Chapitre 8

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En ouvrant les yeux ce matin, je me retrouvai dans mon lit avec une femme dont l'existence m'était inconnue. Cependant, il ne fallait pas être un génie pour comprendre que j'avais couché avec elle.

Je regardai ses cheveux bruns cascadant sur ses épaules et aussi étalés sur mon oreiller avant de soupirer. Ne souhaitant pas passer une seconde de plus dans cette chambre avec elle, je sortis du lit et pour aller me doucher, mais en profitai aussi pour vérifier si oui ou non je m'étais protégé. Une fois rassuré, je pris une bonne douche, me brossai ensuite les dents avant de fouiller dans ma valise pour me sortir des vêtements et des pilules pour tuer mon mal de tête.

Je terminais de m'habiller quand la jeune femme ouvrit les yeux.

Elle me salua en italien et peu à peu je sentis les scènes me revenir en tête.

– Ne t'inquiète pas, je vais respecter notre entente, je ne te demande rien d'autre que de me laisser le temps de me doucher, de m'habiller et de partir.

Enfin une femme de parole.

– Merci.

– Merci pour hier soir, c'était...

C'était mieux que ce que j'avais vécu avec les femmes récemment, mais pas assez pour me donner envie de recommencer.

– Fier de t'avoir satisfait dans ce cas.

Elle sortit du lit, s'entoura du drap avant de se diriger vers la salle de bain.

Je pris mon cellulaire et ce fut enfin à ce moment que je me rendis compte de l'heure.

Depuis quand avais-je passé une soirée aussi folle ? À quelle heure m'étais-je endormi pour me réveiller à près de seize heures ?

Je pris ma serviette pour me sécher les cheveux quand mon cellulaire se mit à sonner.

– Oui Lilie, décrochais-je deux sonneries plus tard.

– Tu as failli mourir, me dit-elle accusatrice.

– Je suis encore en vie, c'est ce qui importe.

– C'est trop dangereux.

Ce sujet était l'une des raisons de notre rupture.

– Mais c'est ma vie, mais ne t'inquiète pas, je compte m'arrêter prochainement.

Elle resta en silence, surement choquée.

Si j'avais pris cette décision trois ans plus tôt, peut-être que notre couple aurait eu sa chance.

– Vraiment ?

– Oui, vraiment. Tout va bien de ton coin ?

– Oui, j'ai essayé de téléphoner à mon frère, mais il ne répond pas.

– Il dort, dis-je, sans hésiter.

Théo dormait beaucoup plus que moi et après hier soir, les chances qu'il soit déjà debout étaient très faibles.

– J'ai fait ce que tu m'as demandé.

Je compris sur-le-champ qu'elle parlait d'Aïssa.

– Merci.

– Mais la situation est compliquée. Beaucoup plus compliquée que ce que tu peux penser ou que Théo le croit.

Je sentis mes sourcils se froncer et mon corps se raidir.

– Qu'il y a-t-il ?

– Elle a quitté le centre. Son frère est venu la chercher, il croit qu'elle a simplement rompu avec son ex et comme les traces ont presque tous disparu, les chances qu'il l'apprennent de sa bouche sont minces. Elle ne compte pas en parler à sa famille, je doute que cela va l'aider. Comment est-ce qu'elle va expliquer ses cauchemars ?

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant