Chapitre 36 - Un amour impossible

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Vendredi 8 juin 2018
A 15h20

     Et voilà désormais une semaine que j'ai finit les cours et que je révise. Se sont Christian, Benoît et Alice qui s'occupent de me mettre au point sur les notions que je n'ai pas retenu ou celles que je n'ai pas réellement comprises. Ce qui m'est très utile, ceci dit.

     Je lâche un soupir de soulagement quand Jean vient me dire que je peux faire une pause et j'ai la surprise qu'un ami de terminale vienne me voir. Je lui fais signe d'entré et il est surpris de voir les quatre piles de paperasse sur mon bureau. Il vient vers moi et me demande, les yeux écarquillés:

_ T'as tout appris par coeur?

_ J'ai pas trop eu le choix mais c'est pour mon bien, Georges. Et au moins, j'oublie le malheur du début de l'année. Lui répondis-je en souriant.

_ Toujours aussi charmante quand tu rayonnes de joie. Pense-t-il à voix haute.

     Il vient seulement de s'en rendre compte et je lâche un léger rire quand Christian revient avec ma tasse pleine de thé aux agrumes. Ce qu'il lui dit m'amuse tout autant:

_ Le temps que son bac ne sera pas passer, je l'interdis de sortir avec un garçon. C'est clair?

_ Mais quel papa poule. Tu te fais du soucis pour rien, tu sais, mon ami? Et je m'étais fixer la même règle, de toutes façons. Répondis-je en prenant ma tasse.

     Je bois une gorgée en lançant un regard à Christian et il acquiesce pour me signaler qu'il est d'accord. Je pose donc ma tasse et dis calmement à mon ami de terminal:

_ Je sais ce que tu ressens pour moi. Cependant, et tu m'en excuseras, pour moi tu ne seras pas plus qu'un excellent ami et c'est tout. Ça n'ira pas plus loin entre nous.

     Il est sous le choc. Néanmoins, il vient plus proche de moi et je lui donne droit à une étreinte en lui disant que quelqu'un le mérite plus que moi. Et que cette personne l'attend quelque part. Je ne suis pas cette dernière alors ça ne sert à rien qu'il insiste.

     Il se décale lentement de moi, me regarde dans les yeux, me décale ma mèche et fixe mon oeil marron. Il me dit alors en souriant légèrement malgré sa déception:

_ C'est donc ça que tu nous cachais depuis tout ce temps? Une magnifique hétérochromie.

     Je le retiens par les épaules pour qu'il évite de s'avancer plus proche de moi et il a un mouvement de recul en voyant les écailles de mon bras gauche. Je finis par lui dire en surveillant Christian du coin de l'oeil:

_ Je savais que tu ne me verrais plus comme un être humain. Sors de ma salle. J'aimerais reprendre mes révisions.

_ Ne vient plus me parler.

     Il s'en va et je manque de lâcher un hurlement de rage quand la porte se claque. Je viens de me faire rejeter par un ami qui m'était proche uniquement parce que j'ai des écailles.

     Je tape du poing sur la table qui est face à moi, sortant une classe de sa concentration au passage, et Benoît m'oblige à retourné m'asseoir. Je refuse, prends mon livre et me cale à ma place pour lire sur la galerie.

     Je me sens mieux quelques minutes plus tard et j'étouffe un juron en entendant des pas dans l'escalier ainsi qu'en sentant une présence qui m'est un peu trop familière. Je serre les dents et me laisse glisser au sol en priant silencieusement pour qu'il parte. 

     Sauf que c'est peine perdue. Il ne redescend pas et je serre les dents avec une telle force que je pourrais me les brisées. Le surveillant s'avance vers moi et me dit d'un air mauvais:

_ Il fallait s'attendre à ce que tu sois la dernière survivante. Mais je ne comprends pas pourquoi tu n'as toujours pas tenter d'en finir avec ta vie...

     Je me redresse brutalement sans le prévenir et le plaque au sol en lui brisant le dos dans un craquement sinistre. Il sourit malgré mes griffes sur sa gorge. Je suis prête à le tuer mais je lui dis avant d'exercer la pression fatale:

_ Tu ne peux pas savoir ce que ça fait d'être victime d'une malédiction! Tu ne sais pas ce que ça fait de voir mourir tout tes camarades sans rien pouvoir faire! Tu ne peux pas comprendre la douleur que je ressens...

_ Pourquoi, d'après toi? Me demande-t-il en suffoquant.

_ Tu vas me le dire!

_ Chaque survivant a été maudit par quelqu'un. Et vu que tu te poses la question, oui, c'est bien moi le responsable de tout ton malheur.

     Je serre les dents, les larmes coulent d'elles-mêmes, j'enfonce mes griffes dans son cou et il se vide de son sang sur place. Je me relève, retourne dans ma salle et me nettoie les mains. Je pousse un soupir de déception en voyant Jean entrer et en l'entendant me demander:

_ C'est toi qui l'a tuer? Et pour quelle raison exactement?

_ Je l'ai tuer, oui. C'est lui qui est responsable de la malédiction de cette année. Il m'a dit ce que je cherchais depuis longtemps. J'ai résolu le mystère par sa faute ou grâce à lui, je ne saurais dire.

_ Tu cherchais encore la réponse? Me demande Alice depuis la salle de gauche. 

_ Oui, et je m'en excuse. Répondis-je en baissant les yeux.

_ Ça, c'est ce que j'admire chez toi. Ta volonté et ta détermination font de toi celle que tu es aujourd'hui. Me sourit Benoît.

_ Quoi qu'on me dise, je ne renoncerais pas quand je sais ce que je veux faire. La preuve est là, comme vous le voyez. Répondis-je en montrant mon bras écailleux.

     Les écailles se détachent et tombent au sol une par une, mettant ma peau humaine à nu. C'est Christian qui vient me voir et qui me dit, tout sourire:

_ On dirait qu'elles t'ont juste servis à essayer de conjurer le sort. Mais saches que ce qui compte n'est pas ton apparence extérieure. C'est ce que tu es à l'intérieur qui te rend unique. 

The Last (Ou "La Survivante")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant