Chapitre 34 - Avant dernière perte

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Vendredi 25 mai 2018
A 15h20

     Je suis au bar proche du lycée à boire sans vouloir cesser. Je sais que c'est pas particulièrement bon pour le foie mais j'ai envie d'oublier le malheur que je vis depuis trop longtemps. Je ne suis pas soûle, j'ai juste l'esprit embrumer.

     C'est le doux tintement des cloches de la porte d'entrée qui me fait tourner la tête vers le nouvel arrivant. Je le suis du regard sans qu'il ne semble me remarquer et il s'installe à ma droite, face à la patronne.

     Je me préparais à boire le reste de mon verre mais une main se posant sur la partie supérieure le retient sur la surface de bois. Je lâche un soupir de mécontentement et ma vue devient de moins en moins trouble. Je reconnais celui qui est à côté de moi et il m'adresse un air sévère en me parlant plutôt calmement:

_ Je t'interdis de boire une gorgée de plus.

     Je soupire d'exaspération mais me résigne en sachant que je n'ai pas le choix. Il n'est pas le seul à remarquer que j'ai toujours les idées claires malgré l'alcool et il me dit pour finir de me réveiller:

_ Tu vas passer un sale quart d'heure la prochaine fois que je te vois ici.

     Il se lève, me porte et on rentre au lycée. On franchit le portail et il me dépose dans le fauteuil de la salle des profs du rez-de-chaussée. Certains me regardent d'un air mauvais mais je fais comme si de rien était alors que Benoît et Alice se précipitent pour venir me voir. C'est le regard froid de Christian qui me dissuade de parler. Je plaque mes mains sur mes tempes, étant prise d'un violent mal de tête incessant, et je lève les yeux quand je l'entends dire à nos deux amis:

_ Ne vous faites pas de soucis pour elle. C'est de sa faute si elle est dans cet état, à l'heure qu'il est.

_ Où l'as-tu retrouver? Lui demande Benoît.

_ Au bar en train de se soûler. 

     Alice et lui sont surprit et des murmures indignés courent entre les profs présents dans la salle. Je me lève, ma tête tourne de façon violente et Alice me propose de me tenir. Je refuse, Benoît insiste et il m'empêche de tomber. Je finis par dire d'une voix forte à l'assemblée:

_ Vous ne pouvez pas comprendre ce que ça fait d'être dans une classe maudite. On est plus que deux en classe et je serais la dernière. Je serais la seule à passer mon bac. Ma classe est presque entièrement morte malgré mes tentatives pour arrêter ce malheur...

     Je me couvre les yeux, laisse couler mes larmes et ma prof de français entre dans la grande salle. Elle vient me voir et m'annonce la perte de Gwenaëlle. Je me mets à pleurer de plus belle, sans me retenir et, à ma grande surprise, Christian me prend dans ses bras. Je pose mon front sur son épaule et il me caresse le dos en me donnant droit à des excuses.

     Je suis étonnée du léger revirement de situation mais je ne m'y attarde pas. C'est ainsi que se passent la récréation et l'heure suivante jusqu'à ce que le surveillant que je déteste entre dans la salle. Mes larmes sont encore ruisselantes et cet imbécile ne manque pas de profiter de l'occasion qui se présente à lui. Étant-donner que Christian est en train de parler à Jean dans la salle à côté, le surveillant s'avance vers moi et me dit d'un air mauvais:

_ Je pensais que tu en avais finit avec tes adieux et que tu aurais tout lâcher, faiblarde.

     Il joue là-dessus, très bien. Je me lève, les dents serrées et mon bras écailleux crisper. Je serre les poings et de l'électricité crépite autour des écailles. Le surveillant n'est pas si surpris et je le bloque contre le mur le plus proche.

     Les étincelles bleues encore autour de mes écailles, je plaque ma main sur sa gorge et il me donne droit à un sourire sadique en me disant d'un air mauvais comme à son habitude:

_ Fais-toi plaisir. De toutes façons, les trois imbéciles te détesteront en te voyant faire.

     Il retombe au sol quand je le lâche après m'être pris une claque derrière la tête. Les étincelles ont disparût et le surveillant détale à toute vitesse en croisant le regard froid et haineux de Benoît. Je me tourne et le regarde dans les yeux en lui soufflant comme le murmure du vent parmi les feuilles:

_ Merci...

The Last (Ou "La Survivante")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant