Chapitre 30

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Octave était un génie - selon son point de vue en tout cas.
Il n'avait pas revu la prénommée "Cléa" depuis cette fois où il avait eu cette altercation avec elle. Dommage,  cette fille l'intéressait beaucoup : son comportement anormal de la dernière fois, cette lueur dans son regard... Tout indiquait qu'elle était possédée par un esprit malveillant.
    Un mort possédé par un autre ? À croire que c'était possible. Mais avec ses quelques découvertes, Octave avait bien compris que seul une petite partie de l'âme du possesseur résidait en elle. Par exemple quand Percy avait enfin réapparu aux côtés de Léonidas lors des rondes, et qu'il se tenait à ses arrières comme assez peu sûr de ses capacités. Ça, venant de cet imbécile de demi-dieu grec, c'était suspect ! Octave avait bien comprit que l'esprit possesseur s'était divisé pour mieux régner, à croire que l'imbécile de grec s'était fait avoir.
    Enfin. Malgré les pièges qu'il avait tenté, Cléa n'avait, depuis la dernière fois (celle s'étant conclue par un copieux mal de tête) pas réapparu. Il était donc impossible de la capturer pour l'examiner ! Ça faisait un point négatif.
    Chose positive : les deux enquiquineurs qu'étaient le blond et le fils de l'océan avaient de nouveau cessé les rondes ! Cela ne pouvait vouloir dire qu'une chose : ils n'étaient plus au Manoir. En effet, Octave savait que ces deux la ne chercheraient pas le repos tant que leurs amis ne seraient pas en sécurité. Même s'il ne connaissait pas Liam (nom connu grâce à la gueulante de Cléa), il savait qu'il était plutôt de ce genre. Donc sa poudre avait à nouveau fait effet !
     C'était à espérer, car Octave n'avait pas énormément de stocks de cette potion miracle ! Il ésperait que cette poudre les avait catapultés dans leur passés - la pensée de la tête de Percy quand il apprendrait qu'il était papa le faisait sourire.
       Octave se remémora la façon dont il avait obtenu cette poudre miracle : cette âme qu'il avait, il l'avait volé à un ancien esclave romain. Au moment où l'homme s'évanouissait dans le néant, l'image de son corps était tombé en poussière ! Mais cette poussière n'avait par la suite pas disparue : elle était restée telle un trophée de guerre pour Octave.
     Il aurait pu la laisser traîner. Mais, intrigué qu'elle n'ait pas disparue, il en avait pris une poignée dans ses mains. Il n'avait compris son erreur qu'au moment où son corps avait commencé à disparaître, pour réapparaître sur une estrade de vente d'esclave à Rome, dans sa grande époque. Il avait voyagé dans le passé de l'homme !
Il avait alors traîné au milieu du forum une journée, coincé dans ce temps qui n'était pas le sien, avant que cet artifice ne le transporte dans son propre passé. Au bout d'un certain moment, il était enfin revenu à l'endroit d'où il était parti, et de là il avait scrupuleusement ramassé cette poudre si étrange.
    Si elle avait réagi ainsi avec lui, il espérait que c'eut été le même effet pour le blond. Et il avait bien fait d'essayer ! Liam, avait disparu quand il avait tenté de reproduire cette expérience, et la disparition de Percy signifiait clairement qu'il l'avait rejoint. Or, s'ils ont étés en contact, possible que l'effet ai fonctionné pour les deux.
    Donc, quelque chose de réglé : on se debarrassait des deux idiots.
     Octave se tourna vers Luke, qui était nonchalamment appuyé contre un arbre de la forêt grise. Les bras croisés sur la poitrine, il regardait l'épouvantail sur pattes qu'était le romain d'un air énervé.
- Percy n'est pas devenu aussi violent en seulement quatre ans, lâcha-t-il d'un ton acerbe. Sois tu me ment, soit il te connaît et a une raison valable de te haïr. Mais dans ce cas, il doit vraiment te détester, parce que ce n'est pas son genre. Alors ? Où est le mensonge ?
- Je le connais bien, insista Octave. Il a arnaqué la Nouvelle-Rome et tout ceux qui l'avaient accueillis, et il leur avait fait croire qu'il avait perdu la mémoire. Il les manipulait ! Il a simplement donné les coordonnées de la ville au grecs, qui sont venus détruire la ville juste après. Pourquoi mentirais-je ?
- Pour m'avoir dans ton équipe par exemple.
- Aucun intérêt de te mentir !
    Dans la cave - l'enfer comme ils l'appelaient - Octave avait fait un pacte avec Luke, et c'est comme ça qu'ils avaient pu s'enfuir de cette geôle glaciale. Octave s'était débarrassé de Liam, et Luke avait réussi à distraire l'ennemi. Il avait créé avec son esprit (comme tout ce qui est propre à un fantôme) la réplique de la casquette d'Annabeth, celle qui rend invisible. Sa mère Athéna lui avait offert cet objet magique, et Luke en avait tiré profit.
    Peu de détails, une ruse sans faille, tout ça avec pour résultat que Luke et Octave soient à présent à la lisière de la forêt, à discuter d'un souci de confiance.
- Je veux juste parler à Percy, dit Luke avec un ton dur. Je ne veux pas faire de mal aux gens d'ici.
     Il était étrange, ce fantôme. Pas qu'il soit grec, cela Octave le tolérait puisqu'il avait trahis son camp.
     Immatériel comme un gris, mais pourtant c'était bien l'âme blanche qu'il avait quitté les vivants. Brisée comme son cœur, mais blanche.
Son regard bleu froid fusillait Octave, qui frissonnait en pensant que même Percy le redoutait - et quand on connaissait la puissance de ce dernier...
    D'après ce qu'il avait pu comprendre, Luke tenait son immatérialité de la guerre avec Cronos. Ce dernier lui avait permis de retrouver un corps... et lui avait offert le sien. Au dernier moment il avait repris le contrôle de son corps et l'avait détruit - ou plus exactement, s'était sacrifié. Chose qui avait trop affaibli l'âme de Luke, et il passait pour un gris de ce fait.
    À ce que Luke lui avait dit, si au contraire Percy était trop matériel, c'était parce qu'il s'était plongé dans le Styx, comme Achille. Malgré le fait que cette invulnérabilité ai par la suite disparue, il gardait encore des traces. Luke avait subi le même traitement que lui, mais cela n'avait pu qu'empêcher Cronos de détruire l'âme de son hôte.
- Octave, cesses de mentir. Tu crois vraiment que je ne vois pas clair dans ton petit jeu ?
- Tu es un bon allié, mais tu es trop méfiant Luke. Ça pourrait te coûter cher.
- C'est une menace ?
- Bien sûr que non enfin ! (il se retourna) Camarades ?
     Luke frissonna lorsqu'il sentit les gris se rapprocher sournoisement dans son dos, venant réclamer les ordres. Octave parlait bien, assez pour avoir pu s'accorder leur confiance. De joyeux lurons que l'on ne souhaite pas apprivoiser...
     Octave fit un grand sourire - qui dépassait la qualification d'hypocrite.
- Camarades !, répéta-t-il d'un ton machiavélique. J'ai une âme, et il va falloir vous en donner aussi. J'ai pour cela un plan qui devrait vous plaire...
     Son rictus mauvais fit sourire ses "coéquipiers" d'un air sadique : les habitants du Manoir allaient payer.

*

     Cléa ne se réveillait pas. Les plus jeunes ne supportaient plus l'enfermement, le Capitaine enchaînait les parties de cartes avec Christophe qui tentait en vain de gagner. Christine dévorait livre après livre, tranquillement assise dans son grand fauteuil - une habitude du confinement que lui avait apporté la Grande Guerre. Raoul triait les papiers d'un dossier - le même depuis deux jours.
 

  On savait que les gris avaient un moyen d'entrer, aussi on ne sortait pas. Si les ados et le Roi de Sparte parcouraient régulièrement les couloirs à l'affût, on ne s'en sentait pas plus à l'abri pour autant : ce n'était que le calme avant la tempête.
     Des plus jeunes, Ariane et Évan essayaient de redonner le moral à Hoël, le plus touché par la disparition des deux garçons. On savait que seuls ces deux là avaient les moyens de tenter quelque chose, en tout cas Léonidas préférait attendre leur retour définitif - même s'il n'allait tout de même pas rester ainsi sans rien faire.
     Deux jours désespérément creux.
     Puis, le deuxième jour de vide, Ariane arriva en courant dans la salle d'armes, affolée : Cléa avait bougé !
     Il n'en fallut pas plus pour que ce soit le branle-bas de combat, tout le monde se précipita dans la chambre virtuelle de la jeune fille.
       Ils ne s'attendaient pas à des miracles : ils avaient vu l'état de Percy, et Cléa subissait cela depuis bien plus longtemps. Ils eurent d'ailleurs bien fait de ne pas espérer : elle ne semblait pas aller bien.
     Elle avait les yeux grands ouverts et regardait le plafond, qu'elle ne semblait pas voir. Le souffle léger, elle ne bougeait pas d'un poil.
     En grec, l'esprit s'apparente au vent. N'est-ce pas mourir que l'on appelle rendre l'esprit ? Ce serait rendre le souffle. L'espoir. La vie.
      Cléa l'avait déjà rendu, la vie. Mais ne dit-on pas aussi rendre l'âme ? C'était surtout cela qui les inquiétait. D'autant si ça la détruisait de l'intérieur - on avait vu le mal que ça avait fait à Percy !
- Cléa ?, s'inquiéta Évan.
       Aucune réaction, si ce n'est qu'elle se mit à marmonner des choses incohérentes, nulles de sens.
《 Ne touche pas à L... non non non ne fais pas... sors. Sors... fiche le camp et laisse moi... suffit. Pas naturel... douloureux. DÉGAGE !》marmonnait-elle. Ses yeux se fermèrent, et elle inspira un grand coup
- Ça fait un peu peur, souffla Miracle.
      Le cas de le dire !
- Oté ! Il y à un truc pas net dehors !, s'écria Lou, coupant toutes inquiétude.
      Édouard se précipita à ses côtés, et vit à son tour deux ombres se faufiler dans un coin du bâtiment. Deux autres passèrent, et Alec et Édouard réagirent au quart de tour : ils se ruèrent hors de la pièce prévenir Léo de toute urgence.
- Le calme avant la tempête, souffla Momo.
    Et il avait bien raison...

🖤🖤🖤🖤🖤🖤🖤

Salut !
Comment ça va ?
Alors oui J'ai publié ce chapitre sans faire exprès ce matin. Genre j'avais même pas fini de l'écrire.
Lol.
Ah et oui je sais je vous coupe en plein voyage dans le temps pour vous parler d'un épouvantail psychopathe et meurtrier de peluches. Vive les oreillers panda.
Et aussi.
Ah.
Mince.
Il se trouve...
Que je suis bientôt à court de chapitres.
Ouinnnnn
Euh.
Et donc en fait je suis par écrit au chapitre 33 !
Ah et aussi...
Je commence à manquer de temps !
Le brevet blanc en approche, les fêtes des mamies (dédicace cachée)
Les lycée à visiter et les bonbons à manger, BEH J'ai de moins en moins de temps ! Du coup les publications vont commencer à etres aléatoires, même si je vais tenter de rester régulière.
Voilà !
Je vous dis bien le bonsoir, bon appétit et bonne sieste !
Bissss


(Note à moi même : ce chapitre compte 1777 mots, le 4 mars 2018)

Liam et le fils de l'océanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant