Chapitre 20

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Mon père regardait ma mère comme si elle était folle et mon frère avait prit sa tête en main suite à cette gifle que je venais de recevoir.

Frank aussi me fendait les lèvres quand il me giflait, me dis-je en reculant la peur au ventre, tremblante.

- Comment peux-tu avoir pu nous cacher une telle...

- Dehors! Criai-je.

- Pardon ? demanda-t-elle choquée.

- Dehors! Je te veux hors de chez moi! Dehors! Criai-je avec plus de force.

- Je suis ta mère, comment peux-tu me mettre hors de chez toi?

- Que se passe-t-il ? fit Kaden en arrivant dans la pièce.

- Fais-la sortir d'ici, dis-je en cachant mes lèvres.

- Maman, tu ferais mieux de partir. Tu as dépassé les bornes, dit Alek en saisissant lui-même notre mère.

- Ma chérie, je suis désolé pour ce qui vient de se passer, je ne l'ai pas vu...

- Ne me touche pas, dis-je en reculant brusquement.

Je le savais qu'il était mon père. Qu'il ne me fera rien, sauf que cette gifle modifiait ma manière de penser. Je vivais entre deux mondes en ce moment. Le monde où je recevais des gifles de ma mère et celui où Frank me giflait pour me faire taire.

- Papa je suis désolée, dis-je en me saisissant les cheveux.

- Ça ne fait rien, je ne te toucherai plus, promis.

- Ce n'est pas ça. Je le sais que tu ne me feras pas de mal, mais...elle m'a frappé et... et...

- Je comprends, ne t'en fais pas. Respire ma chérie.

- Oui, dis-je en hochant la tête.

Respire, il n'y a plus personne capable de te faire du mal dans cette pièce.

- Je ne me sens pas bien, dis-je en m'efforçant de respirer.

- Respire, calme-toi, respire, expire, tout va bien.

J'écoutai la voix de mon père me disant quoi faire avec l'impression de voir la pièce se rapetisser sur moi.

- Pense positivement.

Positivement. Penser positivement.

Je déposai ma main sur mon petit ventre et entrepris à respirer comme on me le conseillait. Peu à peu, je me sentis me calmer et je regardais les deux hommes me regardant avec inquiétude, les larmes aux yeux.

- Je n'en peux plus. J'ai besoin de paix. Papa, je vais partir loin d'ici quelques jours, à mon retour, après le rendez-vous chez le médecin, je passerai vous voir, mais j'irai à l'hôtel. Je ne veux plus la voir, du moins jusqu'après mon accouchement, mon enfant n'est pas en sécurité avec elle.

Mon vieux père parut malheureux, cependant il avait conscience que c'était pour le mieux.

- Tu me téléphoneras ?

- Oui.

- Quand compte-tu partir ?

- Demain vers cette heure, dis-je.

- D'accord.

- Je vais monter préparer mes valises, tu veux venir avec moi ? proposai-je pour le consoler.

- Tu es certaine que...

- Oui, ça va. Il bouge, tu sais ?

Mon père sourit et s'approcha tandis que Kaden nous laissait.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant