Chapitre 16 - Les dés sont jetés

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Vendredi 1 décembre 2017
A 15h20

_ Vous voulez une blague? Demande Laura à son groupe.

_ Vas-y, fais nous rire. Sourit Grégory.

_ Qu'est-ce qui baisse plus vite que la température?

_ On ne sait pas. Lui répond Alizée.

_ Les notes d'Hana.

     Et ça ris à mon insu quand je passe à côté du groupe pour traverser la cour et monter au premier étage pour aller sur la galerie.

     Je monte les escaliers et une voix m'appelle depuis le rez-de-chaussée. Je soupire et lâche un "Quoi?!" irrité en me retournant contre ma volonté. Et je prends conscience de mon erreur. J'ai mal parler à ma prof de français alors je m'excuse. Mais c'est une surprise quand je la vois sourire. Elle me rejoint et me propose de la guider jusqu'à mon endroit préféré pour lire.

     Je manque de m'étrangler avec ma salive en lui demandant d'un air surpris quand on a franchit la dernière marche qui mène à la galerie:

_ Êtes-vous sérieuse?

_ Je conçois que ma demande était inattendue mais j'apprécierais savoir la raison pour laquelle tu évites ta classe, les permanences, le foyer et la bibliothèque.

_ Il fallait le dire plus tôt.

     Je lâche un sourire amusé, la porte de la salle 122 s'ouvre et c'est Benoît qui en sort quelques secondes plus tard. Il me salue et précise que je suis attendue quand il descend. Je montre mon coin de lecture préféré à l'intéressée en lui précisant:

_ Je reste adosser au mur pendant une heure, parfois plus, le livre en mains et les oreilles à l'écoute du vent. C'est pour cette raison que je ne descendrais pas. Même avec toutes les sanctions cumulées.

_ Je vais faire ce que je peux pour que tu ne sois plus dérangée, dans ce cas. Me dit-elle en se retournant pour descendre.

_ Je vous remercie mais je refuse. Peu importe ce que je dois faire pour y rester, je le ferais. Sauf que je serais seule.

     Elle est surprise mais comprend que je resterais sur ma position, quoi qu'il arrive. C'est en me donnant une marge de quinze minutes de retard quand elle descend. Je lâche un soupir de soulagement en entrant en salle 122 et je suis accueillie par des expressions ravies de me revoir.

     Je souris et Jean se dirige vers moi, un appareil à la main droite qu'il s'empresse de mettre à mon oreille. C'est une surprise pour moi quand il déclare:

_ C'est peut-être pas le meilleur des appareils auditifs mais si tu peux être libérer de la misophonie, ça sera déjà un progrès énorme pour moi.

_ J'entends comme avant que tu me le mettes mais je verrais le résultat ce soir.

     Je le remercie et je sens mon portable vibrer dans ma poche droite. Je leur demande de m'excuser et réponds à l'appel de Kelly. Je porte l'appareil à mon oreille libre et je lui demande:

_ Alizée?

_ Non. Romain. D'un arrêt cardiaque. Répond-elle une seconde plus tard.

_ Merci de m'avoir prévenue.

     Elle raccroche sans demander son reste et je me tourne vers Christian et Alice, les larmes aux yeux , en leur disant face à leur regards interrogateurs:

_ C'est Romain qui nous à quitter et non Alizée.

_ Nos prédictions n'étaient donc pas correctes. Se dit Alice.

_ C'est pas contre vous mais Sasha et Emmanuelle m'attendent devant le foyer. On se revoit ce soir à 18h devant la 122.

     Je remercie Jean une seconde fois, sors de la salle, dévale les escaliers sans attendre, atterris devant le foyer et je cache l'appareil avec mes cheveux. Personne ne le voit et c'est parfait.

     Je rejoins mes deux amies au lieu de rendez-vous, elles viennent vers moi en me voyant et Emmanuelle me demande sans que je m'y attende:

_ Avec qui fais-tu les fêtes de fin d'année?

_ Avec ceux à qui je dois ma survie. Rien de mieux pour les remercier.

     Elle sourit, j'ai un nouvel appel et je manque de crier en voyant un numéro inconnu. Je décroche et mon coeur rate un battement quand j'entends une voix qui m'est familière mais pourtant inconnue me dire d'un ton glaçant:

_ 18h30 au cimetière des L1 avec tes quatre amis. Et je refuse tout retard, est-ce clair?

_ Oui.

     Je raccroche et devient instantanément livide et pâle. Je range mon portable et Sasha est aussitôt inquiète. Elle me demande de peur que je fasse un malaise:

_ Qu'est-ce qu'il s'est passer?

_ J'aurais pas dû décrocher. Écartez-vous de trois pas, s'il vous plaît.

     J'ai pas à me faire prier et elles le font. De mon côté, je rends mon repas sur le sol de la cour. C'est atroce de voir ça. Mais le pire doit être pour les autres qui sont autour. 

     C'est une surprise quand je sens que mes cheveux sont retenus par quelqu'un d'autre qu'une de mes deux amies. Celui ou celle qui s'en occupe se rapproche de mon oreille gauche et me demande d'une voix rassurante:

_ Qu'est-ce qu'il s'est passer pour que tu sois dans un tel état?

_ La curiosité est un vilain défaut. Répondis-je en lâchant une énième quinte de toux.

The Last (Ou "La Survivante")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant