XXV. « The Climb » (Miley Cyrus)

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Brooklyn

« - Bien dormi ? »

J'entendais une voix murmurer à côté de moi et l'odeur de café embaumait la pièce. J'ouvrais peu à peu les yeux pour découvrir Shawn avec une tasse et un croissant dans les mains.

« - Comme un bébé. »

Je le remerciais et prenais mon café.

« - Tu es réveillé depuis longtemps ? Demandais-je.

- Depuis huit heures ce matin. »

Je regardais mon téléphone et il affichait onze heures trente.

« - Madison dort encore, m'annonça-t-il.

- Merci d'avoir accepter qu'elle reste ici.

- C'est normal, c'est ton amie. »

Je hochais la tête et buvais une gorgée de mon café.

« - J'ai terminé de peindre la salle d'enregistrement et la salle de sport.

- Je déjeune rapidement et je me mets au travail. »

Je déposais un baiser sur les lèvres de Shawn puis me levais après l'avoir encore une fois remercié pour le petit déjeuner. Je mangeais mon croisant en même temps de ranger la cuisine puis j'allais dans le salon pour apporter un café à Madison.

« - Oh. Tu es déjà réveillé. Tiens, disais-je en lui tendant son café.

- Merci beaucoup. Tu sais que tu n'es pas obligé de faire tout ça.

- Je ne me force pas à le faire, admettais-je. Je dois aider Shawn à peindre et à aménager le reste de l'appartement aujourd'hui. Alors, si tu veux sortir ou faire quelque chose ne te prive pas.

- Je peux vous aidez si vous voulez bien, fit Madison en se levant du canapé.

- Avec plaisir, répondais-je avec un sourire. »

Je commençais par peindre les murs de notre chambre avec Madison. Shawn a choisi un beige qui tire sur le taupe, ce qui match avec le lit blanc et la commode de la même couleur.

« - A propos d'hier soir, commençait Madison tout en continuant de peindre. Je te remercie d'avoir été aussi compréhensible.

- Pourquoi es-tu venue chez moi ? Demandais-je en arrêtant mon activité et en la regardant. Je veux dire... tu as des tas d'amis et j'aurai jamais pensé te trouver sur le pas de ma porte à six heures du matin. »

J'aurai penser être la dernière personne chez laquelle elle se rendrait si elle était mal. Madison baissa la tête et souffla.

« - Je me suis disputé avec mon petit-ami hier soir et je me suis retrouvé viré de chez moi en plein milieu de la nuit.

- C'est lui qui t'a fait toutes ces marques ? La questionnais-je en regardant sa joue et ses bras. »

Son regard descendait sur ses poignets sur lesquelles il y avait des marques et sur ses bras couverts de bleus. Elle hocha lentement la tête et je vis une larme coulé.

« - Tu l'as dit aux filles ? Répliquais-je inquiète.

- Je ne parle plus aux filles.

- Comment ça ?

- J'ai aussi été viré du groupe.

- Et quel est le motif ? Demandais-je. »

Madison me regarda puis ses yeux descendirent sur son ventre et sa main s'y posa également.

« - Je suis enceinte. »

J'eus l'impression que ma mâchoire toucha le sol, mes yeux étaient grands ouverts et je restais fixé sur son ventre ébahi. Je mis quelques secondes à reprendre mes esprits.

« - Elles t'ont viré parce que tu es enceinte ? Demandais-je interloquée.

- Entre-autre. Le groupe n'est plus du tout pareil depuis que tu es parti. Victoria est devenue une vraie peste et je ne l'a supporte plus du tout. Maia est dans la même situation que moi, elle est tombée en dépression à cause de tout ça et elle aussi n'en peut plus. J'ai annoncé que j'étais tombé enceinte par accident il y a trois mois, Victoria a très mal pris la nouvelle et c'est à ce moment que je me suis mise à la détester. Elle m'a insulté en disant que je couchais à droite et à gauche, que je ne savais pas me servir d'un foutu préservatif et j'en passe. Elle a aussi dit que mon bébé allait ruiné notre carrière et que c'est à cause de moi si on avait tous ces problèmes. Maia a souffert beaucoup de la situation. Elle au moins se réjouissait pour moi mais Victoria n'arrêtait pas de la charrier en lui rappelant sans cesse qu'elle venait de se faire larguer par son fiancé. Alors, Maia et moi avons décidé que le groupe ferait une pause de quelques mois puis on a repris la tournée il y a quelques semaines et la situation s'est empiré. Victoria et moi nous sommes disputés violemment lundi dernier. Elle a cassé une bouteille sur mon ventre, en maudissant mon bébé et j'ai fini à l'hôpital. Notre manager est rentré au moment où je frappais Victoria et elle m'a viré. Depuis je n'ai plus parlé à personne. »

Je m'approchais de Madison et l'enlaçais. Je n'aurai jamais imaginé qu'elle traversait tout ça en ce moment. Quelques larmes coulèrent sur ses joues et je les essuyais.

« - Félicitations pour ton bébé, disais-je. Je suis sûre que tu seras une bonne maman.

- Merci, fit-elle en affichant un petit sourire.

- Tu sais que tu peux rester aussi longtemps que tu veux ici. »

Elle hocha la tête et nous nous remettions au travail. J'étais encore bouleversé par toutes les choses qui se sont passé dans la vie de Madison cette année. J'aurai pensé retrouvé la même Madison d'il y a un an, c'est-à-dire, une fille joyeuse et ambitieuse mais j'ai face à moi une fille brisée et sans vie. Elle ne vit pas vraiment, elle survit. Elle n'a que vingt et un ans et elle arrive à surmonter tout ça seule. Cela montre que c'est une femme courageuse.

« - Une dernière question, disais-je. Pourquoi restes-tu avec lui alors qu'il te fait autant de mal ? »

Madison est une fille tellement brillante, elle pourrait avoir quelqu'un de bien, quelqu'un qui prendrait soin d'elle.

« - Je n'ai pas vraiment le choix. Si j'ai envie que ma fille connaisse son père, je dois rester avec lui.

- C'est une fille ? Demandais-je en regardant son ventre arrondi. »

Elle hocha la tête avec un petit sourire et je me demandais comment je n'avais pas pu remarqué son petit bidon avant.

« - Si j'étais à ta place, je préférerais que ma fille ne connaisse pas son père, plutôt qu'elle connaisse un homme violent qui frappe les femmes. S'il a déjà frappé une femme, il peut en frapper une autre. »

Madison fronça les sourcils en hochant la tête. Je n'arrive pas à croire que tant de choses peuvent se passer en si peu de temps. J'ai l'impression de ne plus vraiment la connaître, j'ai l'impression d'avoir été absente pendant dix ans. Ce n'était tellement pas le genre de femme a tombé enceinte par accident ou ni le genre de femme a être soumise à un homme. Madison est le genre de femme indépendante, responsable et mature. Cette femme est habituellement un petit soleil et maintenant, c'est comme si quelqu'un avait éteint la flamme qui brûlait au fond d'elle, comme si on lui avait enlevé toute cette joie qu'elle avait en elle. Je veux que l'ancienne Madison revienne et qu'elle retrouve le sourire à nouveau.

BROOKLYN (s.m)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant