Bonus : ma vision du romantisme !

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Bonjour tout le monde !

Comme dit hier,  en attendant que je corrige la partie 1 du chapitre 9 de Les ombres cachées, je vous propose mon sujet d'invention sur le mouvement romantique ! Si vous passez en seconde l'année prochaine, vous le verrez certainement, et franchement c'est super intéressant ! Après tout dépend de comment on voit la littérature !

Alors je préfère le préciser tout de suite : romantisme au XIX siècle ne signifie pas histoire d'amour à l'eau de rose avec une pluie de fleur bleues  ! Certes, les personnages romantiques peuvent tomber amoureux, mais ce n'est qu'une facette de leur personnalité ! Pour résumer, les romantiques du XIX siècle sont des rêveurs, voire un peu fou parfois par leur manière d'agir impulsivement. Ils se sentent différents de la société car ils n'ont pas la même façon de penser que les gens vivant dans une société de plus en plus matérialiste qui a soif d'argent. Ils ressentent plus fort les émotions, sont souvent mélancolique, aiment la solitude dans les paysages grandioses et ont le sens des valeurs nobles et du sacrifice.

Voilà un bref résumé, mais je n'ai pas pu rassembler tous les aspects du héros romantique dans un personnage ! Surtout que normalement, le sujet imposé s'inspirait d'un tableau où figurait un homme, alors que pour ma part je me sentais plus inspirée pour une fille, notamment par la situation morose dans laquelle se trouvaient les femmes à l'époque...

Vous comprendrez mieux mon point de vue en lisant mon texte, j'espère en tout cas qu'il vous plaira ! C'est parti...


En cette soirée d'été, une brise fraîche et légère accompagnée d'arômes floraux embaumait la montagne. Les rayons chatoyants du soleil couchant parsemaient le ruisseaux d'étoiles flamboyantes, nappaient d'or les crêtes rocheuses et traversaient les nuages qui s'amoncelaient en une ribambelle cotonneuse. Un silence apaisant régnait sur ce paysage éloigné des villes où foules, voix et fiacres se croisaient jusqu'à ne plus s'entendre. Seul le clapotis de l'eau résonnait, cependant il ne troublait pas le calme, bien au contraire : ce son était la mélodie préférée de la jeune fille se posant souvent ici.

Assise sur un tronc déraciné, non loin du ravin qui la séparait des eaux limpides, Joséphine contemplait la vue avec émerveillement, dans cette posture qu'elle adoptait à chacune de ses venues. Son corps svelte se penchait en avant, ses yeux noisettes ne dérivaient pas de l'horizon étincelant, ses mains délicates dignes des aristocrates se joignaient, et elle offrait son visage ébloui au vent qui soulevait sa chevelure brune. L'endroit séduisait Joséphine depuis sa plus tendre enfance, bien que ses parents lui eurent défendu maintes fois de s'y rendre. Ils craignaient qu'elle ne se perde dans la végétation parfois obscure des forêts montagneuses, ou que des animaux féroces fassent d'elle leur proie. Mais Joséphine ria, pensant qu'elle n'écoutait que d'une oreille leurs mises en garde. Elle aimait trop la liberté offerte par l'extérieur pour se résigner docilement comme son éducation l'exigeait.

Soudainement envahie par l'inspiration, la jeune fille s'empara de la plume et de la feuille dont elle se munissait en permanence pour coucher sur le papier ce qu'elle ressentait. Une cascade de passion la submergea, si ardente qu'elle coula au coin de ses paupières, concentrées sur son œuvre. Son cœur morose durant ses journées au château battait désormais au rythme de ses vers musicaux. Les mots puisés de son esprit inventif chantaient pour elle avec douceur, et les lignes soignées qui se décuplaient au fil des minutes dansaient une valse entraînante, au plus grand bonheur de Joséphine. Elle avait l'impression d'être une poète digne de Victor Hugo, cet écrivain romantique qui berçait ces longues heures passées dans le grand salon, entre ses parents, à recevoir d'autres familles aristocrates qui la dévisageaient avec arrogance.

A cette pensée un feu se déchaîna, s'embrasa dans la poitrine de Joséphine, et la révolte s'empara d'elle. La jeune fille ne voulait pas ressembler à ces femmes qui respiraient la coquetterie, la cupidité et la fierté d'être mariée pour toujours à un riche homme d'affaire, pourtant c'était l'avenir auquel sa famille la destinait. Mais elle rêvait d'autres choses, de choses aussi belles et grandioses que le paysage qui l'éblouissait. Elle éprouvait le désir immense de voyager, d'échapper à son milieu de vie qui l'étouffait. De découvrir les vestiges de l'Empire romain en Italie, de voguer sur la mer turquoise de la Corse entourée de dauphins frétillants. De se rendre à Paris et faire lire ses idées quelque peu décalée à des personnes qui la comprendraient, ne la trouveraient pas différente. Des personnes rares qui ne la jugeraient pas comme la société entière se jaugeait par rapport à l'argent de chacun.

Joséphine songea derechef à ce qui l'entourait, apaisa le brasier en rapportant son attention sur le ciel, désormais constellé d'étoiles. Elle réalisa, des étincelles plein les yeux, que dans quelques heures il serait minuit.

Que dans quelques heures, elle aurait vingt-ans.

Et qu'aux premières lueurs de l'aube, elle prendrait le chemin de ses rêves.


Peut-être que vous retrouverez des facettes de mes autres personnages, comme Edouard ou Iris, mais en tout cas j'ai adoré écrire ce texte !

Bon week-end à tous !

Philis

Le Rant Book de PhilisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant