Chapitre 10

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Aïssa

Hier soir, allongée par terre, devant cette fenêtre, je me disais que je ne pouvais plus continuer à manquer autant d'heures de sommeil. Pour le bien de mon enfant, je devais trouver une solution. Affronter mes peurs et fermer les yeux ou continuer ainsi, nuisant au développement ce petit être. Bien sûr que j'avais choisi la première option. Celle de progresser.

J'avais donc fermé les yeux, me répétant sans cesse de dormir. Ma tête me faisait un mal atroce,  je ne parvenais plus à garder les yeux ouverts tellement qu'ils m'irritaient. J'étais sur les nerfs, je pouvais me mettre en colère pour un petit rien, pourtant je ne parvenais pas à dormir.

Désespérée de trouver le sommeil, je me levai, quittai ma chambre et me dirigeai dans le couloir plongé dans la noirceur vers les marches.

En bas, je remarquai l'alarme désactivée ce qui me permit de comprendre que Kaden était à l'extérieur.

Doucement, je trainai les pieds vers la véranda.

Je fus perturbée d'entendre un doux ronflement, mais je m'en remis rapidement. Grâce aux lampes non loin, je distinguai le canapé-lit.

L'avait-il défait dans le but qu'il soit prêt pour moi si jamais je décidais de venir le rejoindre ?

Pourquoi cette gentillesse ? Était-ce sa personnalité ou se sentait-il obligé ?

Doucement, je soulevai la couverture et m'installai confortablement.

Je fus agréablement surprise de remarquer à quel point ce matelas était confortable. Bien, je saisis un coussin, appuyai ma tête dessus et fermai les yeux.

Je ramenai doucement la couverture sur moi et je me mis à respirer la bonne odeur de fraicheur qu'avait le tissu.

Sur le coup, je ne sentis pas le sommeil me gagner, or je ne perdis pas espoir. Je fermai les yeux et me mis à compter.

Sans m'en rendre compte, je ne disais plus des chiffres sans but, mais comptais les secondes avant que Kaden émit un autre petit ronronnement. Bruit qui coïncidait au vent moment que le vent soufflait et que l'air frais pénétrait dans la pièce.

Amusée par ses réactions, j'avais senti un petit sourire se naitre sur mon visage doucement, en comptant, je sentais mes paupières se fermer.

Ce fut ainsi que je dormis 24 heures d'affilées.

Je venais tout juste de me réveiller à vrai dire. Ne comprenant pas pourquoi j'étais encore plongée dans le noir alors qu'il devrait être le jour, j'avais pris mon cellulaire pour voir qu'il était deux heures du matin, l'heure exacte dans laquelle j'étais arrivé dans cette pièce.

Je regardai dans le fauteuil, pensant y trouver Kaden, cependant il n'y était pas. Je me levai, ignorant le grognement grotesque de mon estomac et me dirigeai vers l'intérieur.

Au lieu d'aller me chercher à manger sur-le-champ, je me lavai les cheveux, me douchai et me brossai les dents. Je me remis en pyjama même si je savais qu'il n'y avait aucune chance que je me rendorme avant descendre dans la cuisine.

– Bonjour, saluai-je l'homme assis devant un large bol de céréales, en train de manger.

– Bonjour, bien dormi ?

– Oui. Tu avais raison.

– J'ai rarement tort. Comment te sens-tu ?

– Affamée.

– J'ai fait des boulettes de viande et un riz aux pois verts hier.

– Tu cuisines beaucoup.

– Pas vraiment, j'ai commencé à ton arrivée.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant