1 - Chapitre 5

62 4 3
                                    

O'Neill était enfermé dans une sorte de cage, d'environ trois mètres de côté, au milieu d'une pièce bien plus vaste dont l'utilité s'était perdue quand ses concepteurs avaient disparu de la planète. Sam Carter se trouvait dans une cellule similaire, à une dizaine de mètres de lui. Teal'c et Harlock n'étaient pas retenus avec eux.

« J'espère que le gamin s'en tire bien », pensa le colonel. Il avait pu l'apercevoir brièvement lorsque deux Jaffas lui avaient fait traverser la pièce, mais le jeune homme n'avait montré aucun signe qui aurait pu laisser penser qu'il l'avait reconnu. Il avait l'air plus mort que vif, ils venaient probablement de le sortir du sarcophage.

Il n'avait aucune nouvelle de Teal'c.

O'Neill tenta une nouvelle fois d'engager la conversation avec le Jaffa posté entre les deux cellules, plus pour passer le temps que dans l'espoir d'obtenir un résultat quelconque. Il préférait ne pas trop penser à ce qui l'attendrait quand Ba'al l'enverrait chercher. Sa première entrevue avec lui s'était plutôt bien déroulée, comparé à ce qu'il avait dû subir lorsque, sous l'emprise d'un symbiote Tok'ra, il s'était jeté tête baissée dans une opération de sauvetage hasardeuse.

Il n'était pas prêt d'oublier les tortures raffinées de Ba'al.

Il était cependant étonné que le Goa'uld ne se soit pas davantage acharné. Ba'al n'était pas du genre à perdre du temps, ni à sous-estimer les humains. Il devait savoir que les laisser croupir en cellule n'aurait pas d'effet psychologique notable – enfin, pas tout de suite. Et par conséquent, il aurait déjà dû leur faire subir un interrogatoire plus poussé.

Le Jaffa ne bronchait pas. O'Neill essaya une nouvelle approche. Après tout, le dialogue était une méthode qui pouvait marcher. Teal'c en était la preuve vivante.

Enfin, vivante... Il faudrait d'abord que le colonel s'assure que son ami n'avait pas été exécuté pour l'exemple en tant que shol'va. Les Goa'ulds n'appréciaient guère la trahison de Teal'c, d'autant plus que les actions qu'il avait menées au sein du SG-C avaient pour beaucoup contribué au renforcement des rangs des rebelles jaffas.

O'Neill finit une tirade sur les avantages de la liberté, et les perspectives qui s'offriraient aux Jaffas une fois qu'ils se seraient affranchis des Goa'ulds, puis il guetta les réactions du garde.

Rien.

Zut. Il obtiendrait probablement autant de résultats à lui parler de base-ball. ... Tiens, ça, c'était une idée.

Le colonel ne put toutefois jamais commencer son monologue sur l'ouverture de la saison sportive de base-ball. Une escouade de Jaffas entra dans la pièce et se mit au garde-à-vous, laissant le passage à un Jaffa de rang supérieur : le primat de Ba'al.

— Le seigneur Ba'al requiert votre présence, annonça-t-il.

Carter et lui furent tirés hors de leur cellule et conduits jusqu'à une pièce construite toute en longueur, aux plafonds élevés et aux airs de nef gothique, qui avait visiblement été transformée par Ba'al en salle d'audience.

Le seigneur des lieux les attendait à l'autre bout de la pièce, nonchalamment assis sur un trône sculpté, de manufacture différente du bâtiment. Un ouvrage goa'uld, que Ba'al avait dû prendre sur son propre vaisseau.

— Colonel O'Neill ! fit Ba'al alors que les prisonniers n'étaient plus qu'à une dizaine de mètres de lui. Quelle joie de vous revoir ! Prenez place...

Deux sièges avaient été installés à proximité d'une table basse sur laquelle étaient disposés des plateaux de fruits et d'autres mets non identifiables. Carter interrogea le colonel du regard. Celui-ci répondit d'un haussement de sourcil avant de s'asseoir. Le major l'imita après une courte hésitation. O'Neill ignorait où voulait en venir le Goa'uld, mais autant profiter de chaque instant qui le séparait d'une prochaine séance d'interrogation particularisée telle que les affectionnait Ba'al.

Stargate ArcadiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant