Chapitre 6

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Kaden

J'entrai chez moi après le rendez-vous avec Mel le cœur lourd, encore une fois. Il fallait croire que c'était l'effet qu'elle avait sur moi.

– Déjà de retour ? Ça n'a même pas duré une heure, s'exclama Théo qui avait décidé de travailler à la maison aujourd'hui.

Il était effectivement treize heures tapantes.

Incapable de dire quoi que ce soit, je déposai mes clés sur le premier meuble que je vis et allai directement me chercher à boire.

- Qu'est-ce que tu fais ? me demanda Théo en me regardant me verser du Jack Daniels dans un verre.

Je ne dis toujours rien, avalai une bonne gorgée d'alcool avant de me laisser tomber sur le canapé et de fermer les yeux.

Je sentais la migraine arriver. Il m'était impossible de m'en sortir sans choper une migraine après une telle nouvelle.

– Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

Je bus encore.

– Elle t'a parlé de tes parents ?

Le sujet de ma famille était très sensible, mais non, ce n'était pas le problème.

– Non. Non.

– Elle te connaissait avant et elle fait partie d'une de ces femmes avec qui tu t'es envoyé en l'air en étant soul et elle a un enfant de toi.

J'avais besoin de plus fort que ça, me dis-je.

– Non.

– Je dois te secouer pour que tu parles ?

– Nous avons été à une clinique, dis-je, en me massant la tempe.

– D'accord... dit-il, tout à coup très mélangé.

– J'ai eu la même réaction que toi quand elle m'a dit où elle allait nous amener. Je me suis dit: » pourquoi une clinique ? » À quel point cette femme est-elle bizarre, mais je suppose qu'il n'y avait pas d'autres moyens.

– Kaden, si tu veux me faire mourir d'anxiété tu vas y arriver.

Je soupirai et parlai.

– Elle a pris mes cheveux la dernière fois. Ne me demande pas comment elle a pu le faire sans que je ne m'en rende compte, mais elle l'a fait.

– Tu sais que ce n'est pas légal de prélever des échantillons de la sorte à l'insu du concerné ?

– Oui, je le sais. Mais...

Seigneur.

– Mais je suppose qu'elle n'avait pas d'autres moyens. Je ne l'imagine pas arriver et me dire qu'elle me soupçonne d'être son petit frère et qu'elle a besoin de mes cheveux pour en être certaine, dis-je en me levant pour aller me remplir le verre.

J'entendis un bruit et je devinai que Théo s'était laissé tomber sur le canapé aussi.

– Ta sœur ? Cette femme est ta grande sœur ? Comment ? Je croyais que...

– Que rien. J'ai toujours pensé que j'étais enfant unique. C'est plus facile, tu vois.

Il a toujours été plus facile pour moi de me dire que j'étais enfant unique. Il m'était facile de dire que j'avais été une erreur pour mes parents et qu'ils ont préféré me donner en adoption dès le jour de ma naissance que de me dire que j'avais été le seul à avoir été abandonné par eux ou encore qu'ils n'étaient pas si cruels. Qu'ils n'auraient pas abandonné leurs enfants.

– Donc elle a prit un échantillon pour faire un test et il s'avère que oui ?

J'acquiesçai.

– Seigneur Kay, je suis désolé.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant