Chapitre 29

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Je ne parvenais pas à dormir. Après avoir visiter la maison, nous avions pris l'avion pour retourner à New York et cela faisait deux heures de cela. Les autres fatigués s'étaient endormis depuis une fois une décollage réussi tandis que moi je n'y parvenais pas.

J'avais peur que tout redevienne comme avant. Durant ce voyage pour l'Europe, je m'étais améliorée et j'avais peur de reculer devant les regards de pitié, de jugement ou tout simplement entouré par cette foule constante New Yorkaise. Mes parents revenaient pour me rendre visite et j'avais peur.

- Kaden ? l'appelai-je souhaitant entendre des encouragements.

Il dormait, mais il avait le sommeil léger alors je ne fus pas du tout surprise de le voir ouvrir ses yeux.

- Tu veux que l'on aille prendre la chambre ? me demanda-t-il.

La tête sur son épaule, je fis un maigre signe de négation avant de me mordre la lèvre me trouvant tout à coup stupide de le réveiller pour lui parler de mes craintes.

- Désolée de t'avoir réveillé, je sais que tu es fatigué, mais je n'arrive pas à dormir et...

Il examina mon visage longuement, fouilla en moi avant de me faire signe de me redresser. Je fis ce qu'il m'avait demandé avant de le voir se lever.

- Viens avec moi, me dit-il.

Je pris mon sac à main, notre couverture et le suivis tout en faisant attention aux pieds dans l'allée, Dérick mettait ses pieds partout durant son sommeil.

Devant la chambre que tout le monde nous avait laissé en raison de ma grossesse, Kaden ouvrit la porte et entra. À sa suite, j'en fis autant, fermai la porte et le regardai aller s'assoir.

- Je suis plus ou moins réveillé, dans peu je le serai complètement, je t'écoute, me dit-il en se frottant le visage.

- En fait je voulais que nous venions dormir ici, fis-je en me souvenant à quel point il s'était épuisé ces derniers jours.

- Je ne voudrais pas établir une règle sur le mensonge entre nous, alors je t'écoute.

J'avalai ma salive de travers et allai déposer mes mains sur mon ventre.

- Je ne crois pas que ce soit nécessaire d'en parler. Ce n'est qu'une petite inquiétude.

Kaden me regarda très septique.

- J'ai peur de me rendre compte que tous les efforts faits n'étaient qu'éphémères en retrouvant mes parents et la ville. J'ai peur de voir que toi et moi ça fonctionne moins bien maintenant que tu reprendras entièrement toutes tes responsabilités. De plus j'ai peur que les gens qui me verront me regardent comme s'ils connaissaient tout de ma vie, me jugent, se fassent des idées sur moi. Et si Lilith revenait dans le décor ? Dis-je rapidement prenant à peine le temps de respirer entre les phrases.

- Et tu disais que c'était une petite inquiétude. Tes efforts ne sont pas et ne seront pas éphémères. Tu ne peux pas oublier cette sensation d'aller mieux ni la mettre de côté après avoir vécu l'enfer. De plus, tu n'en as pas le droit. Pour notre enfant, je te l'interdit.

Je me mordis la lèvre. Je ne savais pas ce que je pourrais répondre à ça.

- Dis-moi, tu vis pour ce que pensent ou disent les gens de toi ? Tu as été courageuse d'avouer toi-même ce qui était arrivé. Ceux qui prétendrons te connaitre ne savent rien de toi autre que cette partie sombre de ta vie. Théo, Jay, tous les autres et moi savons qui tu es et ce que tu peux faire ou non. Tu n'as pas besoin de l'amour de tous. La preuve, tu as été heureuse loin d'une foule, fit-il en venant me rejoindre.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant