Chapitre 19

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Je ne bougeais pas, je ne le pouvais pas puisque trop idées se bousculaient dans ma tête.

Cela faisait une minute que la porte venait de se refermer et tout se bousculait dans ma tête. Quoi faire ? Quoi ne pas faire ? Pourquoi le faire ? Pourquoi ne pas le faire ?

Pourquoi tenais-je tant à l'éloigner d'elle ?

Était-ce parce que je ne voulais plus qu'il se sacrifie pour moi ? Non, aucunement.

Était-ce parce que je ne supportais pas de l'imaginer faire quoi que ce soit avec Lilie ? Tout à fait.

Était-ce parce que je voulais le garder seulement à moi ? Je l'avouais haut et fort que j'éprouvais de l'égoïsme, que je ne voulais pas le partager avec aucune femme. Je ne voulais pas que Lilie le caresse.

- Je suis désolé pour tous les problèmes que cause ma soeur.

Aurais-je échoué ? Serait-il déjà possible que je sois déjà sous son charme ? Était-ce de l'égoïsme parce qu'il était le père de mon enfant et l'homme en qui j'avais le plus confiance en ce moment ou de l'égoïsme parce que je voulais cet homme rien qu'à moi ? Que je ne voulais son regard que sur moi ?

Je n'en savais plus rien, mais ce qui était certain était que je ne rentrerai pas chez nous sans lui. Je ne rencontrerai pas sa mère ni sa marraine sans lui.

- Tu peux venir avec mon sac ? demandai-je en me précipitant aussi vite que me permettait mon état hors de la pièce.

- Mais qu'est-ce que tu...

J'avais déjà quitté la pièce.

- Excusez-moi, pardon, je suis pressée, dis-je en me faufilant parmi les gens.

Rapidement, je me dépêchai pour atteindre la sortie.

- Merci le ciel, dis-je en les voyant.

- Mademoiselle Harrison, nous aurions quelques questions pour vous, entendis-je. 

- Kaden ? Criai-je en espérant qu'il m'entende d'où il était.

Il ne le fit pas.

- Kaden ?! criai-je en descendant les marches rapidement sauf que les journalistes m'entouraient.

- Pouvez-vous bouger s'il vous plait ? J'ai vraiment besoin de lui parler. Il ne doit pas partir.

Sauf qu'ils étaient sourds.

Tout à coup, je changeai complètement d'idée. Maintenant certaine de ce qu'il y avait à faire, je remontai les marches en même temps que Théo arrivait.

- Téléphone à mes parents, dis-leur, s'il te plait, d'ouvrir la télévision, dis-je à mon avocat et ami.

- Aïssa, ne fais pas ça, il va revenir aujourd'hui même, il est Kaden, il va trouver un moyen de se libérer.

- Qu'il le trouve ou pas, cette femme le menacera toujours ainsi, je vais donc tout arranger pour qu'il puisse enfin revenir vers nous.

Je parlais bien sûr de moi et de mon bébé.

J'étais égoïste et tout ce que vous voulez, mais je m'en fous. Cette femme ne recevra plus un seul baiser de la part du père de mon enfant. Plus aucun.

Elle ne le verra qu'en photo. Elle pourra embrasser le papier glacé ou son cellulaire, mais pas mon Kaden, pas le vrai.

- Bonjour, si vous me le permettez, je voudrais tout mettre au clair, dis-je en saluant les journalistes.

- C'est ce que nous voulons justement. Que se passait-il à l'intérieur ? Pourquoi le maitre Brown vous a-t-il servit d'avocat ?

J'essuyai mes mains moites, regardai Théo avant de commencer à parler.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant