Chapitre 31 - Angoisses et Réconforts

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Vendredi 20 avril 2018
A 15h20

     Dernier jour avant les vacances. Je suis dans ma salle avec Christian. Il corrige des copies de secondes sur mon bureau et je passe le temps en envoyant des fléchettes sur la cible à trois mètres de moi, suspendue au mur du fond. Il sent que je suis en état d'angoisse et c'est quand je vais chercher mes projectiles qu'il me demande en levant les yeux de la copie:

_ C'est pas comme ça que tu vas calmer tes nerfs, tu sais? D'un côté, je pense que je peux m'estimer chanceux sur un point.

_ Lequel? Demandais-je en posant mes fléchettes.

_ Tu refuses de te laisser gagner par la crainte et tu ne penses plus à en finir avec la vie.

_ J'y penses encore. Lui répondis-je en baissant les yeux.

_ C'est pas sérieux? Demande-t-il en se levant.

     Je tombe à genoux sur le parquet en ravalant mes larmes et il vient dans ma direction. Il s'abaisse à ma taille, passe ses bras sur mes épaules et m'attire doucement vers lui en me caressant les cheveux d'un geste réconfortant.

     Mais ce moment de douceur prend malheureusement fin quand je réponds à l'appel de Ryad. Il me signale que Brice vient de nous quitter. Je le remercie, mets fin à la communication et ne retiens plus mes larmes.

     Benoît et Alice entrent dans la salle en demandant à mon ami ce qu'il se passe. Il leur répond d'un ton froid et ils sortent en comprenant qu'il faudrait nous laisser seuls.

     Quelques minutes plus tard, je calme mes sanglots et il me demande si tout va bien. Je lui réponds positivement, me relève en séchant mes larmes et je sors de ma salle.

     Je me fige de surprise en voyant mes amis et en les entendant me dire d'un air résolu:

_ Évite de faire n'importe quoi.

_ J'en avais pas réellement le projet. Répondis-je en souriant.

     Ils m'ont pas l'air convaincus mais je m'avance tout de même en leur demandant de me laisser passer. Les filles commencent à protester mais je parviens à les rassurer. Et vient le moment que je redoutais.

     Je me prépare à descendre les escaliers pour aller dans la salle où je suis en cours et Sasha m'étreint par derrière. On allait tomber dans les marches et j'ai eu le réflexe de planter mes griffes dans le mur à ma gauche avant le drame.

     Emmanuelle est surprise mais lâche un soupir de soulagement en constatant qu'on ne risque plus rien. Elle récupère Sasha qui me dit gentiment:

_ Ne succombe pas à la tentation, s'il te plaît. On ne s'en remettra pas.

_ On peut voir ton bras écailleux? Me demande Louisa.

_ Dire que j'avais réussit à vous cacher son existence... Leur dis-je dans un soupir.

_ Tu sais, c'est pas parce que tu es maudite ou que ton bras gauche n'est plus humain que l'on va te rejeter. On t'adore pour ce que tu es à l'intérieur. Comprend-le bien. Me sourit Emmanuelle.

     Les filles approuvent d'un mouvement de tête et je leur tends mon bras aux écailles vertes en leur disant devant leurs yeux surpris et émerveillés:

_ Évitez de le toucher si vous ne voulez pas de coup de jus. C'est déjà arriver à Jean et croyez-moi, maintenant il fait attention.

_ Ça doit être pratique si il y a quelqu'un que tu détestes. Tu peux lui administrer un petit électrochoc pour qu'il te fiche la paix.

_ Je m'en serais bien passé...

     C'est en leur souriant que je descends et que je retourne en classe. Je vais à ma place à côté de Laurie et la prof nous propose de faire un jeu sur la dernière heure de cours.

The Last (Ou "La Survivante")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant