Chapitre 44

604 31 18
                                    

Fatiguée, fatiguée, fatiguée. Si on me demandait de donner trois mots qui me passaient par la tête en ce moment, je répèterai le mot fatigué toutes les fois.

Je le savais que donner naissance était épuisant, que les jours qui suivent sont épuisants, que le corps avait besoin de se reposer, mais à ce point ?

-        Tu devrais t'assoir et laisser les autres prendre soin de toi, me dit Kay en arrivant derrière moi. Il déposa doucement ses mains sur mes épaules, embrassa ensuite mes cheveux.

-        Elle va bientôt se réveiller. Elle doit boire.

-        Une de ses grands-mamans s'en occupera, viens. Allons te faire prendre une douche et faire une sieste.

-        Nous avons des invités.

-        Qui ça ? nos amis ? nos parents ? ils ne sont pas des invités. Ils sont là pour nous aider, mais puisque tu ne les laisse rien faire...

Cela faisait une semaine que Nora Azalée Taylor était née, pesant 10 livres. Une semaine que je paniquais sur le fait de bien m'occuper de ma fille. Je prenais mon rôle très au sérieux. Trop même puisque je dormais à peine, mangeais à peine et parvenais à peine à avoir le temps de me laver. Depuis une semaine, Kaden devait être celui à me tirer de mes obligations parce que personne d'autre n'y parvenais.

-        Elle va se...

-        Chut... elle a ses grands-parents là pour elle. Tu ne leur as même pas laissé le temps de changer une couche durant cette semaine.

Effectivement. J'exagérais.

Je poussai un soupir.

-        Je dois, commençai-je, mais Kaden me fit taire en me soulevant dans ses bras.

-        Laisse-toi aller. Ils vont bien s'en occuper, je te le promets.

-        Hum, dis-je en appuyant ma tête contre son épaule.

-        Tu es fatiguée.

-        Juste un peu.

-        Je voudrais qu'on discute un peu, on pourra même le faire pendant que tu es sous la douche, si tu veux.

-        Ok, pas de problème. Est-ce ta manière de me dire que je pue ?

-        Non, mais une douche ne te ferait pas de mal, dit-il après avoir mis son visage dans mon coup pour renifler.

Je le tapai, pour le réprimander, ce qui le fit rire.

-        Prendre sa douche est aussi un moment pour soi, pour se détendre, se défendit-il.

-        Oui, oui, j'ai compris. Je ne vais pas me sauver, tu peux me déposer ?

Sans insister, il me déposa et ensemble, on marcha.

-        De quoi voulais-tu me parler.

-        De l'équilibre, dit-il alors que nous embarquions dans le couloir.

-        L'équilibre ?

-        Oui. Écoute, je le sais que tu veux bien faire, que tu te préoccupes de notre fille, mais tu te rends compte que ces derniers jours, j'ai été obligé à chaque fois de venir te dire qu'il est temps que tu cesses de tourner partout dans la maison et de te doucher pour dormir un peu ?

-        C'est normal, non ? Toi aussi, tu as été très occupé.

-        Oui, mais pas autant que toi. J'ai l'impression que tu fais tout cela parce que tu te dis que tu ne seras pas une bonne mère si tu n'es pas constamment en train de te surmener.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant