Chapitre 10 - Meurtre et Maléfice

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Vendredi 20 octobre 2017
A 16h30

     Et voilà maintenant une semaine que mes camarades ne me parlent plus. Je me sens détestée au possible et je ne reçois plus de messages de Corentin. C'est les vacances. Ce qui met tout le monde heureux sauf moi.

     Le décès du jour n'a pas eu lieu, pour notre plus grande surprise. Mais je ne crie pas victoire trop vite en entendant un hurlement provenant de devant le lycée.

     Je monte sur la galerie en express et je suis sous le choc en voyant quelqu'un poignarder un camarade sous mes yeux. Je reprends vite contenance et me prépare à dévaler les escaliers.

     Je suis seule à traverser le bahut pour arrêter le meurtrier et je sens quelqu'un me retenir le poignet. Je me tourne et je remarque que c'est Jean. Il me dit d'une voix étrangement calme:

_ Il faudrait mieux que tu remontes pour ta sécurité.

_ Non. Si je ne l'arrête pas, qui le fera? Il continuera à tuer et je refuse que ça se produise. Que des innocents meurent par sa faute...

     Je me dégage de son emprise et entre dans l'arc de cercle former par les personnes tétanisées de peur. Ils n'osent pas bouger et je me lance à une vitesse folle sur le tueur.

     Il place son couteau devant lui pour me poignarder en plein coeur si je ne le vois qu'au dernier moment. Mais malheureusement pour lui, je l'esquive en me baissant et lui donne droit à un coup de coude dans l'estomac. Il en a le souffle couper et je profite de cet instant pour lui attraper le poignet duquel il tient son arme, le retourner et lui enfoncer son couteau dans le dos. Son coeur est aussitôt percer, il meurt sur le coup.

     L'arme tombe dans un tintement métallique et l'assemblée se réveille. Je baisse les yeux sur le corps sans vie et remarque que sa victime n'est autre que Corentin. Je ravale mes sanglots avec difficulté, prends le poignard, détache le fourreau de la hanche de ma victime et je le fixe sur ma ceinture, replaçant l'arme dedans.

     Je remonte ensuite les escaliers, suivie de Jean et me dirige en salle 122. J'ouvre la porte, prends le temps de nettoyer l'arme en la passant sous le jet d'eau et je l'essuie avec un mouchoir en soie tout en faisant attention à ne pas me couper. C'est une surprise pour moi quand je vois Benoît passer la porte. Je ne laisse rien paraître et il me demande d'un air assez surpris:

_ Qu'est-ce qu'il s'est passer?

_ J'ai tuer un meurtrier pour protéger ceux qui étaient devant la grille et pour venger la mort d'un camarade. Il faut qu'on aille au cimetière des L1 quand Alice et Christian seront là.

     Je remets l'arme en place et je sors de la salle pour me balader sur la galerie des salles de science et descendre. Je refuse de rester une heure à rien faire. Je descends du côté du réfectoire et je vois la porte menant au sous-sol.

     Prise par la curiosité, je l'ouvre, allume ma lampe et marche dans le long couloir tout en restant fixée sur mes pensées. Je vois énormément de toiles d'araignées mais je ne m'affole pas pour autant en sachant qu'elles ne me feront rien.

     Par chance, le chemin est en ligne droite, du moins, je n'ai pas eu à tourner pour le moment. Ce qui n'est pas si mal.

     J'arrive devant une porte en acier avec des inscriptions en lettres d'or indiquant d'étranges mots...

     Je ne reste pas et rebrousse chemin aussitôt. Il est 17h25 et je compte être remonter avant la deuxième sonnerie qui est dans cinq minutes seulement.

     Je remonte dans le couloir, ferme la porte, range ma lampe et je retourne en salle 122. Je suis accueillie par Alice et Christian. Ils débattent sur les présidentielles... Ce qui me rappelle de bons souvenirs de l'an passé entre les terminales.

     Ils se tournent vers moi, je leur souris et c'est une surprise quand Alice me demande:

_ Du nouveau?

     Je lâche un soupir en étant extirpée de la synesthésie qui me faisait face quelques secondes plus tôt et je lui réponds d'un air calme en m'allongeant sur le fauteuil:

_ La malédiction a eu une heure de retard, aujourd'hui. Mon camarade s'est fait tuer devant le lycée. J'ai foncer tête baissée et j'ai réussis à tuer le meurtrier. Voilà tout.

     Ils sont sans voix tous les deux et Alice continue son interrogatoire en me faisant un thé et en m'apportant une brioche caramélisée:

_ Serais-tu capable de nous tuer? Du moins, si il le faut.

_ Je vais répondre très franchement. Je suis surprise que vous ayez si peur mais passons. Je ne peux pas tuer de sang-froid. Il faut que ma victime le mérite. Donc, non, je ne pourrais pas. Même si mes amis sont en colère pour ce que je leur cache, ça m'est impossible d'accomplir un tel acte.

_ Tu as vraiment une conscience hors norme. Les gens comme toi sont rares à ton âge, tu sais? Me demande Christian.

_ Effectivement. Les personnes que je peux tuer sans le moindre état d'âme, en revanche, se sont les meurtrier. C'est tout.

     Je bois ma tasse quand je l'entends soupirer de soulagement après ce que j'ai dit.

     Jean entre dans la salle quelques minutes plus tard, un livre sous le bras. Je porte un regard insistant dessus et il me répond d'un air gêner:

_ C'est pas ce que tu crois.

_ Alors, qu'est-ce? Demandais-je avec insistance.

_ Je ne peux plus avoir envie de lire?

_ J'ai jamais dit le contraire.

     Je lui souris et la sonnerie d'un portable nous fait tous tourner le regard vers Alice. Elle le sort, le consulte et nous dit d'un air trahissant son inquiétude:

_ Benoît nous attend.

_ Où? Lui demande Christian.

_ Au cimetière des L1...

The Last (Ou "La Survivante")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant