Chapitre 42

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On me caressait les cheveux, cette main était si douce, la chaleur qui s'en dégageait était si réconfortante que je me sentis immédiatement bien et sentis le sommeil me gagner à nouveau. Mais je ne devais pas dormir. Alors, j'ouvris les yeux et vis avec grande surprise que je me trouvais sur les genoux de ma mère biologique, Lynn.

-        Bonjour, mon fils.

Je me souvins immédiatement de tout ce qui s'était produit la veille et je sentis la colère ainsi que la honte m'envahir.

-        Bonjour, maman, dis-je.

Je l'avais appelée de la sorte peut-être parce que maintenant, j'avais compris pourquoi elle nous avait abandonnés. Ou peut-être que c'était parce que je me rendais compte qu'elle le méritait, après ce qu'elle avait subi.

Peu importait la raison, pour elle, tout ce que je savais était qu'elle était en ce moment, sur le point de pleurer.

-        Je suis désolée.

-        Ce n'est pas grave. Je comprends mieux.

-        Je suis tellement désolée. J'aurais dû trouver une autre solution.

-        Je ne vois pas ce que tu aurais pu faire d'autre. Il ne te lâchait pas, dis-je en me redressant.

J'en avais besoin, alors, je la pris dans mes bras. Elle aussi attendait ce moment, car aussitôt que je la serrai contre moi, elle se mit à pleurer avec une telle force, accrochée à moi.

-        Je suis désolée. Je suis désolée, mon amour. Je vous ai aimé dès le premier jour. Je le jure, je n'ai pas cessé de penser à vous dès le premier jour. Mais... les personnes que vous êtes devenues... je n'aurais jamais été capable de vous... je ne regrette pas de vous avoir mis en sécurité. Vous méritiez des familles comme les vôtres.

-        Maman...

C'était la première fois que je pleurais dans les bras de ma mère, de ma vraie mère et malgré le fait que nous nous connaissions depuis peu seulement, j'étais si bien, si confortable, c'était si naturel.

Alors, je ne fis rien pour me détacher d'elle. L'un dans les bras de l'autre, nous nous réconfortâmes avant de nous regarder, en silence, une fois séparés.

-        Comment as-tu fait ? Tu le détestes, non ? Comment as-tu fait pour ne pas faire quelque chose qu'il ne fallait pas ?

-        En pensant à vous. Je me disais que si j'osais lui faire quoique soit, j'allais être celle qui en paierait le prix. Je ne voulais pas vous retrouver avec un passé durant lequel j'étais une criminelle ou quelque chose de ce genre. Je ne voulais pas que mes enfants aient une mère criminelle.

Elle regarda ses mains, sembla hésiter quelques secondes avant de venir déposer une d'entre elles sur mon genou.

-        J'ai toujours su que nous nous retrouverons tous les trois, un jour. J'ai trop prié pour que ça arrive.

-        Tes prières sont vraiment entendues, dis-je en déposant ma main sur la sienne.

Elle eut un petit sourire, hocha la tête avant de me regarder.

-        Je veux que tu saches que malgré votre ressemblance, pas une fois, je n'ai pensé à lui en te regardant et ai voulu m'éloigner de toi. Que ce soit à ta naissance ou maintenant. Tu restes mon sang, mon enfant que j'aime, peu importe ce que ton géniteur m'a fait. C'est la même chose pour ta sœur.

C'était une question que j'avais prévu de lui poser. Alors cette réponse était soulageante et pour deux raisons. Cela voulait dire que Aïssa pourrait en être capable aussi, premièrement. Deuxièmement, j'étais soulagé de savoir que je ne la dégoutais pas ou la faisais penser à mon violeur de père.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant