2 - Chapitre 3

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L'étoile Eridan Neuf était située en limite de la Bordure. Elle possédait un système planétaire composé de sept géantes gazeuses et de multiples satellites, tous inhabitables, et était jumelée à une naine brune dont l'orbite erratique perturbait grandement la gravitation dans la zone. Autant dire que la navigation spatiale s'y avérait particulièrement ardue.

Le vaisseau qui se faufilait entre deux astéroïdes semblait pourtant parfaitement à son aise. Il évita habilement un piège gravitationnel invisible avant d'adopter une orbite plus large. C'était un appareil semblable aux cargos qui croisaient de planète en planète sans jamais quitter leur système solaire d'appartenance. Les flancs de celui-ci étaient cependant balafrés de toutes sortes d'impacts qui n'étaient visiblement pas dus à des rencontres impromptues avec des météorites. Une curieuse quille, disproportionnée par rapport à la taille du vaisseau, contribuait à lui conférer un aspect plus menaçant que n'aurait eu un inoffensif cargo – les batteries de canons devaient jouer également.

Afin de dissiper les doutes d'un éventuel observateur, il arborait de plus le pavillon à tête de mort, crâne et tibias entrecroisés sur un fond vert délavé.

Morgane commandait le Speranz depuis plus d'une quinzaine d'années. Son domaine de prédilection était peut-être moins étendu que celui de l'Arcadia, mais sa réputation n'avait pas à rougir de la comparaison avec celle d'Harlock.

Le vaisseau poursuivit sa patrouille le long de la Bordure. Les territoires néo-humains n'avaient guère été inquiétés par les mécanoïdes qui leur préféraient des planètes plus fertiles, et plus accessibles.

Les humains, quant à eux, ne s'aventuraient que rarement dans cette zone où les radiations finissaient par leur être fatales – seules quelques planètes limitrophes avaient été aménagées pour eux.

— Contact sonar ! annonça l'opérateur.

Morgane se redressa sur son siège. Elle naviguait trop loin des routes commerciales : les vaisseaux civils honnêtes avaient depuis longtemps appris à éviter largement le coin. S'agissait-il d'un imprudent qui s'était égaré, d'un fugitif qui cherchait un refuge illusoire ou d'un imbécile qui se prenait pour un héros ?

— Activez le bouclier de camouflage, ordonna-t-elle. Et armez les torpilles longue portée.

Le sonar basse fréquence installé dans la quille lui donnait l'avantage d'une portée de détection inégalée dans la galaxie. Le Speranz était capable de repérer et engager ses cibles avant même qu'elles n'aient conscience de sa présence.

Un cadeau d'un certain Tochiro Oyama...

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Quelque chose sonnait. Strident. Une sonnerie... Deux... Trois...

Harlock finit par admettre que l'appel devait lui être destiné, puis identifia la surface lisse sur laquelle il était allongé comme son bureau.

— Harlock, répondit-il en enclenchant l'interphone.

Il ne se souvenait pas comment il avait atterri ici... Ah, si. Une histoire de cryptage. Il ne restait qu'à se rappeler ce qu'il était en train de crypter.

— Capitaine, enfin !

C'était Yattaran. En passerelle.

— Nous avons atteint la destination que vous aviez programmée dans le pilote automatique, capitaine, reprit son second d'un ton un petit peu angoissé. Il n'y a aucune planète ou station spatiale habitée sur un rayon de vingt années-lumière, au moins... Qui soit répertorié, en tout cas. Vous pouvez me dire ce que vous êtes venu chercher dans cette zone ?

Stargate ArcadiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant