Chapitre 5

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Kaden

– Non, fis-je à mon cadre sans lever mes yeux de mon cellulaire.

Je l'entendis soupirer. Elle devait surement se demander quoi faire de moi.

– Kaden, on n'est jamais suffisamment connu. Participer au tournage de cette vidéo t'attirera une clientèle plus jeune.

– C'est non, répétai-je en regardant les photos que ma mère avait envoyées.

– Tu sais que c'est payant ?

Oui et alors ?

– Je t'ai dit avoir besoin de plus d'argent ?

Elle ne dit rien.

– Pourquoi ne veux-tu pas ?

– Je ne vais pas laisser une gamine me tripoter ni la laisser croire qu'elle peut avoir l'air séduisante, dis-je en dépliant les jambes.

– Tu vas descendre tes pieds de là un jour ? Et elle a 22 ans, ce n'est pas une gamine.

– Je suis bien ainsi, dis-je en regardant mes pieds confortablement installés sur son bureau.

– Accepte le contrat.

– Je n'en ai pas envie.

– Il ne te sera que favorable.

– J'ai déjà deux emplois, je ne veux pas d'un troisième.

Et elle se mit à marcher dans la pièce, car ses Jimmy Choo claquaient de toute part.

– Je leur ai assuré que tu allais accepter.

– Et bah non, j'ai refusé.

Je levai les yeux, un petit sourire aux lèvres, guettant sa réaction et comme je l'imaginais, elle avait la main au menton, marchait de long en large, les sourcils froncés et ses lèvres rosées formaient une superbe moue contrariée.

– Qu'est-ce que je vais leur dire ?

– Que je suis incroyablement têtu et que pour une fois, tu n'as pas réussi à me convaincre.

– Je n'ai réussi jamais, tu veux dire.

– Si tu leur dis ça, tu vas perdre toute crédibilité alors je te permets de déformer la vérité, dis-je à l'une des femmes les plus importantes de ma vie.

– Fais chier.

- Tu veux que je le fasse ou tu crois que ce serait mieux pour moi ? demandai-je en descendant mes pieds du bureau.

Attendant sa réponse, je mis mes coudes sur le bureau et la regardai.

Elle se tourna vers moi et ses grands yeux bleu sombre plongèrent dans les miens au lieu de me répondre, elle continua à marcher et j'haussai un sourcil, l'observant avec amusement. Quand elle était dans cet état, cela signifiait qu'elle était réellement agacée. Pas après moi, mais par la situation.

Je regardai ses cheveux se balancer d'un bord à l'autre, attendant sa réponse. Elle se tourna vers moi encore une fois et mon sourire s'élargit. Encore une fois, Kay, tu n'as pas su résister à ces femmes, me dis-je résigné.

Elle ouvrit la bouche, la referma avant finalement parler.

– Je vais le faire, dis-je en me levant.

Je pris ma veste, la balançai sur mon épaule et allai me mettre devant elle.

– Je le fais, mais à une condition.

Elle fronça ses sourcils et plissa son nez parsemé de tache de rousseurs avant de me regarder avec soupçons.

Elle me connaissait trop bien.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant