Chapitre 3

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Kaden

- Tu es en train de me dire que tu ne vas pas rentrer parce que tu es avec une cliente ? demandai-je en prenant un autre morceau de fromage de la salade que je venais de préparer.

Ce matin, en me réveillant, Théo avait déjà déserté l'appartement pour rejoindre le cabinet où il travaillait me laissant un message dans lequel il me demandait de cuisiner, car il ne voulait pas manger au restaurant. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il avait voulu savoir si je travaillais aujourd'hui.

J'avais fait ce qu'il m'avait demandé au lieu de passer mon temps dans mon garage avec mon bolide, et voilà que maintenant il me téléphonait pour me dire que finalement, il n'allait pas rentrer à la maison.

– Oui, c'est ce que j'ai dit.

– Et depuis quand tu restes passer la nuit chez tes clientes ? Je bus cette fois une gorgée de ma bière.

– Elle n'est pas n'importe quelle cliente, Kay.

Pas n'importe quelle cliente, aurait-il eu le coup de foudre ? Qui était cette femme ?

– D'accord, mais n'est-ce pas déjà trop tôt et ne serait-ce pas enfreindre les règles ?

Je l'entendis soupirer et je l'imaginai se masser la tempe. Il ne soupirait que quand il était sur les nerfs ce qui était rare, car il était maître zen et ne faisait rien. C'était à se demander comment il faisait pour gagner ses procès quand on ne le connaissait pas.

Puisqu'il ne ressentait que rarement le stress, il faisait toujours en sorte de faire son travail le plus tard possible pour finalement avoir de l'adrénaline et sérieusement travailler.

Il procrastine, si vous préférez.

– Ce n'est pas dans ce sens. Elle a beaucoup vécu avec son ancien partenaire et en ce moment elle est seule, j'ai bien peur qu'elle prenne une mauvaise décision.

Je déposai ma bière et quittai la cuisine.

– D'accord, tu me donnes l'adresse ? Je t'apporte à manger.

– T'es le meilleur. Tout est arrangé pour ta course ?

– Oui, les commanditaires, tout est prêt, il faut juste que je vérifie une dernière fois la voiture. Tu pourras venir ?

– J'ai déjà manqué une de tes courses ? Je ne peux pas manquer l'obtention de ta deuxième médaille d'or.

Il avait confiance aveugle en mes capacités, pas vrai ? Il était bien le seul.

– Hum... Tu as besoin d'autre chose qu'à manger et des vêtements ? Ton ordinateur ?

– Oui, l'ordinateur, la clé USB rouge, cette fois, aussi, de vêtements. Le chargeur de mon cellulaire aussi.

– D'accord, envoie-moi l'adresse, je serai là dans une vingtaine de minutes.

– Merci. Kay ?

– Hum ?

– Ne la laisse pas tomber.

– Qui ?

– Aïssa.

– Pourquoi me parles-tu d'elle en ce moment ?

– Elle aura besoin d'une épaule sur qui s'appuyer.

Je m'arrêtai dans mon ascension.

– Elle est ta cliente, compris-je.

Comment diable pouvait-elle se retrouver à avoir besoin d'aide d'un avocat spécialisé en affaire conjugale et plus précisément, en maltraitance ?

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant