Chapitre 8 - Bienvenu chez nous

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Vendredi 6 octobre 2017
A 18h00

     Ça fait plusieurs heures que j'ai terminer les cours pour aujourd'hui et je suis chez moi, dans ma chambre. Je fais mes affaires en prenant que le nécessaire.

     J'étais prête à mettre une légère couverture dans mon sac et mon frère me dit d'un air que je n'apprécie pas depuis l'encadrement de la porte où il est adosser:

_ Tu nous quittes déjà, l'erreur génétique? Comme c'est dommage, je vais devoir passer mes nerfs sur quelqu'un d'autre.

_ Sois heureux, au moins. Je ne viendrais plus dans ton espace vital. Tu veux que je parte, je pars. Mais sache que si j'apprends que tu as fait quelque chose à quelqu'un qui m'est cher, je n'hésiterais pas à venir te tuer.

     Il s'approche d'un air menaçant et me prend la gorge pour me maintenir au mur. J'économise mon souffle en évitant de me débattre et j'espère inutilement lui faire du mal en étant dans cette position de faiblesse.

     Il se place proche de mon oreille droite en me disant d'un air fortement détestable:

_ En espérant que tu crèves de faim...

      Il me lâche, je tombe au sol et je cherche à reprendre ma respiration avant de me relever. Je prends mon portable, reste sur l'interface des contacts quelques secondes avant de réagir et j'appelle Alice. Trois sonneries, une réponse en activant le haut-parleur:

_ Que se passe-t-il pour que tu prennes autant de temps?

_ Je me suis faite agresser par mon frère. Je vous raconterais en détails tout à l'heure. Je descends dans une minute.

     Je boucle mon sac après avoir raccrocher et descends les escaliers d'un pas rageur en jetant ma clé dans un buisson. Je consulte mon portable et j'ai un message de Corentin qui m'annonce la perte de Nathanaël.

      Je me pose une petite question: Est-ce que la prof ne ferait pas un test? Et si c'est la cas, pourquoi?

     Je rejoins Alice à l'endroit donner et on se dirige au lieu de résidence. Celui où j'ai déjà passer une nuit. On entre et je reste surprise de voir Christian et Benoît en train de fouiller dans le carton des L1.

     Je les rejoins en bout de table et nos portables sonnent. On le consulte tous au même moment et on constate que l'on a reçu le même message. Je choisis de le lire:

_ Elle est en danger. Veillez sur Hana du mieux que vous le pouvez.

     Je les regarde d'un air effrayé en me posant des questions. Ils le remarquent, posent tranquillement les dossiers sur la table et c'est Benoît qui me dit en me faisant relever les yeux:

_ On veillera sur toi. A chaque heure de cours, l'un de nous restera près de toi.

_ J'apprécierais que ça soit Jean qui s'en occupe. Vous ne serez pas déranger et vous pourrez continuer votre cours.

     Il sourit et me caresse les cheveux d'un air protecteur, me disant silencieusement "On est là, tout va bien".

     Je sais que je peux compter sur eux et que je n'ai aucun soucis à me faire sur le sujet. Qu'ils tiendront parole.

     Je lâche un fort bâillement en lisant les nouvelles trouvailles et mon coeur commence à battre assez vite sous l'angoisse. Je repense à ce qu'il s'est passer sur la galerie avant que Alice arrive. Je lui donne droit à un regard apeuré et elle me rassure d'un sourire.

     Nos deux amis sont surpris mais ne posent pas de questions pour autant. Sans doutes ont-ils compris que je ne suis pas prête à parler pour le moment.

     Toujours est-il que je prends place dans le fauteuil. Je m'y allonge et je révise mes leçons dans le calme, mettant la mèche qui cache mon oeil hétérochrome derrière mon oreille.

     Je sais parfaitement qu'ici, je n'ai pas besoin de le cacher et je les remercie de m'éviter ça.

     Pendant la soirée, alors que je demandais une précision à Christian sur un calcul, je choisis de leur exposer une seconde théorie sur les morts de chaque années:

_ Et si, au final, c'est parce que l'un des élèves est déjà maudit?

_ Comment ça? Me demande Alice en essuyant un verre.

_ D'un côté, ça pourrait expliquer le survivant de chaque année. Et je pense que si vous êtes quatre à avoir survécu en 1996, c'est parce que vous portez cette malédiction.

     Ils restent sans voix, totalement surpris, n'osant pas réagir suite à ce que je viens de dire. C'est sans doute la théorie la plus probable que je viens d'avoir depuis le début de l'année. Et je la regrette.

     Je fonce aux toilettes en sentant la nausée et je rends mon repas. Fichu stress... J'entends des pas et je ne daigne pas lever les yeux. Je lâche une toux à en cracher mes tripes et je sens la présence de Benoît derrière moi. Il me tient les cheveux pour m'éviter de les salir et je lâche un merci étouffé.

      Alice s'adosse à l'encadrement de la porte et me demande d'un air tranquille quand Benoît me caresse le dos:

_ Qu'est-ce qu'il t'arrive?

_ Stress. J'ai compris quelque chose mais je ne suis pas prête à vous le dire, je le crains. Pardonnez-moi.

_ On attendra que tu sois prête, ne t'en fais pas pour ça.

_ Et on sera patients. Me rassure Alice.

_ Merci de votre compréhension.

     Alice s'en va, me laissant seule avec Benoît. Je continue de libérer mes tripes. C'est juste horrible à voir.

     Et pour couronner le tout, quelqu'un sonne à la porte. Je prie intérieurement pour que ça ne soit pas Jean. Sauf que Christian va ouvrir et...:

_ Bonsoir, Jean. Qu'est-ce qui t'amène?

     Tu parles d'une poisse. Je ne veux pas qu'il me voit dans cet état et encore moins qu'il me pose des questions.

The Last (Ou "La Survivante")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant