Chapitre 26

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J'étais dans la cuisine quand tout a commencé. Après avoir partagé le dernier repas de la journée avec moi, Frank était partit corriger les copies de ses étudiants tandis que moi, je m'occupais de remettre de l'ordre dans la maison qu'il avait mis sans dessus dessous en arrivant. 

Je sortais du lave-vaisselle cette tasse que je m'étais offerte à notre voyage en Italie tout en pleurant silencieusement quand il est apparu dans la cuisine.

- Aïssa ? Je t'appelle depuis au moins cinq minutes.

Je sursautai et malgré moi, j'échappai cette belle tasse qui alla s'écraser sur la céramique.

La perte de cette tasse n'était pas ce qui me préoccupait en cet instant alors je ne fis aucun mouvement pour ramasser mes dégâts pas plus que je réagissais pour quoi que ce soit.

La peur m'en empêchait.  La peur de lui, de ses prochains gestes, me terrifiait. Le souvenirs de ses actes récents, incapables de me quitter me tétanisaient et cela se voyait. Mes mains tremblaient comme un arbre sous une tempête et mes larmes ruisselaient sur mes joues.

- Je ne t'ai pas entendu, fis-je en essuyant mes joues.

J'aurais bien voulu réculer, cependant le comptoir m'en empêchait et mes jambes refusaient, de toute manière, de faire un seul mouvement.

- Tu ne m'as pas entendu ? me demanda-t-il d'un ton incrédule, en fronçant ses sombres sourcils.

- Non, je ne t'ai pas entendu, dis-je mon cerveau fonctionnant à des milliers de kilomètre à l'heure.

Je cherchais une manière de m'éloigner de lui. Je devais m'éloigner de lui.

Je baissai les regards sur les traces qu'il avait laissé sur mes bras et repensai aux autres cachées.

- Je te demandais ce que tu faisais.

- Je débarrassais le lave-vaisselle. Maintenant je vais aller au toilette, fis-je en forçant mes jambes à bouger.

Ignorant mes genoux menaçant de m'abandonner à tout moment, je me dirigeai vers lui dans l'espoir de passer.

Plus je m'approchais, plus mon coeur battait vite et plus ma démarche devenait moins assurée, raide.

Le coeur au bord d'un arrêt, j'arrivai à son niveau. Pendant une seconde, je restai sans bouger pensant qu'il tenterait quoi que ce soit, heureusement pour moi, il ne fit rien alors je m'avançai dans le couloir avant de fermer les yeux, soulagée.

Je venais de faire un pas de plus quand je sentis sa main tiède et humide me saisir le poignet.

- Tu me fuis, constata-t-il.

- Frank, je dois aller à la toilette.

- Vraiment ? il avait haussé le ton et  je sentais sa main se resserrer autour de mon poignet.

Je pris sur moi pour ne pas pleurer fortement pour ne pas lui donner raison avant de simplement hocher la tête.

- Oui, vraiment. Tu as terminé avec tes corrections ?

- C'est cet homme qui te dit de ne coucher qu'avec lui ? Tu n'as pas compris la dernière fois que tu étais mienne ? dit-il plus durement maintenant en enfonçant ses doigts dans ma peau.

- Tu me fais mal.

Je sentis ses ongles s'enfoncer dans ma peau cette fois.

- Lâche-moi! Lâche-moi immédiatement. Frank, je te le jure que si tu recommence, je vais te le faire regretter plus que tu le feras déjà, criai-je pour me défendre.

Ne leur dit pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant