Chapitre 11 - Ancien Camarade

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Vendredi 20 Octobre 2017
A

18h30


     On attend pas une seconde avant de franchir le portail. Jean est paniquer quand je regarde dans sa direction et on suit Alice sans se poser de questions.

     De mon côté, je n'angoisse pas, je tremble de froid. Oui, je suis frileuse. Christian le remarque et dépose sa veste sur mes épaule en me souriant. Je le remercie de la même façon et on reprend notre progression.

     Je garde la main gauche sur mon poignard par sécurité et pour pouvoir les défendre au moindre instant de danger.

     Le soleil se couche et les animaux nocturnes commencent à se montrer. Malgré l'ambiance pesante, les hululements détendent tout le monde ici.

     On remarque Benoît vers la tombe d'Aurélie et on le rejoint en pressant le pas. J'entends une sonnerie et c'est celle de mon portable. Je le sors de ma poche et je reste surprise en voyant le nom qui s'affiche à l'écran. C'est Kelly.

     J'accepte l'appel en lui disant d'un air aussi glacial qu'un blizzard:

_ Pourquoi m'appeler si tu m'ignores?

_ Pour te félicité de ce que tu as fait tout à l'heure.

_ T'aurais dû le faire sur le coup.

_ T'es parti avant qu'on puisse dire quoique se soit. Répond-elle.

_ J'ai autre chose à faire que me joindre à une discussion pareille. Vous m'ignorez tous et vous revenez subitement pour me remercier? C'est vraiment n'importe quoi de votre part. J'ai fait ce qui m'a sembler juste, c'est tout.

_ En attendant, tu vas avoir de sérieux soucis si quelqu'un ne tient pas sa langue. 

     Je coupe la communication et me retourne. La tombe d'Aurélie m'est familière, maintenant.

     Je m'agenouille face au marbre et la salue en la remerciant sous le regard surpris de Jean. Je me relève quelques minutes plus tard, cherchant Alice du regard. Elle est légèrement plus loin et je ne pose pas de questions en comprenant.

     Je ne suis pas si surprise de la voir face à la tombe de Marc, y déposer un bouquet et prier silencieusement. Elle se tourne vers nous et je la rejoins. C'est en caressant le marbre de la pierre tombale que je lui demande gentiment:

_ Vous voulez le revoir une dernière fois?

     Elle approuve silencieusement, je pose les genoux sur la tombe, face à la pierre, les mains dans l'herbe grasse et je ferme les yeux pour me concentrer. Benoît me regarde faire sans parler et Jean finit par demander d'une voix paniquée:

_ C'est impossible. Comment elle peut le revoir? On ne peut pas...

_ Elle a un don, c'est tout. Observe et tu comprendras. L'interrompt Christian d'une voix tranchante.

     Jean est surpris mais ne dit pas un mot de plus. J'ouvre les yeux en prononçant les derniers mots et c'est une surprise qui s'offre à nous.

     Marc nous a bien ramener dans le passé mais pas au lycée comme je m'y attendais. On est à l'enterrement d'Aurélie.

     Les parents font leur discours d'adieu, le frère, la famille, et vient le moment des camarades. Mes trois acolytes sont passer les premiers et c'est au tour de Marc.

     Ses larmes se mélangent à la pluie et j'écoute avec attention ce qu'il a à dire. Rien de bien particulier si ce n'est qu'il en a assez de ces malheurs touchant uniquement cette classe.

     Il regrette également de ne pas avoir connu Aurélie plus qu'il ne la connaissait déjà. Il descend de la petite estrade, passe entre les rangées de chaises et dépose une couronne de fleurs sur la tête de sa défunte amie.

     On est aussitôt ramener au présent et je constate que Jean est plus que surpris. Il vient me voir et me demande:

_ Comment est-ce que...? Comment peux-tu...?

_ Je parle aux âmes.

     Je me redresse avec l'aide de Christian et le trajet du retour se passe dans le silence. Alice me remercie et Benoît insiste pour me soutenir mais je refuse en lui disant que je vais bien.

     Je regarde Jean qui se pose beaucoup de questions, sans aucun doute, après ce que j'ai fait. Je lui fais signe que j'ai compris ce qu'il attend et je lui expliquerais à la rentrée.

     Je m'arrête d'avancer et mes acolytes s'arrêtent également quelques secondes plus tard. Je m'assieds dans l'herbe et je formule la question que personne n'ose poser:

_ Comment Marc est-il parvenu à retarder son temps de décès? Il en a parler aux funérailles et il à succomber à la malédiction le 7 juin seulement. Sauf erreur de ma part, c'est bien plus qu'une semaine après l'enterrement d'Aurélie.

_ Tu as raison. Tout comme tu fais bien de poser la question. L'endroit où il habitait est à deux pas d'ici. Depuis sa mort, sa famille l'a déserter et plus personne n'ose y aller. Me dit Benoît.

_ Et j'ai les clés. Précise Alice.

     Je ne peux m'empêcher de sourire suite à sa perspicacité légendaire. Je me redresse, regarde l'heure, et leur demande si on peut aller vérifier certaines choses chez leur ancien camarade. Ils approuvent et je me sens soulever du sol.

     C'est Benoît qui me porte. Jean marche en tête, Alice et Christian derrière. Je réfléchis longuement et lâche un soupir de soulagement quand on est face à la porte de l'immeuble.

     On entre et je formule un "Repose en paix" muet. On monte les escaliers jusqu'à sa chambre et on ne trouve rien. Je demande à ce que l'on me pose au sol et je sens quelque chose de particulier un peu plus loin dans la pièce.

     Je vois un corps spectral au bureau, dos à moi, et je me redresse en le voyant mettre un papier dans le tiroir du bureau. Le corps spectral disparaît et j'ouvre le compartiment. J'y trouve une enveloppe que j'ouvre et je déplie la lettre que j'ai trouver à l'intérieur.

     Je reste figée face à ce que je vois d'écrit en lettres calligraphiées d'un bleu turquoise.

The Last (Ou "La Survivante")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant