Chapitre 2

657 85 1
                                    

Kaden

Trois jours depuis et toujours aucune nouvelle d'elle. Aucun signe de vie. Jeudi, après l'avoir vue, j'étais retourné au penthouse que je partageais avec Théo pour finalement rester à la maison, car ce dernier avait décidé qu'il n'avait pas envie de mettre son nez dehors. Tant mieux, car j'avais perdu l'envie de sortir après ce que j'avais vu.

J'étais tourmenté. Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas si elle était en sécurité. Malgré le fait que je n'appréciais guère mon attirance pour elle, je ne pouvais pas ignorer le fait qu'elle souffrait peut-être en ce moment.

– Quinze minutes, me fit sursauter Théo en changeant le poste de la télévision.

– Pardon ? Tu disais ?

– Quinze minutes depuis que je t'ai posé une question et que j'attends ta réponse. J'ignorais qu'il te fallait tout ce temps pour me dire si oui ou non tu avais une séance de photo demain.

Demain ?

De quoi parlait-il ?

Ah, travail.

– Non, je n'ai rien de prévu demain, pourquoi ?

– Tu pourrais essayer de la voir.

– Qui ?

Il me regarda d'un air incrédule, ses yeux bleus grands ouverts semblant hurler « imbécile » à mon égard.

– Cette prof.

– Elle a un prénom...et, non.

– Tu n'as jamais voulu me le dire ni l'utiliser, comment veux-tu que je le sache ?

Je m'enfonçai davantage dans les coussins installés sur le canapé, tentant de me détendre.

– Je ne vois pas pourquoi je devrais aller la voir. Pourquoi me parles-tu autant d'elle ?

– Tu veux réellement la réponse ? Tu devrais aller la voir, car tu es en train de devenir pire que ma mère quand elle se dispute avec mon père.

Donc je devais paraître très nerveux, irrité, frustré, très... bref.

– Je n'ai aucun lien avec cette femme.

– Et ce n'est pas en restant comme ça que tu vas en créer un, j'espère que tu le sais.

– Je ne veux rien avec elle.

– Hum, la partie commence, me dit-il en montrant sa fameuse équipe.

Intéressé, je tournai la tête vers le large écran accroché au mur et regardai les joueurs se placer pour commencer la partie.

– Barcelone va l'emporter, dit-il.

Je ris, amusé par son commentaire naïf.

– Si tu le dis, fis-je commençant déjà à me détendre.

– Tu as vu qui faisait partie de mon équipe ?

– Tu as vu mes joueurs ? Théo, va dans ta chambre, dans ton lit, pour rêver, veux-tu ?

Il fit le geste le plus ignoble qu'il connaissait ; un superbe doigt d'honneur, oh c'était du sérieux son truc !

On commença presqu'un débat les cinq minutes qui suivirent jusqu'à ce que Christiano menaça de déjà faire un but. Là, on accorda totalement notre attention à la partie.

– Aïssa, dis-je, après une vingtaine de minutes de jeu.

– Quoi ?

– Son prénom. Aïssa. C'est ainsi qu'elle se nomme.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant