Chapitre 32

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Quand je retournai les rejoindre elles parlaient de bébés ce qui ne m'avait pas du tout surpris. Une fois tout leur plat devant elles, le silence refit place à mon plus grand ennuie. Pouvions-nous partir ? Nous avions tellement à faire. Commencer à ranger nos affaires, préparer les cours d'Aïssa, tellement à faire.

- Votre travail est proche ?

Aujourd'hui, c'était la rencontre avec Lynn. Puisque j'en avais parlé à Aïssa, elle avait insisté pour être là.

- Oui, je travaille à la clinique d'à côté.

Je sentis mon cellulaire vibrer alors je m'excusai avant de répondre et c'était simplement Théo qui me faisait savoir qu'il partait quelques minutes.

En silence, on mangea, se posa des questions avant de finalement arriver à la discussion finale.

- Donc vous partez, commença Lynn en déposant sa serviette.

- Oui, dans deux ou trois semaines, dis-je.

Elle hocha lentement la tête.

- Ce sera donc la dernière fois que nous nous voyions.

Une fois était suffisante, me dis-je avant de me sentir coupable de penser cela d'elle. Elle était ma mère.

Qui t'a abandonné ta soeur et toi...

Et aussitôt cette culpabilité arrivée, aussitôt elle partit.

- Je crois que oui, confirmai-je.

- Je, d'accord...

- Je vais vous attendre à l'extérieur, nous dit Aïssa.

Elle tapota doucement ma cuisse, me serra la main avant de me sourire et de se lever.

- Lynn, je suis contente de vous avoir rencontrée, j'espère que nos chemins se croiseront à nouveau, prenez soin de vous et de votre famille, fit-elle en souriant, la main tendue.

À ma grande surprise et à celle de Lynn, elle déposa la main tendue par Lynn sur son ventre de sorte que cette dernière touche au moins une fois sa petite-fille. Je suppose que c'était le meilleur cadeau pour Lynn.

Après ce geste touchant, Aï nous laissa une fois avoir pris la clé de la voiture de mes mains.

- Donc...

- Oui...

- Merci d'avoir accepté de me rencontrer.

- Ce n'est rien.

- C'est beaucoup alors merci. Tu n'étais pas obligé.

Je restai en silence. Quoi lui dire quand elle avait raison ? Rien.

- Je suis contente que tu gardes contact avec ta soeur.

- Et mon père ? demandai-je soudainement me souvenant que j'avais deux parents et non un.

Lynn perdit son sourire et se racla la gorge.

- Ton père n'est pas avec moi. Nous nous sommes perdus de vue quelques années plus tôt.

- Je vois, vous m'en voyez désolé de ramener le sujet.

- Non, tu as le droit de savoir. Je n'ai pas de photo avec moi de lui, tu comprendrais pourquoi.

- Oui.

- Mais comme tu ne sembles pas avoir pris quoi que ce soit de moi, dis-toi que tu es sa copie-conforme, me dit-elle.

Je suppose que je pouvais savoir comment il était de cette manière.

- Quoi que tu as mon nez, finalement.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant