Chapitre 21

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Bruits de pas, bruits des valises dont les roues frottaient contre le plancher, les rires, les pleurs, il y avait trop de bruits, pour moi, trop de voyageurs et cela me stressait.

Depuis ce qui s'était passé avec Frank, je ne me suis pas réellement retrouvée dans une telle foule dans un endroit aussi restreint. Pour magasiner, je n'avais pas eu cette peur puisque je ne confrontais ces personnes que quelques secondes; le temps de descendre de ma voiture, de marcher jusqu'au magasin. Cependant en ce moment, ces personnes étaient à l'intérieur avec moi, étaient partout et c'était le problème.

J'avais l'impression que tous ceux qui nous regardaient savaient pour moi, avaient regardé la télévision.

- Tout va bien ?

Je sortis de ma bulle et regardai mon compagnon de voyage.

- Je... Oui, je vais bien.

Il ne parût pas me croire, sauf qu'il ne me força pas non plus à parler.

- C'est à notre tour.

Il passa son bras autour de mon épaule pour me guider même si cela n'était pas nécessaire. Rapidement, nous passâmes aux douanes et presqu'en un claquement de doigts, la foule disparue. Une hôtesse, surement celle responsable du jet vint nous trouver pour nous conduire à l'avion.

Dans l'avion, je m'efforçai pour cacher mon ébahissement devant un tel luxe et me laissai glisser dans un des confortables fauteuil. Pensant que Kaden allait se mettre face à moi, je déposais mon sac à main sur celui à mon côté sauf que monsieur ne partageait pas cette idée. Il prit le sac, le mit en au-dessus de nos têtes, à la place la plus sécuritaire, avant de s'asseoir à côté de moi.

- On échange de place ? proposai-je.

- Non, ça va, je ne compte pas rester ici tout le vol.

Ah ?

- J'ai une question qui me travaille depuis longtemps déjà, je peux te la poser ? me demanda-t-il.

Il avait une question pour moi ?

- Oui, tu peux.

- J'ai accepté ce que tu m'as demandé, je ne compte pas me retirer, sauf que, il s'arrêta, tourna la tête vers moi, me regardant maintenant dans les yeux, que feras-tu si cet enfant ressemble exactement à son père ?

Il l'avait dit.

Au plus profond de moi, cette question était mon plus grand problème, mais en la repoussant chaque fois qu'elle montait dans mon esprit, j'étais parvenue à ne pas me préoccuper de cela depuis l'annonce de ma grossesse.

Maintenant que le problème avait été abordé, je doutais qu'il y aura un moyen pour moi de m'enfuir.

- Je partirai, dis-je à mon plus grand étonnement.

Il fronça les sourcils.

- Donc tu avais décidé de rester à New York, comprit-il.

Je baissai les yeux, je ne supportais pas le fait qu'il l'apprenne de cette manière ni de voir cette déception dans son regard. Il était déçu que j'ai pensé à le séparer de cet enfant.

- Kaden, tu as trop fait pour moi. J'ai l'impression que si je reste auprès de toi, tu ne vas pas te laisser de chance.

- Ah.

Il ne dit pas un mot de plus et je me sentis extrêmement coupable.

- C'était la décision que j'avais prise quand tu m'as annoncé la nouvelle et comme je te l'ai dit, je compte visiter Londres avant de faire mon choix final.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant