amour, qui ne lui avait pas laissé le choix. Il lui montra la tête de Méduse qu'il avait gardé, et Phinée fut métamorphosé en statue. Le roi Polydecte également, car il avait profité de l'absence de Persée pour marier Danaé de force, et quand celui-ci revint, le roi ordonna leur mort.
- Et pour la prophétie qui disait qu'il tuerait son père ? rit Liam.
- Eh bien, Persée devint roi, et lors d'un banal concours de lancer de disque, son disque vira sous un brusque coup de vent et toucha un homme du public, qui plus tard s'avéra être Acrisios.
- Comme je disais, c'est glauque, dit Momo.
- Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ? Demanda Ariane.
- Oui, et c'est l'un des rares héros pour qui ce fut le cas.
- Ouah Percy t'a vraiment fait tout ça ? s'exclama Hoël.
- Je m'en étonnerais, contra Édouard avec un air hautain envers Percy, car le Persée d'autrefois était mort de vieillesse il y a quatre mille ans, Percy porte juste un nom similaire. Et puis ce n'est qu'une légende.
À ce moment-là, tout le monde était tourné vers Percy, qui arborait un sourire énigmatique :
- Mais toute légende à un fond de vérité n'est-ce pas ? dit-il avec son habituelle lueur dans le regard plus espiègle que jamais.
- En effet, approuva Christine, mais nous parlerons de tout cela plus tard, zou tout le monde, filez !
Les Cinq Doigt de la Main déclarèrent qu'ils allaient jouer sur la plage et Percy annonça aller avec eux, Cléa décida donc de les surveiller – surtout Percy, car sa confiance en lui s'effritait de plus en plus.
Édouard, Lou, Alec et Momo restèrent à la bibliothèque pour faire les devoirs de mathématiques, et Liam partit faire un tour avec Christine.
- J'espère t'avoir éclairé Liam, souffla la vieille dame. Le Persée d'origine est, ou plutôt serait mort de vieillesse. Cela dit, ce n'est qu'une légende, alors peut-être un héros de ce nom a-t-il vraiment existé et accompli de grands exploits, parcourant les siècles jusqu'à parvenir jusqu'à nous, l'histoire complètement mystifiée et déformée par le bouche-à-oreille.
- Certes, c'est possible, acquiesça Liam, même si son expression quand Édouard à dit que tout cela n'était qu'une légende laisse à s'interroger. À moins qu'il bluffe ?  

∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞

Hey sorry I'm late !
Dear reader,
Je sais, je suis en retard, mais c'est rien comparé à la semaine prochaine ...
J'étais au Pub des Celtivales, qui ne m'a pas laissé trop de temps mais voici mon chapitre !
Je serai du coup longue à répondre aux commentaires, désolée.

Ce chapitre était très ennuyeux, je sais, et je m'en excuse !

Du coup le chapitre suivant commencera par un point de vue de ....

*Roulement de tambour*
Annabeth !

Encore désolé pour le langweilig  chapitre ....

Bye !

( Note à moi même : ce chapitre compte 2217 mots )