Chapitre 1 - Début du Massacre

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Vendredi 8 septembre 2017
à 15h20

     La sonnerie nous annonce la récréation et donc, la coupure entre nos deux heures de français. Globalement, tout s'est bien passer, cette semaine. Si on exclu les bavardages et les remarques de certains élèves sur ma culture générale, il n'y a aucun problème et c'est le principal.

     Je prends le livre que je lis, sors de la salle et monte au premier étage sur la galerie des salles de science. Je m'adosse au mur, tout juste à côté de la salle que j'ai toujours apprécier, et replonge dans ma lecture. J'entends les pas des profs qui passent, tout comme ceux des assistants et je ne relève pas les yeux.

     Je sais très bien que ça m'éviterait des soucis si je descendais mais j'ai besoin de calme. Par rapport à cette sale malédiction qui va tuer l'un d'entre nous d'un instant à l'autre. Je sais que je ne serais pas la première. C'est la seule chose dont je suis sûre à 100%.

     C'est un hurlement qui me fait sortir de mes réflexions. Je n'ai pas reconnu ce cri. En revanche, je peux affirmer qu'il vient de devant le lycée et que c'est quelqu'un de ma classe qui s'est sûrement fait percuté par une voiture.

     Je ne vais pas m'avancer à une théorie pour en avoir mal au crâne alors qu'il nous reste sept minutes de récréation. Je descends donc devant le foyer quand un prof m'appelle. Je marche d'un pas tranquille, le livre sous le bras, pour ne pas éveiller certains soupçons.

     Je descends tranquillement et arrive devant mes amis. Ils sont surpris de me voir seulement maintenant et c'est une blonde du nom d'Élise qui me demande:

_ Tu as français au deuxième étage?

_ Non. En salle 16. J'étais sur la galerie, juste au dessus de vos têtes pour lire tranquillement, loin du bruit. Répondis-je en cherchant quelqu'un du regard.

_ Si c'est Léa que tu cherches, elle a trois heures de physique. Elle ne sera pas là à la récré.

_ Cette histoire de classe me rend dingue... Soupirais-je en baissant la tête.

_ Qu'est-ce qu'il s'est passé? T'es en quelle classe, d'ailleurs?

_ L1...

     Elle me regarde avec une expression plus que surprise et me sert contre elle en me disant que tout va bien se passer. Elle sait que j'en doute beaucoup mais je ne peux pas m'empêcher de sourire.

     La sonnerie nous coupe dans ce petit moment de joie et de réconfort. Je retourne à ma salle en ayant droit à un "bon courage" de sa part.

     J'entre la première, m'installe à ma place et tout le monde entre dans la salle petit à petit quand je les entends discuter. Je lève les yeux et j'ai droit à des regards haineux et désespérés me demandant silencieusement "Tu savais que notre classe n'est pas comme les autres?".

     C'est un blond qui entre en dernier et la prof lui demande sans se douter de rien:

_ Charlotte n'est pas là?

     Il devient instantanément livide. Je barre le nom sur la liste de classe et le blond s'effondre. J'ai tout juste le temps de le rattraper avant qu'il ne touche le sol. Je le hisse sur mon dos en constatant qu'il est incroyablement léger et l'accompagne à l'infirmerie. J'y reste en attendant qu'il se réveille.

     Quelqu'un nous apporte nos affaires à peine une heure plus tard et je demande gentiment de façon à avoir une réponse. Calme ou non:

_ Charlotte s'est faite tuer en voulant traverser, non? Et c'est parce que la prof a poser la question que Hugo s'est évanouit, n'est-ce pas?

     Il contracte sa mâchoire, serre les poings et se retient sûrement de me donner un coup. Il me dit calmement en retenant ses larmes pour ne pas paraître faible devant moi:

_ Le hurlement que tu as entendu venait d'Hugo. Il s'est déchirer la gorge en ayant vu Charlotte se faire renverser et rouler dessus par un camion. Son crâne à littéralement exploser sous le choc...

     Je ne reste pas particulièrement impassible. Je prends donc mon camarade contre moi pour le réconforter et ça à l'air de fonctionner sans trop de problèmes. Une chance pour moi.

     Néanmoins, je le sens et je l'entends pleurer tout en resserrant son étreinte dans mon dos. Je l'entends me demander dans l'oreille d'une voix brisée:

_ Tu savais ce qu'il se passerait? Tu étais au courant? Tu savais tout depuis le début?

_ Dire que je savais tout depuis le début serait un mensonge. Je sais certaines choses que vous ne savez pas, Corentin. Si j'accepte de le dire à la classe, il ne faudra pas que vous en parliez à vos proches sous peines qu'ils soient les prochains en plus de certains dans notre classe. En revanche, on peut en parler dans notre classe et dans le lycée.

_ Tu as fait des recherches?

_ Non. Une amie m'en a parler. Il y a deux ans. Cette classe est un enfer permanent et constant. On ne sait pas qui va survivre, on ne sait pas qui est le prochain, on ne sait rien si ce n'est que le plus gros risque est à la récré et qu'on est pas toucher par la malédiction quand on est en vacances et que l'on a pas cours.

_ Et comment comptes-tu faire pour minimiser les risques? Me demande-t-il en se décalant légèrement.

_ Je ne sais pas du tout. Si on résout entièrement le mystère ou si on s'en rapproche au maximum, j'espère que tout cessera et que l'on sera plusieurs à survivre.

     Je me décale complètement, retourne sur la chaise et prends les deux sacs. Je cherche mon livre et je le sors. Mon camarade prend place sur le lit et je lui demande:

_ Est-ce que tu comptes me rejeter comme toute la classe quand on y retournera?

     Il me regarde d'un air interrogateur. Je retourne à ma lecture en attendant une réponse et c'est quand je daigne lever les yeux que je l'ai:

_ Tu es sans doutes la seule à prendre soin de nous, dans la classe malgré tous les soucis que tu as eu. Alors non, je ne compte pas te rejeter.

     Il voit ma surprise mais ne dit rien. Je retourne cependant à ma lecture et je ne vois pas le temps passer. Notre camarade se réveille et je referme mon livre.

     Je demande gentiment à Hugo pour éviter de le brusquer sur ce qu'il s'est passer:

_ Tu te sens mieux?

     Il me regarde et me répond par une autre question qui ne me surprend pas:

_ Tu es rester ici jusqu'à mon réveil?

     Je confirme, il est surpris et il me dit d'un air si calme que j'ai du mal à y croire:

_ On est dans cette fichue classe maudite... On va tout faire pour éradiquer cette malédiction. On le doit.

The Last (Ou "La Survivante")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant